Tu le vois ?
Tu le vois cet éclat ?
...
C'est la fin de notre humanité.
Adieu mon ami.
Thena couru aussi vite que sa blessure à la cuisse lui permettait. La douleur était à présent si puissante que sa vision était brouillée au point que la jeune femme n'était plus tout à fait sûre du chemin qu'elle avait emprunté. Mais la douleur qu'elle ressentait alors n'était rien comparée au mal qui la rongeait en ce moment, ce mal qui la consumait de l'intérieur, qui lui volait le peu de raison qui lui restait, qui ravageait son âme et la poussait dans des retranchements inconnus dont elle n'était pas sûre de pouvoir ressortir.
Comment était-ce possible ? Comment en était elle arrivé là ? Qu'est ce qui avait cloché ?
Carnet de bord de Aeryn Sincet, Commandant du JPS.
Jeudi 12 mars 2015. 6:52 am.
Ca y est. Il est peut-être arrivé le jour qu'on attendait depuis des années. Le jour d'une faille inespérée couplée d'un hasard incroyable qui nous permettra peut-être de réduire enfin à néant notre plus grand ennemi, le Goa'uld Tonatiuh. Un allié infiltré dans les rangs de Tonatiuh nous a transmis un message bref mais plein d'espoir, ce jeudi 12 mars 2015 à 6:12 am :
« Rébellion au sein de l'armée de Tonathiuh. Fuite à bord de son vaisseau-mère. Déroute. Plus en état de combattre. Position : Orbite de la planète Sym't. Galaxie du Grand Chien. Agir rapidement. »
A 6 :23 am, j'ai pris la décision d'envoyer l'Achille sur place. Une flotte de vaisseaux du JPS part les rejoindre sur place. Ils ont pour mission de pénétrer dans le vaisseau mère afin de capturer vivant Tonatiuth. Si cette possibilté s'avère impossible, ils ont pour ordre de détruire entièrement l'appareil.
La flotte devrait rejoindre l'Achille aux alentours de 9:15 am, Heure Officielle Terrestre et ensemble ils devraient atteindre la cible à 11:42am.
Thena se leva d'un bond lorsqu'elle entendit l'alarme qui résonnait dans la base, annonçant quelque chose d'important. Des pas résonnant dans le couloir lui fit ouvrir la porte alors qu'elle n'était qu'en petite tenue. Elle se frotta les yeux encore endormis puis passa sa main plusieurs fois dans sa tignasse drue. Plusieurs militaires couraient vers les escaliers, un paquetage rapidement ficelé sous le bras. Dans le lot, elle aperçu Thaïn.
- Oh l'Indien, qu'est ce qu'il se passe ?
Le jeune homme s'arrêta net quand il reconnu la voix de son amie. Il se retourna avec un sourire :
- Désolé Thena, on va devoir annuler notre petit trip en bas ! Je m'en vais casser du Goa'uld !
- Hey ! Comment ça ? J'veux en faire partie moi aussi !
Thena avait avancé dans le couloir d'un pas décidé, prête à partir avec toute l'équipe. Trop excitée par la nouvelle, elle ne se rendit même pas compte qu'elle était en culotte. Thaïn la reluqua rapidement et son sourire s'élargit :
- Je crois qu'il faudrait que tu changes de tenue d'abord. Mais de toute façon, tu n'as pas été appelée. On va en vaisseaux, il faut des pilotes. Dois-je te rappeler tes facultés de pilotage ?
Thena fit la moue. Elle détestait quand on lui rappelle qu'elle était un danger public et une honte pour l'humanité quand elle était aux commandes d'un engin, quel qu'il soit.
- Désolé, je dois y aller. Je te ramènerai un souvenir ! Ajouta Thaïn, en ne se retenant pas de rire. Il fit un petit signe de la main et tourna les talons.
Avant qu'il ne disparaisse à l'angle des escaliers, Thena lui brailla :
- Évite de claquer, c'est dur à remplacer un guide touristique !
La jeune femme secoua la tête et fit demi-tour pour rejoindre sa chambre. Quelle poisse ! Aujourd'hui était son jour de congé et voilà plus d'une semaine qu'elle tannait Thaïn pour qu'il lui fasse visiter la Terre. Elle n'y avait jamais mis les pieds en dehors des missions. Elle n'avait pas eu le temps mais surtout, elle ne savait pas par où commencer. Les descriptions qu'elle pouvaient entendre l'effrayait un peu. Pour rien au monde, elle n'aurait avoué cela et elle avait prétexté vouloir découvrir les différents alcools terriens avec un guide qui savait apprécier les bonnes choses comme Thaïn. Mais voilà que ce dernier décida de lui faire faux bon.
Le pire était encore de savoir ce qu'elle était en train de rater : Une grosse opération à risque, et personne n'avait jugé bon de la convoquer. Elle se jeta sur son lit et frappa du poing dans son coussin, le réduisant rapidement en lambeaux.
