SGZ est un forum RPG, c'est-à-dire que vous incarnez un personnage avec une vie, un passé, des émotions, des envies, des manies, etc ...
Vous le faites vivre, parler et tout ça par écrit.
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Quand Prius commença son discours, L’esprit de Nadja se cabra de protestation. Cette fois elle y était. C’était réel. Elle devait dire adieux. Elle était la pour ca. Elle ne voulait pas.
Il lui fallut un effort de volonté conscient pour ne pas partir en courant, remonter à bord de Stella et se rouler en boule au fond du lit.
Les mots du prêtre tapaient justes et c’est la première fois qu’elle l’entendit nommer son guide spirituel (dieu était sans doute un trop grand mot devant elle. C’était une façon intéressante de présenter une cuite suivi d’une réaction allergique à deux aliments combinés.
Elle essuya les larmes qui ruisselaient sur ses joues en écoutant la fin de l’oraison funèbre. Étonnant comme son inconscient avait suivi les même méandres. Les rêves qu’elle faisait de lui dans cet étrange vaisseau n’était rien d’autre qu’une sorte d’idéalisation de la vie de Zander.
Il aurait quand même pu l’attendre !
Le discours terminé, elle se leva avec ces deux compagnes. Nadja avait déjà prévenue qu’elle ne sentait pas capable de dire quoi que ce soit et ne s’était pas trompé. Elle doutais que Neela en est également la force et tous le monde comprendrait.
Elle se contenta donc d’étreinte avec force le prêtre et lui murmurer un merci bref mais sincère à l’oreille avant de se tourner vers la photo déposée sur la table et de la toucher du bout des doigts.
« - C’est moi qui devait partir la première, il nous restait si peu de temps… T’as intérêt à m’attendre, ou que tu sois. »
Elle n’avait jamais cru en une autre vie, dans un quelconque dieu. Aujourd’hui, ce mensonge était pourtant réconfortant. Autant s’y oublier pour quelques minutes, quelques heures.
Neela écouta l'éloge de Prius à son fils et ne put retenir ses larmes. Il peignait un portrait juste de Zander, avec quelques touches légères pour adoucir un peu cette épreuve et la réalité. Elle s'était promis de dire quelques mots, mais s'aperçut qu'elle en était incapable. Elle alla serrer le prêtre dans ses bras.
« - C'était une belle oraison. Et vous étiez aussi très important pour lui. Il aurait fait n'importe quoi pour vous. Vous faisiez partie de sa famille, Prius. - Merci. Cela me touche beaucoup. Je le considérais aussi comme la mienne. »admit le prêtre, dans un rare moment de franchise qu'il n'était pas censé pouvoir se permettre.
Neela s'approcha de la photo et resta un moment silencieuse devant avant de la toucher à son tour.
« Tu me manques. Je suis vraiment désolée de ne pas avoir su te protéger de ton père et que tu n'ai pas réaliser ton potentiel comme tu l'aurais dû. Tu méritais bien mieux que ça. Mais je suis heureuse que tu aies pu trouver la paix et connaître le bonheur avant la fin, même si cela a été bien trop court. »murmura-t-elle.
*****
Prius avait accepté les accolades et les remerciements des deux femmes, le cœur serré. Il était allé chercher la bouteille d'alcool fort, le préféré de Zander, qu'il avait apporté, entre autres, pour l'occasion. Dire que normalement, elle aurait dû servir pour le mariage de son ami. Il versa un petit verre à chacun. Il n'avait pas l'intention de se saouler, juste de saluer son ami. Boirait qui voudrait, mais c'était une façon de lui rendre un dernier hommage avant de partir. La médecin, qui s'était faite discrète et qu'il n'importunerait certainement pas aujourd'hui, s'approcha pour prendre l'un des verres. Pourtant, le Berger seul savait qu'il aurait donné cher pour avoir quelqu'un pour l'épauler lui aussi. Il leva son verre vers la photo avant de l'avaler cul sec.
*****
Mei était restée silencieuse pendant tout le discours, se contentant de tenir la main de son amie. Elle s'était ensuite levée et s'était tenue en retrait pendant que les deux autres allaient remercier le prêtre puis elle alla se recueillir à son tour devant quelques instants devant la photo.
