Les personnes que je fréquente tous les jours savent déjà que je bavais/M’impatientait/Préparait mentalement à l’arrivée de l’adaptation au cinéma de Ghost in the shell.

Je ne suis pas un grand fan, loin de là, mais lorsque que je suis tombé par hasard sur le premier film des années 1995, je suis vraiment tombé amoureux de cet univers cyberpunk dépeignant la Tokyo du futur ou la robotique s’est pleinement intégré dans la vie quotidienne.

Mais qu’est-ce que Ghost in the shell au départ ?

Née sous la plume de Masamune Shirow, Ghost in the shell se situe en pleine période de transition pour le Japon ayant perdu la Seconde Guerre Mondiale, ayant terminé sa reconstruction. La mort de Tezuka marquera ainsi le passage d’une génération ou le vol vers l’espace est désormais possible, mais ou les sujets se délient, parlant de dépression économique, de sujet social ou personnelle, se permettant de faire déprimer le jeune lecteur.
Ce qui passionnera dans le tout premier Ghost in the shell est la qualité graphique de cette œuvre de SF. Dépoussiérant certaines des thématiques les plus classique du Cyberpunk d’auteurs Azymov, Shirow dépeint des décors grandioses bouillonnant de détail, au design très marqué, loin des styles militaires très carrés, dépeignant une histoire qu’on pourrait imaginer comme vrai.

Il s’agit ainsi d’un des points majeurs de l’œuvre, ces notions technologiques qu’elle emploie. Même si le manga garde un ton désinvolte, moqueur, on retrouve un important travail de recherche sur chacun des éléments que l’auteur nous décrits. On retrouve parfois des annotations remplies d’informations techniques sur des principes technologiques divers et variés, parfois des chapitres entiers, décrivant des principes technologiques aujourd’hui devenu des réalités.

Ce sont ainsi ces principes qui ont permis à l’œuvre de garder son intérêt même aujourd’hui.
Au total, on retrouve 20 ans d’œuvres nées du Manga de Shirow, partant de la toute première adaptation du manga animée en 1995 jusqu’en 2015 avec le film Ghost in the shell Arise.

Ainsi donc, l’annonce d’un Remake avait fait peur à beaucoup d’amoureux de l’original. Le choix de Scarlett Johansson pour jouer le major Kusanagi ainsi le choix de Ruperts Sanders comme Réalisateur a laissé beaucoup de personne redouté le pire, de retrouver une simplification Hollywoodienne des enjeux de l’univers (Même si Scarlett Johansson a convaincu dans de nombreux films, Michael Sanders n’a qu’à son actif le film « Blanche neige et le chasseur », qui a cartonné mais cependant peu convaincu les cinéphiles.), remplaçant la douce mélancolie par ce « Cool » si Hollywoodien. Une partie de moi-même ne pouvait ainsi s’empêcher de redouter le pire lorsque j’ai mis les pieds dans le cinéma à côté de chez moi.

Le film me montra rapidement que j’avais tort.

Sans être véritablement un chef d’œuvre ou un film avec un scénario original, le remake est une agréable surprise, notamment au niveau visuel. Rupert Sanders a vraiment respecté l’univers visuel de Ghost in the shell, reproduisant parfois certaines scènes mémorables iras faire sourire l’œil connaisseur. On se laisse à apprécier la citée futuriste, dans cette ambiance bleutée caractéristique du premier film, ou les mastodontes publicitaires dansent entre les bâtiments et évolue dans un mélange perpétuel de bruit et lumières, profiter des séquences de combats, ou encore plonger avec le Majors dans l’intérieur du Réseau. Niveau Design, on ne peut qu’apprécier les Geisha robotique, même si leur présence avait été teaser de nombreuses fois. Promis, la prochaine fois je ne regarderaient pas les teasers (Même si j’ai peur de ne pas résister à la tentation.).

Parler des Geisha va ainsi me permettre de faire une transition sur un autre des personnages robotiques du film, le Majors Kusanagy, joué par Scarlett Johansson. Jouant une Major perdue dans sa condition d’âme ayant un corps entièrement robotique, Scarlett Johansson arrive à dépeindre cette froideur et rigueur si caractéristique de Kusanagi, tout en offrant des moments de fragilités en dehors des missions. Si fragile, mais pourtant si tête brulée, l’interprétation de l’actrice de Blackwidow ne m’a pas forcement déçu (Promis, je suis resté objectif.), et ses interactions avec les autres personnages fait parfois sourire, notamment avec Pilou Asbæk qui convint dans son rôle de Batou. Mention honorable à Juliette Binoche dans le cadre de la scientifique attachée au major, ainsi qu’à Takeshi Kitano, dont le « Septuagénaire qu’on ne vient pas chercher » touche juste, nous lâchant un sourire au passage.

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En conclusion, on peut dire que le film est à voir pour la tentative d’adapter un Manga au cinéma. Choisir Rupert Sanders fut un choix qui pouvait avoir faire peur, mais le scénariste qui à réadapter le mythe de blanche neige répond à la demande de tous, à la fois aux passionnés avec des scènes rappelant les œuvres tirés du manga, tout en délivrant une œuvre restant parfaitement digestible pour ceux n’ayant pas ou peu de connaissance de l’univers. Cependant, même si on pourrait comparer l’adaptation animée du manga à l’adaptation cinématographique par sa beauté et le fait qu’il s’agisse d’une excellente ouverture à la complexité de l’univers, il manque malgré tout cette touche si caractéristique du premier film le rendant si intemporel, ce « ghost » absent par la musique si hypnotique de Kenji Kawai (Sauf dans le générique), remplacée par les partitions de Clint Mansell qui ne viennent pas « Sublimer » l’histoire du major. C’est peut-être le seul mauvais point que je lui reprocherais.

Ps = Petit point que je ne savais pas ou mettre, mais les peurs d’européanisation ainsi que de Whitewashing ne sont pas justifiées. Je ne dirait pas plus pour ne pas spoiler, mais je peux le dire avec certitude.