* ...Ainsi marchera celui qui nous aura libéré, celui qui nous aura sauvé de l'obscurité et qui aura amené avec lui l'aube d'une humanité nouvelle.... L'amour que je ressens consume avec bonheur tout mon être et je m'en réjouie car j'ai la foi. *
Paul coupa la communication radio avec le JPS. Il garda le silence, le regard dans le vague. L'Achille était d'abord un vaisseau de combat, il le savait, mais il ne pouvait s'empêcher de détester le fait de partir pour une bataille. Si ça ne tenait qu'à lui, il voguerai vers une nébuleuse obscure pour analyser sa composition ou il mettrait les pieds sur une naine noire pour récupérer des prélèvements. L'utilité scientifique de l'Achille était pour lui supérieure à sa fonction militaire. Mais les ordres venaient d'en haut et de toute façon c'était apparemment « un grand jour », « une chance unique qui ne se reproduira pas » s'il reprenait les termes d'Aeryn Sincet.
Parfait tourna les yeux vers son second, Ryan. Celui-ci avait du mal de contenir son excitation depuis qu'il avait entendu le message radio de sa sœur. Bien qu'il ne souhaitait pas le montrer, il semblait trépigner sur son siège. Il respecta le silence de son supérieur et attendait, du plus patiemment qu'il pouvait, l'ordre qui allait tomber d'un instant à l'autre.
- Cap sur la Galaxie du Grand Chien, caporal. Sincet vous a transmis les coordonnées sur votre terminal. Faites vite.
Parfait avait parlé d'une voix monocorde. Il saisit la radio et s'adressa à tout le vaisseau.
« Votre attention s'il vous plaît. Tout le personnel doit se tenir prêt. Dans quelques heures nous allons passer à l'attaque du vaisseau-mère de Tonathiuh. D'après nos sources, il est seul et sans défenses. Je veux une équipe prête à se faire téléporter à l’intérieur du vaisseau ennemi. Nous avons ordre de capturer le Goa'uld vivant. Du moins, dans un premier temps... »
Parfait soupira. Vraiment, faire la guerre c'était pas son truc.
Thena s'affala à la table du mess. Elle regarda avec un air suspicieux ce qui avait atterri sur son plateau. Décidément, elle n'était vraiment pas réveillée, elle avait réussi à se servir deux tranches de bacon alors qu'elle détestait ça au plus haut point. Elle piqua la charcuterie du bout de sa fourchette et tendit le bras en l'air en clamant :
- Qui veut ?
- Je suis preneuse !
C'était Jessica Goncalves. Thena le sut car son nom était brodé sur la veste verte que la militaire avait revêtue. La shavadaï regarda la rousse en plissant les yeux. Elle essayait de se rappeler si elles s'étaient déjà rencontrés. Non, ça ne lui venait pas. Goncalves lui demanda poliment si elle pouvait s'asseoir à ses côtés. Thena haussa les épaules pour lui faire comprendre qu'elle s'en fichait et balança le bacon dans le plateau de l'américaine.
Celle-ci fut quelque peu déstabilisé par la réponse de la jeune femme. Elle fit un tour d'horizon de la salle pour essayer de repérer quelqu'un qu'elle connaissait. A cette heure-ci il y avait peu de monde et Jessica trouvait ça déprimant de s’asseoir seule à table. Elle regrettait que son John soit parti si précipitamment en salle de contrôle ce matin. Ils n'avaient même pas eu le temps de prendre un petit déjeuné ensemble.
Thena leva les yeux vers elle et tout en mâchant son morceau de pain, elle lui montra d'un mouvement de menton,la place en face d'elle.
- Restez pas planter là, asseyez vous.
Goncalves ne se le fit pas dire deux fois et elle prit place en face de la jeune shavadaï.
Celle-ci mangeait comme à son habitude, c'est à dire, plutôt salement, fourrant tout ce qu'elle pouvait en même temps dans sa bouche. Tout en ruminant le mélange, elle s'adressa à la rousse :
- C'était quoi cette alarme ce matin ?
Goncalves était un peu écœuré par la façon dont la jeune femme mangeait. L'appétit coupé, elle repoussa le bacon.
- Le lancement d'une grosse opération pour détruire le vaisseau-mère de Tonatiuh. Apparemment il serait isolé du reste de sa flotte et en mauvais état.
Thena émit un long râle en se laissant aller en arrière sur sa chaise. Elle se promit de mettre une raclée à Thaïn lorsqu'il reviendrait. Il avait osé partir tuer le plus grand ennemi Tauri sans elle ? Raclure ! Vas Nu-pied ! Fesse-Mathieu ! (Les insultes ont été automatiquement changées car il s'agit d'un RP autorisé aux moins de 16 ans).