Elle alla ensuite prendre un des verres remplis par Prius et trinqua en même temps que lui avant de boire d'un trait l'alcool inconnu. Ce serait probablement sa seule entorse du jour, peut-être avec une bière, au vue des circonstances. Le reste de la journée risquait fort d'être longue et triste.
Nadja écouta les paroles de Neela et sourit. La mère de Zander avait mis des mots sur ce que ressentait l’ex-marine. Ça ne surprendrait sans doute personne qu’elle ne soit pas celle qui les prononce.
Elle trinqua avec les autres et leur sourit tout en buvant.
« - A toi, Z, tu nous manque. »
L’éloquence n’était pas pas au rendez vous décidément aujourd’hui. Elle se contenta de vider son verre d’un trait avant de le reposer d’une main un peu trop tremblante à son goût.
Nadja n’avait aucun envie de s’attarder. Pourtant, Prius avait prévu de quoi grignoter en plus de boire. Ca n’était sans doute pas une si mauvaise idée même si l’envie de prendre ses jambes à son goût était toujours aussi forte.
Au bout d’une heure, ils repartirent finalement vers la maison ou un dîner était prévu dans la soirée. Pour l’heure, Nadje reparti dans les quartier pour s’y changer et prendre une minute pour elle… bouillonnante, elle prit le parti de ressortir rapidement en tenue de sport pour aller s’oublier dans un long footing ce qui ne s’avéra pas erre la meilleure idée du siècle comme son souffle court se chargea de lui rappeler rapidement. Bornée elle s’entêta néanmoins et termina évidemment sa course dans les toilettes en crachant plus du sang que de raison.
C’était sans doute complètement idiot mais elle s’en moquait bien.
Mei regarda Nadja partir faire un footing après leur retour de la cérémonie où ils étaient restés et avaient mangé du bout des lèvres. C'était une mauvaise idée, mais elle ne pouvait pas en empêcher son amie qui gérait le deuil à sa façon, aussi déconseillée que cela puisse être. Quand elle revint, elle était là pour lui administrer quelque chose pour la soulager te l'aider à récupérer plus vite.
*****
Quelques jours plus tard, Prius se décida à envoyer une invitation à Mei pour lui faire visiter le monastère, comme elle l'avait demandé. Il avait peur d'essuyer un refus, ce qui l'obligerait à passer par Nadja. Et il tenait justement à éviter cela autant que faire se pouvait. Mais celle-ci accepta, à sa surprise et son soulagement.
Le jour dit, il alla la chercher et l'emmena en petite navette jusqu'au bâtiment qui se situait dans les montagnes, le tout dans un silence religieux. Pour un peu, il aurait cru qu'il escortait une nouvelle recrue.
Il lui fit visiter les lieux et ils passèrent un moment dans le futur jardin d'herboristerie où les plantes venaient d'être mises en terre ou semées, le tout sur un ton poli, mais distant.
Puis il la dirigea vers ses quartiers qui étaient loin d'être la cellule typique du moine à laquelle elle aurait pu s'attendre. Cela faisait longtemps qu'il n'en occupait plus.
« Ce sont les quartiers du Patriarche, le responsable des lieux. J'occupe temporairement le poste le temps que la hiérarchie nomme le personnel permanent et que celui-ci soit transféré lorsque les installations seront terminées et pleinement fonctionnelles. »expliqua-t-il devant son regard surpris.
Ce qu'il ne dit pas, c'est que s'il le demandait, il pourrait probablement se faire confirmer sans difficultés, même si certains le considéraient un peu trop jeune pour de telles responsabilités.
Il la regarda et décida de prendre de front le problème qui faisait peser un malaise entre eux. Il voulait crever l'abcès et pas seulement celui-là. Il était convaincu que ce serait beaucoup plus facile ici, alors qu'il n'y avait personne autour qu'elle connaissait pour être témoin d'un moment de faiblesse.
