Happy Valentine's day

Parfois Jonathan se demandait pourquoi il était tombé amoureux de cette bombe atomique qui n’en faisait qu’à sa tête. En l’occurrence, Jonathan passa d’un état joyeux à la suspicion en la voyant arrivé, avant de recevoir les lèvres de Jessica brutalement. D’un soupir, il reprit sa respiration, et lâcha d’un air désabusé, mais avec un mince sourire : « Tu es incorrigible »

Il lui attrapa délicatement la main et l’emmena s’asseoir à une table. Avec un sourire, il alla chercher deux verres avant de revenir à la table.
« Sérieusement, tu étais obligé de faire ça, on avait dit qu’on restait discret non ? »
Il ramena sa main et la posa sur la boite qu’il gardait dans sa poche.
« En tout cas j’espère que le cadeau que je t’ai laissé dans ta chambre t’a plus ? En tout cas ce n’est pas le dernier. » Dit-il avec un air de mystère.
Il jeta un regard autour, s’imbibant de l’atmosphère de la pièce. C’était calme. Tranquille. Totalement diffèrent des événements qui avaient touché le JPS quelques jours plus tôt.
D’un geste, il attrapa son  verre et le leva en l’air.
« Donc une joyeuse Saint Valentin, très chère !»dit-il en Français avant de l’entrechoquer avec celui de sa compagne.
Avant de sortir la surprise qu’il avait prévu. Il posa le petit paquet sur la table. Dedans se trouvait un cadeau remplis de souvenir. Une statuette qu’elle avait remarquée alors qu’ils étaient en Chine, et qu’elle n’avait pas voulu acheter.
« Je me suis rappeler de ce truc que tu avais vu quand on était en Chine, So, voici mon petit cadeau. »
Il sourit, espérant qu’elle trouverait la surprise cachée juste en dessous de la statuette. Un petit objet tout plat qui l’avait accompagné durant chacune de ses missions. Sa bonne vielle clé, équipé d’une flopée de virus capable de pirater tout ordinateur humain et d’y infiltrer un trojan indétectable par les moyens conventionnels. Une belle bestiole qu’il avait récupérer en s’arrangeant avec un technicien qui descendait sur Terre.

Malgré le départ de Jacob, Thomas semblait vouloir continuer à discuter avec lui et lui tendit même un verre.

« Merci, c’est sympa de ta part mais je ne veux pas m’incruster au milieu de ton couple. »

Jacob prit cependant la suite de la phrase de l’archéologue avec humour.

« C’est vrai qu’elle ne me connait pas !!! »

dit-il sur le ton ironique. Le chef scientifique lui proposa alors de l’aider à retrouver l’âme sœur.

« Eh ben, le problème c’est que la plupart sont beaucoup plus jeunes que moi et je préfère les laisser avec des personnes de leur âge. C’est vrai que je me sens un peu vieux au milieu de vous tous. »

Puis arriva Ryan S’Fallen, apparemment le frère d’Aeryn. Le physicien glissa au passage à l’oreille de son interlocuteur.

« Pas ce genre du moins. »

Puis, après la présentation du dernier venu, Jacob se présenta lui-même.

« Bonjour, ravi de vous rencontrer. Je suis Jacob Smith, physicien et second de la station. »

A peine eu-t-il finit sa phrase que Kathleen leur apportait des chocolats pour la fête.

«  Merci beaucoup, ça me fait chaud au cœur. »

Tout comme Aeryn, il décida de ne pas y toucher immédiatement mais la gourmandise fut plus forte que sa décision et il se permit d’en croquer quelques uns. Ils étaient d’ailleurs délicieux. Puis ce fut une véritable déclaration d’amour à laquelle il pu assister entre les deux nouveaux venus.

*Super, et encore une fois je me retrouve à ne plus savoir quoi faire.*

Il regarda donc bêtement autour de lui et constata que la salle commençait à bien se remplir. 

Le sang battait à ses oreilles et ses pensées étaient à présent toutes tournées vers sa fiole d'Urgamal au chaud dans sa poche intérieur de veste. Généralement, une seule dose du breuvage réussissait à calmer ses troubles. Elle rêvait de s'emparer de la flasque et de la descendre sur le champ, mais elle essayait de résister de toutes ses forces; trop de gens présent, trop de dangers, quelqu'un pourrait comprendre...