« L'Achille au JPS. Nous venons d'arriver sur place. Il y a effectivement un vaisseau-mère seul, en piteux état. D'après le premier scan, les boucliers sont baissés et les réacteurs non fonctionnels.
J'envoie une équipe sur place. »
Sa radio-transmission achevée, Parfait se tourna vers son équipe lourdement armée qui attendait sagement dans un coin de la passerelle. Ryan S'Fallen en avait prit la tête.
- Nous avons repéré plusieurs fuites dans la coque. Si survivant il y a, ils ont du se réfugier au niveau 2. Je vais vous téléporter directement là bas. Restez prudent. On reste en contact radio permanent.
Un flash lumineux.
L'équipe était partie.
Thaïn se contorsionna pour sortir son téléphone de sa poche. Il le leva, et par la vitre avant de son cockpit, il photographia le vaisseau-mère. Dommage qu'il n'y avait pas encore de réseau 4G interstellaire, il aurait envoyé la photo de suite à Thena pour la faire rager. Le militaire soupira. Ce qu'il ne fallait pas faire pour tuer le temps.... Voilà bien un quart d'heure qu'ils étaient arrivés sur place et à présent ils devaient attendre que l'équipe de l'Achille, envoyé à bord, accomplisse sa mission. La flotte de F-311 n'était là que pour la mise en place du plan B, au cas où l'expédition de l'Achille foire sa partie.
Des coups de feu crépitèrent au travers de la radio.
- Qu'est ce qu'il se passe en bas, bordel ? hurla Parfait.
Les tirs nourris résonnaient dans la passerelle via le transmetteur. Le personnel restait figé dans l'attente d'une réponse. Tout les visages étaient tournés vers le scientifique qui menait la barque. Celui-ci n'en menait pas large. Tout se passait bien il y a quelques minutes. Pourquoi ces coups de feu si soudain ? Pourquoi aucune réponse de la part de son équipe ?
Parfait se tourna vers Larry :
- Alors ça avance ?
- Toujours pas, je ne sais pas ce qui nous bloque, mais je n'arrive plus à établir la communication avec le JPS.
Le commandant était à bout, il serra les poings jusqu'à ce que ses jointures deviennent blanches.
- S'FALLEN ! Au rapport ! cracha t-il, le front en sueur.
Silence radio. Les coups de feu avaient cessés. Le temps paraissait comme suspendu. Tout les esprits étaient tournés vers le vaisseau-mère. Parfait avait inconsciemment cessé de respirer. Une goutte de sueur perla et glissa sur son nez avant de s'écraser sur le tableau de bord.
Puis, il y eu un cri, un cri à percer les tympans les plus fragiles, un cri si terrifiant, qui n'avait presque plus rien d'humain, un cri qui avait été poussé par une douleur à peine imaginable. Parfait senti un frisson lui parcourir l'échine.
Quelqu'un s'effondra derrière lui. Il fit volte-face.
C'était la petite nouvelle. Grey. Kathleen Grey. Elle tremblait de tout son corps, les larmes roulaient sur son visage. A cet instant, elle voulait mourir. Elle voulait mourir car derrière ce cri si inhumain, elle avait reconnu le timbre de son fiancé, de l'être qu'elle chérissait le plus au monde.
Elle hoqueta :
- Je vous en prie....Ramenez le...
Parfait horrifié aurait voulu partir en courant, se réfugier dans ses quartiers derrière sa pile de livres, mais la terreur le figeait au sol. Après deux minutes, il pu enfin lever une jambe. Il se tourna alors vers son tableau de bord et enfonça le bouton de téléportation.
Était-ce vraiment une si bonne idée ?
« Et leurs âmes impies brûleront sur le bûcher de notre piété....Non, je n'ai plus de doute. Je n'en ai jamais eu. De grâce, que je périsse si l'hésitation pétrifiait ma main.... Il sera bientôt là...
Kathleen fut aveuglée par le flash lumineux. La tête lui tournait, elle était au bord de l'évanouissement. Sa vision floutée se précisa lentement. Elle perçu alors la silhouette de son amour, de son Ryan qui venait de se matérialiser à quelques centimètres d'elle. La jeune femme se releva difficilement et se précipita au cou de son fiancé.
- Tu m'as fait si peur...
Ce fut le liquide qui lui coula dans le cou qui la fit réagir. Avant de desserrer son étreinte, elle se rendit compte également de la présence d'un objet volumineux entre son corps et celui de Ryan. Elle se recula et tomba à genoux devant son fiancé.
Parfait prit à deux mains la corbeille sous son tableau de bord et y déversa tout le contenu de son estomac. Tremblant d'effroi, il s'essuya le visage du revers de sa manche et osa un nouveau regard vers son second.