« - Nous sommes des âmes en peine tous les deux. L'autre soir, nous recherchions surtout du réconfort, du genre que seul peut procurer un contact physique rapproché. Un baiser, une étreinte, il n'y a eu rien de plus. - Mais ce n'est pas moi, je ne fais jamais ce genre de choses, rétorqua-t-elle sur la défensive. Je ne bois jamais plus que de raison pour coucher ensuite avec quelqu'un que je connais à peine. - Il n'y a pas à avoir honte de vous être laissée aller comme cela. C'est humain. Vous traversez une situation difficile et vous y avez répondu d'une manière inattendue. Cela n'a rien de surprenant. Je suis dans le même cas, vous savez. Je n'ai pas pour habitude de faire ça non plus. Mais j'en avais besoin et vous aussi. C'est aussi simple que cela, alors où est le mal ? Je n'ai pas l'intention de vous demander en mariage ou quoi que ce soit. C'était une histoire d'un soir entre deux personnes adultes blessées, rien de plus. - Je ne fais pas ça… » répéta-t-elle.
Il n'avait pas l'air de comprendre à quel point cela l'avait perturbée. Elle ne faisait pas ce genre de choses, jamais. C'était du Nadja tout craché, ça. Avait-elle déteint sur elle sans qu'elle s'en rende compte ?
« Et je pense que cela vous a donné autre chose dont vous aviez désespérément besoin, une nuit de tranquillité et de repos. Vous saviez que vous ne risquiez rien et vous avez dormi. L'alcool a peut-être aidé, mais vous en aviez vraiment besoin. Depuis combien de temps n'aviez-vous pas eu une vraie nuit de sommeil ininterrompue depuis votre libération ? » poursuivit-il.
Avait-il vraiment tort ? se demanda-t-elle. La suite la fit le regarder, étonnée. Comment l'avait-il appris ? Elle était certaine qu'elle ne lui avait rien dit.
« Oui, j'ai deviné ce qui vous est arrivé. J'ai eu suffisamment d'indices pour assembler le puzzle. Je ne vous demande pas de me dire quoi que ce soit. Pas plus que ce dont souffre Nadja. »
Là, la médecin afficha un air carrément choqué, redoutant d'avoir commis un impair dont elle n'aurait aucun souvenir. Il secoua la tête, avec un air rassurant. Elle le sous-estimait, comme beaucoup, aussi ne s'en offusqua-t-il pas.
« Je suis soigneur, vous vous souvenez ? J'ai appris à repérer certains indicateurs pour jauger l'état physique de mes égarés. À la manière dont vous la couvez du regard parfois, vous êtes inquiète. Et je l'ai observée, elle aussi. Vous ne l'aidez pas seulement à traverser son deuil, mais vous la traitez aussi quelque chose de physique. Puis il y a ce nourrisson dont vous avez la charge et dont vous ignorez s'il est normal ou non et ce qui va lui arriver. Ou comment vous devez le considérer, en raison de ses origines. Je doute donc que vous ayez eu une seule nuit tranquille, sans cauchemars, ou que vous ayez même pris cinq minutes pour vous. Vous en avez plein les bras, en permanence, et vous n'avez pas le temps de vous occuper de vous ou de vos propres problèmes… Vous avez juste rendossé votre blouse de médecin et repris le travail. Comme tout bon soigneur, cous faites passer les autres avant vous-même. Je me trompe ? »
Mei regardait ses pieds, secouée, et hésitant à se lever pour partir. L'analyse du prêtre était entièrement juste. Elle avait beau essayer de se convaincre du contraire, elle savait qu'il avait raison. Pour une raison inconnue, cela la touchait beaucoup plus que les mots du psychologue. Peut-être parce qu'il n'y allait pas par quatre chemins et ne lui demandait pas d'exprimer ce qu'elle ressentait et d'analyser chaque mot qu'elle prononçait.
« Pourquoi je vous dis tout ça ? Parce que sinon, vous allez poursuivre dans cette voie et faire comme si de rien n'était. Mais cela continuera à vous ronger de l'intérieur jusqu'à vous rattraper et vous submerger. Vous devez lâcher prise quelques minutes, si vous voulez éviter ça. Prenez un moment pour vous. »fit-il doucement en lui relevant la tête avant le l'attirer contre lui sans qu'elle résiste.