La voix de Thaïn lui parvint comme au bout d'un long tunnel et Thena sortit petit à petit de sa crise d'angoisse. Les paroles du jeune homme la touchèrent. Il était en train de lui dévoiler une partie de son intimité. La jeune femme se sentit comme privilégiée. Étrangement, le fait qu'il lui confie autant de choses alors qu'ils venaient de se rencontrer lui plaisait.
Elle le regarda et se sentait mieux à présent.

..
C'était passé.

Elle fut surprise et fière d'avoir repris le dessus sans l'aide de l'Urgamal. Mais, elle savait que Thaïn n'y était pas pour rien.
A présent elle se sentait gênée d'avoir perdu tout contrôle devant lui. Elle aurait voulu lui dire que ce n'était pas de sa faute. Que ça lui arrivait souvent. Les crises d'angoisses en regardant à travers un hublot, se sentant tout à coup infiniment petite noyé dans de l'infiniment grand, étaient souvent les plus fréquentes.

Thaïn semblait pensif à son tour. Puis il dit quelque chose d’étonnamment sage et Thena acquiesça d'un lent hochement de tête:
"On devrait arrêter de boire, on devient ridicule.."

La jeune femme sursauta lorsque Thaïn explosa son verre derrière le bar puis ria aux éclats. Un rire clair et communicatif.
Thena fit des allers retours entre le verre éclaté au sol et le jeune homme hilare et se mit à rire à son tour. La situation était tellement étrange et grotesque.

Le barman arriva en courant et manqua de s'étaler sur le liquide répandu au sol. Il pesta allègrement contre eux et ramassant les débris de verre. Il devait vraiment les haïr. Ce qui les fit rire de plus belle.


Thena hoqueta quelques instants et se frotta les yeux, un large sourire encore aux lèvres.
" Dis moi Thaïn, j'espère que tu n'es pas sur l'Achille, parce que je t'avoue que je ne connais personne ici et que je marre plutôt bien avec toi. "

Elle était passée au tutoiement sans s'en rendre vraiment compte.

Finalement, le repas était proche de commencer et cela se voyait notamment au nombre de personnes déjà présentes dans la salle bondée.

Aeryn s’approcha des deux hommes et sans crier gare attrapa Jacob. Celui-ci ne voulait pas embêter les deux amoureux pour cette soirée de saint Valentin mais apparemment, il n’avait pas trop le choix puisqu’Aeryn lui forçait la main.

Il ne voulait pas se débattre tout d’abord par galanterie mais également pour ne pas énerver la chef de base. Il n’eut donc pas d’autre choix que de s’assoir à la droite de la jeune femme sur une table ronde coquette.

Les plats commencèrent alors à arriver et tous étaient plus délicieux les uns que les autres.

« En tout cas, félicitation au cuisinier. »

Puis vint l’un des moments que le physicien redoutait le plus de la soirée, l’un des moments qu’il avait toujours le plus redouté de sa vie lorsqu’une telle fête se faisait : le fameux bal.

Il savait qu’encore une fois, il serait trop timide pour inviter une fille et soit resterait seul dans un coin voire même attablé, posé sur une chaise comme s’il y était attaché, soit danserait tout seul lorsque la musique le permettrait.

De plus, ce n’était pas son genre d’inviter une fille qu’il connaissait à peine et, qui plus est, de l’obliger à danser avec lui puisqu’apparemment ce serait le cas dans ce bal. Il pensait en effet qu’il n’avait aucune chance avec personne et qu’il était donc inutile de forcer la main à une collègue qui se retrouverait de ce fait coincée avec lui alors qu’elle aurait sûrement souhaitée être avec quelqu’un d’autre.

Au pire, il attendrait peut-être de voir si une femme était seule pour l’inviter par simple courtoisie mais si ce n’était pas le cas, tant pis pour lui, il aura encore louper sa chance comme à son habitude depuis sa jeunesse.