S'Fallen était debout, immobile, au centre de la passerelle. Deux trous profonds et sanguinolent avaient pris la place de ses yeux. Mais le plus abominable restait le cratère dans la poitrine de l'homme. On lui avait arraché le cœur. Le sang se déversait par litres irréguliers de ces nouveaux orifices. Paul Parfait suivait l'écoulement du liquide vital le long du corps et remarqua que le jeune militaire serrait contre lui une sorte de grosse boite biscornu d'où sortait plusieurs tuyaux.
Le commandant fit un pas en avant pour admirer l'ouvrage, soudain vivement intéressé. L'intérêt que peu porter un scientifique à un objet fort bien inventé est plus fort que tout.
Il se mit à rire.
- Chargée au Naquadria et renforcé par un système d’électrocution entraînant surcharges et explosions des condensateurs à 5 km à la ronde. C'est décidément une bien belle bombe !
Et l'Achille explosa.
Quand Smith entra dans la salle de contrôle, ce fut pour y découvrir une Aeryn Sincet livide. L'activité intensive qui régnait dans la pièce lui fit tout de suite comprendre que quelque chose s'était passé.
- L'Achille ? lança t-il à l'intention de son amie.
- Nous n'avons pas de nouvelles,....mais... c'est autre chose....
La gorge nouée, incapable d'en dire plus, elle tourna l'écran qu'elle fixait depuis un bon quart d'heure, en direction du scientifique.
Des petites crottes de mouches parsemaient de part en part l'écran de radar. Smith se pencha pour découvrir avec horreur qu'il ne s'agissait point d'excréments mais d'une flotte de vaisseaux que le radar détectait. Chaque seconde, le nombre s'accroissait et leur distance réduisait.
Les mots lui manquaient. Il n'avait jamais vu autant de vaisseaux combattant sur le même front.
Jacob et Aeryn se regardèrent longuement d'un air grave.
Thaïn failli perdre connaissance. Son chasseur était parti dans tout les sens, soufflé par l'explosion. Par miracle, il réussit à reprendre le contrôle de l'appareil assez rapidement. Assez pour voir sortir de l'hyper-espace une flotte d'une centaine de vaisseaux qui se mit à canarder tout les chasseurs à ses côtés. Les vaisseaux Goa'ulds détruisirent la moitié de la flotte terrienne en moins de temps qu'il en fallait pour le dire. Il ne restait plus rien de l'Achille, le souffle de l'explosion avait dispersé les morceaux de l'appareil à des kilomètres à la ronde, créant un champ d’astéroïdes artificiels des plus dangereux. Réagissant au quart de tour, Thaïn réussit à entrer en hyper espace et ainsi d'éviter de justesse le tir qui l'aurait réduit en miette.
L'alarme stridente résonnait dans les couloirs et le message de Defcon 1 passait en boucle depuis dix minutes. Jonathan Hunter était passé à l'armurerie pour s'équiper et, bien que le temps jouait contre eux, il avait fait un crochet par ses quartiers dans l'espoir d'y trouver Jessica. Aucune trace de sa rousse. Elle ne répondait pas non plus à son commutateur. Son cœur battait contre sa poitrine. Il savait que c'était grave, plus grave que ça ne l'avait jamais été. Il aurait aimé plus que tout la voir et la serrer contre lui avant de décoller. Il accéléra sa course pour rattraper son retard tout en tenant fermement son casque contre sa hanche. Les autres pilotes devaient déjà avoir rejoint la plateforme d'envol.
Alors que Hunter sorti en trombe de la cage d'escalier, il vit un reflet roux tourner au bout du couloir. Sans hésiter, il se rua à sa poursuite.
- Jess !
Elle semblait ne pas l'avoir entendu car elle continua sa course en direction de la salle des générateurs où elle entra prestement avant de refermer la porte derrière elle. Hunter était pressé, il espérait ne pas trop retarder le décollage. Mais en ce moment de crise, son cœur était plus fort que sa raison. Il entra dans la salle des générateurs.
Hunter vit Jessica de dos, faisant face aux générateurs. Elle marmonnait des bribes de phrases à une vitesse conséquente.
Le militaire ralenti son pas.
- Jess ?
Elle se trouvait à deux mètres de lui et pourtant ne réagit pas, continuant à débiter de plus en plus fort et distinctement des paroles dénuées de sens :
- Ils l'ont trahis, l'ont renié, ils devront en payer le prix. Seul les âmes pures seront sauvés. J'ai la foi. J'ai la foi. Et ainsi marchera celui qui nous aura libéré, celui qui nous aura sauvé de l'obscurité et qui aura amené avec lui l'aube d'une humanité nouvelle.
Hunter tendit la main et la posa sur l'épaule de sa bien aimée. Celle-ci fit volte-face. Le visage qu'il découvrit alors lui était totalement inconnu. Les traits de Jessica étaient tirés en un rictus malfaisant. Ses yeux démesurément grands le fixaient avec une expression effroyable de démence. Son visage ne reflétait que haine et fureur. La folie semblait avoir gagné son âme.