Il appréciait énormément Nadja, mais elle manquait un poil de tact et de patience pour gérer cela. Mei n'était Zander et elle ne pouvait pas être traitée de la même manière. Il fallait un tout petit peu plus de délicatesse.
« Alors, acceptez ce que je vous offre. Un moment de répit où vous n'avez pas à veiller sur quiconque, mais au contraire, où quelqu'un veille sur vous et où vous pouvez vous laisser aller en paix. Personne n'en saura rien, ce sera juste entre vous et moi. Vous n'avez pas à me dire quoi que ce soit. Je suis juste là pour vous offrir mon épaule, de la compassion et du réconfort. »murmura-t-il, alors que la médecin craquait.
Il garda contre lui un bon moment jusqu'à ce qu'elle finisse par s'endormir, vaincue par l'épuisement que provoquait généralement ce genre de crise. Puis il resta là à veiller silencieusement pendant que la médecin dormait d'un sommeil paisible. Elle venait de faire un pas dans la bonne direction, mais le chemin qu'elle avait à parcourir était encore long. Il espérait pouvoir continuer de l'aider à y avancer, mais aussi que la tension entre eux allait se dissiper maintenant. Et curieusement, il se sentait un peu plus apaisé maintenant qu'ils avaient discuté.
Le reste du séjour se passa dans une sorte de brouillard pour Nadja. Ils devaient repartir le lendemain et elle avait hâte de revenir sur Atlantis et de remonter à bord de l’Achille.
Mei était parti visiter le monastère cet après midi et elle espérait que le médecin et Prius pourrait enfin discuter un peu. Leur « écart » pesait entre eux et rendait toute rencontre désagréable.
Ravi de se retrouver seule, l’ex marine était remonté à bord de Stella et lisait depuis plus d’une heure des présentation sur cet héritage qu’elle venait de recevoir et signait des documents pour les achats qu’elle et Mei avaient effectués ces derniers jours.
« - Stella, tu peux mettre un peu de musique s’il te plaît ? - Bien entendue.»
Les premières notes retentirent et elle sourit en reconnaissant ces musiciens étrange pour lesquels Zander avait eut un coup de foudre l’an dernier. Chantonnant et dansant elle descendit dans la cale pour faire quelques exercice, en essayant de rester cette fois raisonnable.
Quelques minutes plus tard, elle transpirait face au sac de frappe tout en le martyrisant. Ces moments d’exercices étaient les seuls ou elle se sentait vraiment en vie. Ça lui coûtait cher à chaque fois (et les gros yeux de son médecin) mais elle ne se voyait pas s’en passer, encore plus maintenant.
Raisonnable, elle remonta prendre une douche trente minutes plus tard puis alla se servir un jus de fruit dans la cuisine. Ce n’est qu’a ce moment la qu’elle s’aperçut de l’heure plutôt tardive. Que faisait donc Mei et Prius ? Les coquins s’étaient-ils entre-tués ou avaient-ils remis le couvert ?
Nadja hésita un instant à les appeler mais renonça finalement. S’ils s’amusaient, qu’ils en profitent. En attendant, elle demanda à l’IA de lui réchauffer un plat et s’installa dans le sofa pour profiter de sa soirée en solitaire.
Mei s'était laissée aller. Les mots de Prius avaient frappé trop juste et sans trop pouvoir se l'expliquer, elle lui faisait confiance, probablement parce qu'elle avait compris que le prêtre comprenait les choses bien mieux qu'il ne le laissait entrevoir.
À part son éclat de l'autre jour, elle ne se confiait que peu à Nadja. Sa position en tant que médecin et amie lui compliquaient les choses. Elle ne savait pas toujours sur quel pied danser et où tracer la limite entre personnel et professionnel. Avouer ses états d'âme et ses doutes n'étaient certainement pas le meilleur moyen d'inspirer la confiance requise à un patient, mais d'un autre côté, à qui pouvait-elle parler de ça si ce n'était Nadja ? Elle était certainement la plus à même de comprendre ce qu'elle traversait pour l'avoir vécu.