Jonathan empoigna l’arme en la regardant avec attention. Une véritable œuvre d’art. Avec
attention il observa l’arme sous tout les abords et souri.

« Tu sais que je t’adore toi ? »

Il lui déposa un léger baiser sur la joue avant de ranger le pistolet avec une infime précaution.
Les plats arrivèrent et Jonathan continua de discuter avec ses camarades de tables. Les plats se succédèrent, et Jonathan mangea sans se presser. Il était en repos. Donc ce n’était pas la peine de se dépêcher.
A l’annonce du DJ, qui avait une voix de crooner mais comme pas possible, Jonathan se leva de sa table et tendit galamment sa main à sa compagne avant de l’emmener sur la piste de dance. Voletant tendrement sur un air lent, Jonathan emmenait doucement sa camarade de danse en s’adaptant à sa démarche. Et la danse se termina sur un diminuendo de guitare accentué par un accord de piano. Très belle musique. Jonathan se dirigea donc avec soulagement vers une table.
Et que ne fut pas sa surprise de voir Jessica retourner vers lui et de lui tendre la main.
Avec un mince sourire, il leva sa main et pointa le jeune homme qui était resté assis au bar du doigt, avant de dire :

« Il a pas dit qu’on changeait les couples déjà ? »

Il attrapa son verre avant de sourire et d’attraper son verre d’une main. Il n’allait pas faire une crise de Jalousie, certes, mais si tout cela se rapprochait trop, il allait surement avoir une petite discussion avec celui qui draguerait un peu trop sa petite-copine/fiancée. Ils vaudraient qu’ils en discutent de ça plus tard, le fait qu’ils étaient fiancés, ce qui induisait le fait qu’il allait devoir lui prévoir un mariage, et la question était quand allait-il pouvoir le faire maintenant que Jessica avait fait éclater leur amour au grand jour. Mais il partait trop dans le futur. One thing at a time comme disais un de ses profs
Voyant le regard de Jessica, il comprit tout de suite ce qu’elle pensait. Il oscilla la tête de droite à gauche avec un mince sourire une fois. Mais si elle forçait le passage, il se laisserait emmener par l’espionne aux cheveux de feu. Comme toujours.

Le physicien attendait patiemment la fin du bal, regardant les autres convives tournoyer amoureusement sur la piste de danse. Il remarqua d’ailleurs que ce bal mettait en place des couples qu’il n’aurait jamais soupçonnés, le temps d’une soirée.

Puis le DJ recommença à prendre la parole, expliquant que les rôles allaient être inversés. Au grand étonnement de Jacob, Aeryn s’approcha de lui pour lui proposer de danser.

Il savait bien qu’elle s’y sentait obligée et que lui-même n’avait pas le choix. De toute façon, ça ne lui coûtait rien d’y aller sauf peut-être de pouvoir enfin un peu s’amuser.

« Merci, j’en suis très honoré. » Puis, voulant se détendre un peu en allant sur le ton de l’ironie, il se tourna vers Thomas. Ne t’inquiète pas, je te la rends à la fin »

Il la suivi donc sur la piste de danse. Cela faisait pas mal de temps qu’il n’avait pas dansé mais, comme le vélo, il n’avait pas perdu la main ou plutôt le pied surtout que les danses proposées n’étaient pas particulièrement dures.

*Tant qu’il n’y a pas de madison, ça peut aller*

En effet même si le madison n’était pas la danse à proprement parler la plus dure à apprendre, il n’avait jamais réussit à en mémoriser plus de deux pas contrairement aux autres danses.

La jeune femme lui demanda un souvenir de Sicile.

« Oh, je pense que c’est la ville de Taormine, vraiment magnifique avec une vue imprenable sur l’Etna et la méditerranée…..et les oranges aussi, vraiment délicieuses. »

Il avait en effet passé un très bon séjour même si l’éloignement avec ses amis et ses laboratoires l’avait un peu déstabilisé.

« En plus, on avait une guide sensationnelle qui pouvait en un coup dire le siècle ou même l’auteur d’une sculpture ou d’un bâtiment. »  

Puis après quelques minutes de silence, il reprit la parole.

« Et toi, les préparatifs du mariage avancent ? »