Il ne sut dire mot.
- Jonathan, pitoyable Jonathan. Comment as tu pu pensé une seconde que je t'aimais. Il n'y a que mon Dieu qui mérite mon amour. Comme tu est lamentable. Mais à présent, finis la mascarade. Il est de retour. Il vient pour nous sauver de nos péchés, nous offrir la rédemption. Tu peux encore être épargné. Il faut seulement avoir la foi. Je crois en mon dieu, je crois en la venue d'une ère nouvelle pour notre humanité. Cette ère ne peut se construire que sur les cendres de notre société pourrissante. Gloire à la nouvelle humanité ! Gloire à notre Dieu qui nous sauvera tous ! Longue vie à Tonathiuh !
Jessica sortit de sa poche un détonateur. Jonathan la prit délicatement dans ses bras.
L'explosion emporta avec eux une bonne partie de l'aile Est et du pont 5.
Noir.
Debout au centre du centre de contrôle, Aeryn réfléchissait à toute allure et lançait des ordres à tout va tout en s'informant sur ce qu'il venait de se passer.
- Où à eu lieu l'impact ? Ils ne sont pourtant pas encore à porté de tir vous m'aviez dit ! Est-ce qu'un vaisseau occulté est déjà à proximité ?
Soudain on frappa à la porte derrière elle. Le fait de frapper à une porte dans une situation pareille était un acte si étrange que la jeune femme fit volte-face. Rachel Sanchez qui s'était postée aux côtés d'Aeryn ouvrit la porte à la volée. Un médecin-militaire se tenait de l'autre côté, un grand sourire aux lèvres. Aeryn le dévisagea et se rendit compte qu'elle n'arrivait pas à se souvenir de son nom. L'homme lui tendit une feuille.
- Voici une lettre de motivation et mon CV. J'ai entendu dire qu'il y avait eu une explosion et que le caporal Jonathan Hunter était décédé, je vous propose donc ma candidature en tant que chef d'équipe de JP-2. J'ai toujours rêvé avoir un poste important et je peux vous assurer que je saurai en être digne.
Aeryn n'en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles...
Jonathan était mort ? Une explosion ? S'agirait-il d'un sabotage ?
Comme pour répondre à ses interrogations, un des techniciens militaires lança :
- Madame ! J'ai réussi à rétablir le courant en me connectant sur un réseau secondaire, mais je ne pense que que ça pourra durer, trop de surcharge... La salle des générateurs à explosé, emportant avec elle la salle des machines, une partie du hangar et le réfectoire. La plate forme d'envol est hors d'usage.
Aeryn Sincet blêmit.
- Ce n'est pas tout Madame.... Je peux vous affirmer de manière certaine que l'explosion a été provoqué à l'intérieur de nos murs...Il s'agit...d'un acte délibéré.
La jeune femme se retourna lentement.
- Mettez-moi sur hauts-parleurs tant que vous le pouvez encore.
Avant que le technicien s'exécute, elle se tourna vers Sanchez.
- Trouvez moi ce saboteur. Mort ou vif...
Sans attendre, Sanchez embarqua le médecin-militaire et le poussa violemment avec le canon de son arme. Quand elle fut sortit de la salle de contrôle, la militaire lui décrocha une droite des plus méritées. L'homme fit un vol plané et atterri face contre terre. Son nez avait explosé lors du contact avec le sol. Il la regarda avec des yeux ronds. Il tenta de se protéger d'une autre rouste en tendant ses bras devant lui. Mais Sanchez avait mieux à faire. Elle était presque sûre que ce fameux saboteur ne pouvait être cet... orchidoclaste... Mais par précaution elle lui attacha les mains dans le dos avec un serflex qu'elle se félicita d'ailleurs d'avoir conservé dans une de ses poches. Ignorant les jérémiades du militaire, elle fixa ensuite solidement les menottes de fortunes à un tube de canalisation qui passait contre un mur du couloir. Puis sans un mot elle tourna les talons et reparti au pas de course.
« Ici le commandant Aeryn Sincet, je m'adresse à la station entière. La flotte goa'uld de Tonathiuh sera sur nous d'une seconde à l'autre. Nous venons de perdre nos générateurs et notre salle des machines. Ceci est mon dernier message. Je vous demande seulement de vous rappeler que nous sommes la dernière ligne de défense de la planète bleue. La Terre compte sur nous. Je vous remercie tous pour votre courage et votre dévouement. Je suis extrêmement fière de servir à vos côtés. Bonne chance ! »
Aeryn Sincet eut à peine le temps de finir son message que le courant sauta. La station entière fut plongée dans une pénombre peu rassurante.