Elle ouvrit les yeux et réalisa qu'elle n'était pas dans un lieu qu'elle connaissait. Puis elle vit Prius assis dans un fauteuil non loin en train de sourire, un livre posée sur les genoux. Elle se trouvait donc toujours au monastère.
« - Bien dormie ? lui demanda-t-il. - Ça fait combien de temps ? - Au moins quatre heures. - Mais il est quelle heure ? Et vous êtes resté là tout le temps ? - Pas loin de huit heures du soir et oui. Je vous avais dit que je veillerai et je l'ai fait. Mais ne vous inquiétez pas, avoir un temps de détente comme celui-là est un luxe que je n'ai pas souvent, alors croyez-moi, ça fait du bien. Et vous ne m'avez pas répondu. Vous avez bien dormie ? - Oui, je crois, je n'ai pas fait de cauchemar. - Bien. Et non, il n'y avait rien dans le thé. fit-il l'interrompant avant qu'elle pose la question. Je ne me serais pas permis sans vous avertir. Vous aviez besoin de repos, c'est tout. - Il faut que j'y aille. - Ça ne va pas être possible. La navette est repartie et ne reviendra pas avant demain matin. - Je pourrais demander à Stella. - Certes, mais vous oubliez que vous devez obtenir le feu vert des autorités. Et à moins d'une urgence, je doute que vous l'obteniez. Et dans tous les cas, il vous faut le soutien d'un Hébridien. - Mais Nadja… - … peut se passer de vous une soirée, j'en suis certain. Stella vous avertira en cas de problème, n'est-ce pas ? demanda-t-il en prenant son communicateur. - Tout à fait. Je vous téléporterai immédiatement en cas urgence médicale étant donnée que vous êtes maintenant enregistrée officiellement comme médecin de bord et médecin personnel du pilote, répondit l'intéressée. - Alors faites-moi plaisir et profitez d'une soirée et d'une nuit tranquilles ici. Je vous raccompagnerai demain matin sans faute. dit le prêtre. - Mais... je n'ai aucune affaire avec moi pour... - Ne vous en préoccupez pas. Nous allons vous fournir tout ce qu'il vous faut. » fit-il joyeusement avant de sortir pour organiser un minimum les choses.
Prius sentait que la tension entre eux avait clairement diminué, mais que la médecin était toujours un peu méfiante. Il faudrait probablement un peu de temps pour que leur relation se normalise. Il ne s'en inquiétait pas vraiment non plus, car cela pouvait très bien venir de son traumatisme, plus que d'une méfiance envers lui à cause de ce qui était arrivé. Une chose était certaine, ce qui était arrivé ne devait pas se reproduire.
Mei participa donc au repas du soir et découvrit les rituels et règles que l'ordre observait, même en tout petit comité. Tous les discutèrent ensuite un peu plus des problèmes de la médecin confortablement installés dans les quartiers du prêtre, ce qui permit à celui-ci de mieux cerner sa situation.
Il prit conscience que la faire dormir seule dans un lieu inconnu n'était peut-être pas la meilleure des idées pour plusieurs raisons. Par ailleurs, il avait découvert qu'il n'y avait pas de quartiers prêts. Il résolut le problème en lui proposant de rester dormir dans ses quartiers et dut la rassurer tout de suite en précisant qu'il ne dormirait pas dans le même lit qu'elle, mais plutôt sur un lit d'appoint qu'il devait aller chercher. Sinon, elle pouvait dormir sur le dit lit d’appoint dans une cellule dénudée là où logeait le reste de la petite congrégation. Après quelques minutes de réflexion, elle opta pour la première solution, estimant sans doute qu'elle ne craignait rien vu qu'aucun des deux n'avait bu une seule goutte d'alcool. Il sourit néanmoins doucement à son choix.
Il veilla naturellement à ce qu'elle puisse passer une bonne nuit de sommeil ininterrompue grâce à une tisane qu'elle accepta volontiers. Elle était décidément une patiente beaucoup plus coopérative et sensée que Zander.