Thena serra un peu plus fort son P-90. La lampe torche qu'elle brandissait pour s'éclairer lui montrait des couloirs vides et silencieux digne des plus terrifiants films d'horreurs. Où était passé tout le monde ? Elle repensa au message de Aeryn qui lui fit froid dans le dos. Au détour d'un couloir, elle se baissa juste à temps pour éviter le couteau qui passa à quelques centimètres de sa gorge. Dans un même mouvement, elle attrapa le bras au bout du couteau et le tordit violemment. Le cri lui fit lâcher prise immédiatement. La jeune femme brandit sa torche pour découvrir le visage de Sanchez.
- Mais qu'est ce que vous foutez ? Vous croyez quoi ? Que j'allais vous agresser ?
- Il y a un saboteur à bord. L'explosion sur le pont 5 a été orchestré. Tu marchais doucement, j'ai cru que tu étais un intrus.
La militaire était passé au tutoiement, comme si, en ces temps catastrophiques, les codes sociaux n'étaient plus de mise. Thena ne s'en plaignait pas, c'était un calvaire pour elle de vouvoyer les gens.
Alors que la shavadaï allait répliquer, des coups de feu retentirent dans un couloir parallèle. Thena et Rachel se regardèrent une seconde avant de se précipiter, arme au poing, dans la direction des tirs.
Dix mètres, plus loin, Rachel se jeta sur Thena pour la plaquer au sol, la sauvant d'une déflagration tonitruante. Ça … Ça, c'est pas bon... se dit-elle. Elle roulèrent sur elles-même et se réfugièrent à l'angle d'un mur. Une dizaine de Jaffas avaient pris possession du lieu et leur tiraient dessus sans répis. En se penchant entre deux tirs, Thena pu voir de l'autre côté du couloir, cachée derrière un tas de bidons, Aynira qui canardait les ennemis. Seule, elle n'aurait pas eu beaucoup de chance, heureusement que Thena et Rachel s'étaient trouvées là et avait réussi, par hasard, à prendre les Jaffas en étau.
Sanchez attrapa sa radio d'une main et, tout en explosant la tête d'un Jaffa avec un tir bien ajusté, elle brailla :
- Commandant Sincet !!! Des Jaffas sont à bord ! Je répète ! Des Jaffas sont à bord !
- Comment est-ce possible ?
Le technicien se retourna pour regarder Aeryn en face. Ses yeux étaient humides.
- Les boucliers ont lâchés en même temps que le courant. Ils ont pu se téléporter à bord... Nous sommes morts....
Le technicien sortit un arme et retourna le canon contre lui.
Le coup fut sec et la projection de sang et de cervelle macula la vitre qui donnait à voir le spectacle de la flottille goa'uld faisant feu sur la Terre.
Soudain quelqu'un entra en trombe dans la salle. Aeryn se retourna et fut tellement soulagée de voir Thomas, qu'elle lui sauta dans les bras. Ils se serrèrent fort pendant plusieurs minutes, les yeux clos, sans dire un mot. Ils n'avaient pas besoin de dire quoi que ce soit. Ils étaient assez lucide pour comprendre.
Une fusillade et des cris dans le couloir d'accès à la salle de contrôle les arracha à ce moment volé.
Ils étaient bientôt là.
- Aynira !
Thena se précipita à ses côtés. La jeune alienne, touchée en pleine poitrine était allongée sur le dos, crachant du sang. La shavadaï lui souleva la tête. Elle ne la connaissait pas beaucoup, mais elle savait qu'elle avait toujours apprécier une chose. Sans un mot de plus, Thena la serra dans ses bras jusqu'à ce qu'elle sente le dernier souffle de vie s'échapper du corps sanguinolent.
- Faut pas traîner ! brailla Sanchez en tirant Thena par le col. De nouveaux bruits de pas battaient le sol et serraient bientôt là ; il était certain qu'ils n'étaient pas amicaux. Les deux militaires se remirent à l'abri, souhaitant prendre l'ennemi par surprise.
Lorsque les sbires du Goa'uld tournèrent à l'angle du mur, ils furent accueillis par une rafale de balles. La plupart firent mouche, mais les Jaffas répliquèrent rapidement avec leurs lances. Ils s'approchaient de plus en plus.
- Encore un peu, venez là les gars... hurla Thena.
Quand les ennemis furent à l'endroit précis. Rachel cracha à l'intention de la shavadaï:
- Maintenant !
Thena abaissa la commande de fermeture automatique de la porte. Celle-ci vint se sceller entre les deux femmes et la troupe Jaffas. Que ne fut pas leur surprise lorsqu'ils se rendirent compte qu'elles les avaient menés dans le sas de sortie. Thena leur fit un petit signe de la main lorsque Rachel abaissa le levier.
Zou ! Direction l'Espace !
La porte céda. Thomas se plaça devant sa femme en bombant le torse comme pour essayer de couvrir entièrement le corps d'Aeryn.
Les tirs ne vinrent pas. Pas tout de suite en tout cas.
Les Jaffas qui les menaçaient de leurs armes investirent la salle.
Puis IL rentra.
IL les regarda tour à tour et sourit.
- Tonatiuh !... cracha Thomas.
Le Goa'uld fit une petite révérence et son sourire s'élargit.
- Je vais vous raconter quelques chose mes amis....
Il y a bien longtemps, lorsque je régnais sur une partie de cette Terre. Quel nostalgie ! Oh souvenirs, souvenirs, que vous êtes cruels ! Je disais donc, lorsque j'étais vénéré par votre espèce, j'ai beaucoup appris de vous, en vous regardant. J'étais jeune à l'époque, je n'étais pas encore comme maintenant.... je n'étais pas ….
- Cruel ? Ignoble ? Abominable ? tenta Aeryn.
- … In-humain, rectifia le Goa'uld. Dans le premier sens du terme. C'est à dire, ayant investi mon premier hôte, j'avais encore de la sympathie pour lui. J'étais donc un peu humain par son biais. Ce qui est contre nature par essence car je suis un Goa'uld, donc In-humain.
Il s'arrêta devant Aeryn et sourit en lui attrapant le menton. Elle se dégagea d'un mouvement de la tête et Thomas tenta d'intervenir, mais les gardes les attrapèrent et, tordant leurs bras, les forcèrent à se mettre à genoux.
- Tout ceci pour dire que, le peuple qui me vénérait et que vous appelez « Aztèque » rivalisait de génie pour prouver leur dévotion. Régulièrement certains venaient s'ouvrir les veines au sommet d'un temple. Ils se vidaient entièrement jusqu'à ce que leurs dernières forces vitales les quittent. Il y avait également des guerres en mon nom. Le but étant de récupérer le plus de prisonniers possibles pour les sacrifier en place publique. Parfois, un de mes prêtres, un poil sadique et skyzophrène sur les bords, déclarait en mon nom qu'il fallait le sacrifice d'une vierge ou d'un enfant. Les parents eux-mêmes tiraient leurs progénitures par la main pour m'offrir leurs vies. Moi, je regardais tout ça du haut de mon temple. Je n’agissais pas, regardant l'évolution, essayant de comprendre votre race comme un enfant regarderait une fourmilière.
Mais le plus drôle... c'est que je n'ai jamais rien demandé de tout ça. Je m'en fichais. Tout ces rituels atroces ont été inventés par vous, humains. Vous avez créer la douleur, la torture et l'horreur. Et vous me les avez apprises.
Comme pour illustrer ses propos, Tonatiuh leva les yeux vers la vitre qui donnait à voir sa flotte bombardant la planète bleue.
Son sourire s'élargit encore.
Le Goa'uld reporta son attention sur le couple qui était à genoux, bloqués par ses gardes.
- Ce n'est pas tout. Les Aztèques, ce peuple primitif m'a appris autre chose. A vrai dire, c'était, ce qu'on pourrait appeler...leur marque de fabrique.... Ils prenaient un malin plaisir à sacrifier leurs prisonniers....en leur arrachant le cœur encore battant de leur poitrine.
C'est à ce moment que Tonatiuh plongea d'un coup sec ses deux mains dans les poitrines respectives en face de lui.
- J'ai mis du temps à l'apprendre, mais depuis...il faut dire que j’excelle dans cette pratique.
Il sortit les deux cœurs fumants. Ils étaient tellement beau, battant à l'unisson entre les doigts qui les comprimaient.
Thomas et Aeryn se regardèrent longuement. Ils se dirent toutes ces choses que les mots étaient incapables de formuler. Et ils s’effondrèrent.
Thena poussa un cri. Le tir lui avait cramé une partie de la cuisse. Les effets de la drogue anesthésiante se dissipaient à mesure que le sang s'échappait de la blessure. Bientôt le manque allait arriver, entraînant avec lui sueur, hallucinations, douleurs, et... mort. Thena le savait. Ce qu'elle savait aussi, c'était que sa flasque, cachée dans une poche intérieure, était vide. Ce qui ne lui donnait pas plus d'une demi-heure avant que le manque atteigne son sommet critique.
Sanchez fut à ses côtés rapidement, elle la souleva et la traîna dans une pièce sombre.
- Je vais essayer de les éloigner.
Elle sortit le Glock du holster à la cuisse de Thena et lui posa dans la main.
- Bonne chance, lâcha la militaire avant de ressortir de la salle et de s'éloigner dans une fusillade nourrie.
Les tirs s'éloignèrent. Le silence s'installa.
Thena lutta pour ne pas perdre connaissance. Elle ne savait pas quoi faire, elle n'était même pas sûre qu'il faille encore lutter.
- Qui est-ce ? lâcha une voix qu'elle identifia immédiatement comme était celle de Smith.
- Jacob ? Où êtes vous ?
- Derrière le bureau.