*****
La nuit fut calme et reposante pour Mei, ils partirent tôt le lendemain pour regagner le domicile des Hayes afin qu'elle puisse récupérer ses affaires et préparer leur départ pour Atlantis. En toute logique, ils devraient retrouver Nadja sur place.
La soirée se déroula lentement et Nadja en apprécia chaque secondes. La solitude pouvait parfois être pesante mais, ce soir, elle était simplement reposante. Un peu avant d’aller se coucher, elle se décida néanmoins à envoyer un message pour confirmer que tout allait bien. Prius lui répondit que tout allait bien et que Mei s’était endormie dans ses quartier.
« - Eh ben y en a qui s’emmerdent pas, s’amusa-t-elle apres avoir reposé son communicateur. Passez une bonne nuit vous deux !»
Rassurée (et ravie pour ses deux amis) l’ex marine alla se coucher et n’endormis rapidement. Évidemment, son sommeil ne fut pas exempt de rêves étranges mais dont elle serait bien incapables de se souvenir au matin.
Ils avaient rendez vous au matin pour un au-revoir chez Neela. Une fois restaurée, elle reprit le chemin de la maison, sans oublier de profiter de l’environnement autour d’elle et de l’air frais.
Sans surprise, elle fut la première à arriver ce qui lui permit de prendre un second petit déjeuner. Autant profiter de cette nourriture fraîche avant de retrouver les galettes de plancton de Celestia. Évidemment, elle avait chargé à bord de quoi changer le quotidien de temps en temps mais elle ne pouvait pas nourrir Atlantis seule et prendre le risque de révéler que Stella ravitaillait une ville entière, ce qui entraînerait forcement des questions auxquelles elle ne voulait pas répondre.
En attendant les autres elles sortirent dans l’allée pour terminer leur verres de jus de fruit dans la douceur du matin.
« - Ça va manquer, avoua Nadja. Encore une bonne raison de revenir vite, n’est ce pas ? »
Prius ne put s'empêcher de rire doucement aux paroles de Nadja.
« Ce n'est pas ce que vous croyez, je vous assure. Bonne nuit à vous aussi ! » fit-il sur un ton amusé, sachant pertinemment que l'ex-marine devait se faire des idées, mal placées, sur ce qu'il s'était passé entre lui et Mei et que c'était probablement vain d'essayer de la convaincre du contraire.
*****
Neela accueillit Nadja avec un sourire. Elle ne posa pas de questions sur les deux autres. Ce qu'il se passait entre eux ne la regardait pas du tout. Elle lui servit un solide petit-déjeuner, connaissant son appétit et sachant qu'elle ferait honneur à sa cuisine. Elle regrettait cependant de la voir déjà partir, bien qu'elle comprenne qu'elle ne puisse pas rester plus longtemps en raison de ses responsabilités. Elle était déjà contente qu'elle ait réussi à se libérer pour cette cérémonie.
« Vous serez toujours la bienvenue ici. Je serai plus que ravie de vous voir de temps en temps. L'appartement est à votre disposition ou à celle de qui vous voulez. Et puis vous n'aurez pas vraiment le choix, puisqu'il faut bien que quelqu'un se charge des révisions de Stella. Je peux aussi garder un œil sur vos affaires, si vous le souhaitez. » lui répondit-elle alors qu'elles profitaient du soleil.
Neela ne savait pas encore si les choses s'arrangeraient ou non avec son mari. Mais en attendant, elle allait se sentir bien seule dans la maison. Il était cependant hors de question qu'elle déménage ou s'en sépare. Elle contenait bien trop de souvenirs auxquels elle tenait. Elle ne doutait pas que Prius viendrait régulièrement lui tenir compagnie. Le prêtre avait toujours apprécié les lieux et aimait venir profiter du calme, et des bons repas à n'en point douter, et laisser ses responsabilités de côté un petit moment.