Thena alluma sa lampe torche. Elle reconnu immédiatement l'endroit. Elle se trouvait dans le laboratoire de haute sécurité. Elle se souvint alors d'une mission qui avait eu lieu quelques mois plus tôt. La présence d'un cube... Elle aurait bien aimé qu'il soit là ce cube en ce moment.
Sur une table, elle repéra un chiffon. Elle s'en empara et se fit un garot au dessus de la cuisse. Thena tenta de se relever en prenant appui contre le mur derrière mais chuta deux fois avant de réussir à se tenir debout. Elle s'avança en boitillant vers le bureau.
Derrière, Smith était allongé sur le côté. Il avait été touché par un tir de lance sur le flanc, réduisant en miette son bras gauche et une partie de sa hanche.
C'était un miracle qu'il vive encore.
Thena s'assit à ses côtés et regarda la blessure de plus près.
- Ne vous inquiétez pas, il n'y a rien à faire. J'ai déjà perdu trop de sang. Et de toute manière, … la station a perdu toute commande, nous sommes en ce moment même en train de chuter. Nous allons ensuite entrer dans l'atmosphère où nous nous consumerons entièrement. Personne ne survivra.
Thena le regarda, ne sachant que dire.
- J'étais venu ici pour essayer de trouver une solution. Mais il n'y en a pas, continua t-il. Leur plan était trop bien huilé. Nous avons enchaîné erreur sur erreur sans nous en rendre compte.
Smith se tut. Thena cru que son heure était bientôt là, mais il reprit la parole :
- Thena, allez vous-en. Ce n'est pas votre guerre. Ce n'est même pas votre monde. Vous ne pouvez rien faire. Sauvez-vous et restez en vie.... Pour nous tous.
Quand Thaïn sorti de l'hyper-espace, il sentit un frisson glacé lui parcourir l'échine. Il assistait impuissant à une scène que tout les scénarios catastrophe des grosses productions de blockbusters avait tenté d'écrire.... Il découvrit le JPS, la station de défense de la Terre entièrement détruite, en train de tomber dans l'atmosphère se transformant petit à petit en une boule de feu monumentale. Une flotte gigantesque de vaisseaux Goa'uld rasait ce qu'il restait des plus grandes villes terrestre.
Thaïn était pétrifié. L'horreur était tellement forte qu'elle semblait avoir anesthésié ses émotions. Il tenta de reprendre ses esprits. Peut-être y avait-il des survivants...
Il lança un appel radio :
- Ici 1ère classe Thaïn Cook. Est-ce que quelqu'un me reçoit ? …. Y a t-il des survivants ?
- ….
Thaïn se passa une main sur le visage.
Il eut soudain le vertige. Un vertige immense. Il se sentit tellement seul. Sera t-il le dernier représentant de la planète bleue ? Cette pensée le pétrifia. Il haleta, eu soudain un mal fou à respirer.
Il reprit la radio et, pour essayer de se calmer et d'enrayer se sentiment étrange qui commençait à le ronger, il se mit à parler.
- Si quelqu'un m'entends, l'Achille à été détruit. Il s'agissait d'un piège... Je vous en supplie, que quelqu'un me réponde. Faites qu'il y ait des survivants. L'humanité.... nous, .. Terriens,... nous en avons besoin... S'il vous plaît....
- Oh l'Indien,... tu vas arrêter de te plaindre...
Ce fut une voix faible articulant avec difficulté qui lui répondit, mais il la reconnu tout de suite.
- THENA !! hurla t-il en ravalant les larmes qui commençaient à lui monter aux yeux. Où es-tu ?
- Devant un spectacle qui me donne envie de gerber. Tu n'as pas des pop-corn ?
Thena avait énormément de difficulté à parler. Elle luttait apparemment pour ne pas perdre connaissance.
Thaïn scruta son radar et vit un point qui voguait non loin de lui. Il tourna la tête et scruta l'obscurité à travers son cockpit. Il la vit alors. Une combinaison d'astronaute en pleine dérive, avec, vraisemblablement son amie dedans.
Thena était gelée. Chaque seconde la rapprochait un peu plus de la noirceur éternelle. Elle résistait tant bien que mal pour garder le peu de raison que le manque ne lui avait pas volé.
Elle ne sentait déjà plus ses jambes et elle n'osait pas essayer de bouger ses doigts dans la peur de ne pas en être capable.
Entendre la voix de Thaïn, lui avait sûrement offert quelques minutes encore. Son timbre lui avait réchauffé le cœur car elle savait, à présent, qu'elle ne disparaîtrait pas seule dans l'indifférence et la froideur de l'immensité de l'espace.
Thena, les yeux grands ouverts, regardait pour la dernière fois sa planète d'adoption. La Terre était en train de s'embraser dans un feu d’apocalypse.
La Shavadaï eut seulement la force d'articuler :Tu le vois ?
Tu le vois cet éclat ?
...
C'est la fin de notre humanité.
…
...
Adieu mon ami.