*****
Mei et Prius finirent par faire leur apparition et la médecin s'éclipsa rapidement pour aller empaqueter ses affaires. Elle redescendit quelques minutes plus tard pour trouver le prêtre une tasse de thé dans une main et un gâteau dans l'autre, un sourire sur le visage. Elle ne put elle-même pas échapper à ce deuxième petit-déjeuner offert par leur hôtesse. Il était un cran, voir deux, au-dessus de ce qu'elle avait mangé au monastère. Pas étonnant qu'il passe son temps fourré ici vu la qualité des repas. Elle avait d'ailleurs la nette impression d'avoir passé son temps à manger et d'avoir pris plusieurs kilos depuis le début du séjour, ce qui ne serait certainement pas pour déplaire à Jessie et Marinelli.
Elles finirent par partir, avec un paquet de repas et autres aliments en plus préparés par les bons soins de Neela. Et elle n'allait pas s'en plaindre.
Arrivée sur Stella, il apparut que le prêtre n'avait pas été en reste de cadeaux. Il y avait notamment plusieurs plantes destinées à Mei et entrant dans la composition des tisanes que Prius lui avait concoctées pour qu'elle puisse refaire les mélanges elle-même, le tout accompagnée d'instructions, ainsi que plusieurs paquets de graines de plantes servant à soigner certaines problèmes de santé courants et mineurs. Il avait aussi ajouté une caisse avec des affaires pour bébé allant des vêtements aux jouets en passant par des choses aussi simple ques des biberons et des aliments pour bébé.
Mei secoua la tête, visiblement gênée et surprise par l'initiative inattendue du prêtre, ce à quoi ce dernier répondit par un sourire espiègle et le principe de l'ordre "Acceptez ce qu'on vous offre." avant de lui dire au revoir et de faire attention et de penser à elle pendant ces temps troublés.
« Veillez bien sur Mei, voulez-vous ? Assurez-vous qu'elle ait un peu de temps pour elle et surtout qu'elle en prenne. Elle en a besoin pour pouvoir souffler et faire la part des choses. Et prenez soin de vous également. Tenez au courant pour Atlantis et n'hésitez pas à me prévenir si vous avez besoin de quoi que ce soit à titre personnel. Je trouverai bien un moyen de vous faire parvenir de quoi vous désaltérer dignement. Et peut-être même que cela pourrait être accompagné de quelques douceurs d'ici pour ne pas boire le ventre vide. »dit-il doucement à Nadja alors qu'il venait pour lui dire au revoir.
L’entretient de Stella donnerait en effet une très bonne excuse pour revenir ici. Mais de toute façon, maintenant qu’elle était officiellement hebridienne, elle en avait parfaitement le droit.
« - Entre Stella et le projet immobilier encore en projet, j’ai toute les raisons de revenir, ne vous en faites pas. Et je en parle pas de la nourriture... »
Reprendre une tartine était certainement de la gourmandise… mais on ne se refait pas.
Mei et Prius arrivèrent la dessus et Nadja essaya de ne pas sourire trop ouvertement, toujours persuadée que ces deux la avaient fait des galipettes toute la nuit.
Après des au revoirs finalement rapides, ils reprirent la direction de l’astroport, les bras chargés de victuailles. Mais ca n’était rien à cote de ce qu’elles trouvèrent dans la cale de Stella. Il avait visiblement préparé de nouveaux échantillons a faire goûter à la population d’Atlantis… Quelle délicate attention.
Il y avait aussi quelques cadeaux plus personnel pour Mei… et Isaac. Çà ne serait pas du luxe.
« - Merci pour tout ce que vous avez fait pour elle. Et pour moi également. Quand les choses seront un peu tassée, je verrai comment établir une mission plus ou moins permanente sur Atlantis. Nous avons grand besoin de toute l’aide que vous pourrez apporter. A bientôt, Prius, et faites attention à vous. »
Elle les laissa se dire au revoir tranquillement et alla s’installer à la cabine de pilotage pour la checklist de décollage. »
« - Prete à rentrer à la maison, Stella ? - Tous les systèmes sont opérationnels à cent pour cent. - Parfait. Contrôle de vol, ici Stella, prêt au decollge. »
Tendit qu’elle attendait la réponse elle regarda autour d’elle en soupirant. Oui, cette planète allait lui manquer...