Mei fut surprise de la violence de la réaction de Nadja face à la situation. Elle l'avait vu rester silencieuse pendant tout l'examen tout en bouillant intérieurement. Mais que s'était-il donc passé pendant ces dix jours de vacances pour que le couple atteigne ce point ? Tant qu'elle n'en saurait pas plus, elle ne pouvait rien lui dire.
« D'accord... Je crois qu'on va arrêter le café tout de suite et éviter de te donner quoi que ce soit qui se casse. C'est de litres de camomille dont tu as besoin. Respire un grand coup et calme-toi un peu, s'il te plaît. Et montre-moi ça... » fit-elle en lui prenant la main gauche pour évaluer les dégâts sans vraiment lui laisser le choix.
« Félicitations, tu vas avoir droit à des points de suture... une fois que j'aurais enlever les morceaux. » fit-elle.
Elle appela Jessie pour qu'il apporte le nécessaire et de quoi nettoyer les dégâts. Il lui communiqua en même temps le résultat des radios qui ne montraient aucun signe de fracture, ce qui était une bonne nouvelle. Une fois que celui-ci fut reparti après avoir fait le ménage, elle s'occupa de la deuxième main blessée de Nadja.
« Comment en êtes-vous arrivés là ? Que s'est-il passé ? Raconte-moi ça depuis le début. Et dans l'ordre, je te prie. » fit-elle.
Elle l'écouta tout en faisant les points. Elle aurait eu beaucoup de choses à dire à propos de ce que la chef de la sécurité avait fait à son mari. Les intentions étaient certes louables, la méthode, pas du tout. Au moins n'avait-elle pas fait ça toute seule, mais avec un médecin, et même plusieurs ainsi qu'un hôpital à proximité, pour surveiller les choses et intervenir. Sinon les choses auraient pu prendre une tournure dramatique et finir beaucoup plus mal.
Elle aurait d'ailleurs aussi deux mots à dire à Prius sur le sujet. Enfin, si elle arrivait à mettre la main sur l'insaisissable prêtre. Elle trouvait cet homme pour le moins... intriguant.
Ce qui lui sauta aux yeux à la fin du récit, c'est que son amie s'était totalement méprise sur les intentions de son époux. Tout ceci n'était que la conséquence de ce qu'elle avait elle-même enclenché, même si elle ne le voyait pas. C'était la première chose qu'elle allait devoir lui dire et lui faire comprendre.
« Nadja, il n'est pas en train de fuir. Il fait exactement ce que tu voulais qu'il fasse en l'emmenant sur cette planète : son deuil, mais à sa façon. » commença-t-elle d'une voix posée.
L'ex-marine était sans aucun doute un excellent soldat, mais niveau relations interpersonnelles, c'était une toute autre histoire...
Elle poursuivit toujours sur le même ton. Son but n'était pas de lui faire la leçon sur sa réaction excessive et impulsive, mais de l'obliger à prendre un peu de recul pour réfléchir à la situation plus calmement.
« Comment imaginais-tu que cela allait se passer au juste ? Qu'il lui suffirait d'aller sur sa tombe et de pleurer une ou deux fois pour que son problème soit résolu ? Désolée de te décevoir, mais ça ne marche pas du tout comme ça. Tout le monde ne réagit pas de la même façon face à la mort d'un être cher, surtout pas lorsqu'elle survient dans de telles conditions, et ne gère pas les choses de la même manière. Cela demande généralement plus de quelques jours pour s'en remettre. Et certains ne s'en remettent même jamais complètement, lui expliqua-t-elle.
Contrairement à toi, il n'est pas soldat et il n'a pas été confronté à la mort autant que toi ni dans les mêmes circonstances. C'est malheureux à dire, mais tu as enterré bien plus de gens que lui et tu as appris à gérer à ta manière ce type de mort violente. Pas lui, lui fit-elle remarquer.
Il s'est débrouillé tout seul comme il le pouvait pour faire face à cette tragédie et a enfoui ça pendant très longtemps. Pas la meilleure ni la plus saine des choses à faire, je te l'accorde. Et cela a provoqué une profonde dépression, dont il ne s'est toujours pas vraiment remis, ce que personne ne semble avoir remarqué. Un traumatisme psychologique de cette ampleur ne se solutionne pas en deux jours, Nadja. Il va lui falloir plus de temps que ça, termina-t-elle. »
En réalité, cela aurait nécessité une prise en charge spécialisée. Si ça ne tenait qu'à elle, elle l'enverrait voir le Dr de Bressignac sur-le-champs pour le soumettre à une évaluation complète. Elle se demandait d'ailleurs si celui-ci s'était rendu compte que le pilote lui avait caché quelque chose et de son état réel, s'il ne lui avait pas parlé de cet épisode lors de ses sessions. Cependant, une telle démarche serait probablement contre-productive si cela se faisait contre son gré et s'il refusait d'en parlait. Surtout, cela ne relevait de son autorité, Zander n'étant pas l'un de ses patients. Elle ne pourrait que très fortement suggérer à Nadja d'encourager son mari à y retourner de lui-même.
« Et pourquoi trouves-tu si impensable qu'il veuille s'isoler pour se remettre de la mort de son ancienne compagne ? C'est un moyen comme un autre de faire son deuil. Certains ressentent le besoin de se couper du reste du monde dans ce genre de situation. Cela n'a rien d'extraordinaire ni à cette époque ni sur Terre. Mais ça ne signifie pas pour autant qu'il te quitte et qu'il ne reviendra pas. D'ailleurs, t'a-t-il dit que c'était fini entre vous ? » lui demanda-t-elle.
Ou n'avait-elle entendu que ce qu'elle redoutait par-dessus tout d'entendre depuis le début de cette étrange relation ?
« D'accord... Je crois qu'on va arrêter le café tout de suite et éviter de te donner quoi que ce soit qui se casse. C'est de litres de camomille dont tu as besoin. Respire un grand coup et calme-toi un peu, s'il te plaît. Et montre-moi ça... » fit-elle en lui prenant la main gauche pour évaluer les dégâts sans vraiment lui laisser le choix.
« Félicitations, tu vas avoir droit à des points de suture... une fois que j'aurais enlever les morceaux. » fit-elle.
Elle appela Jessie pour qu'il apporte le nécessaire et de quoi nettoyer les dégâts. Il lui communiqua en même temps le résultat des radios qui ne montraient aucun signe de fracture, ce qui était une bonne nouvelle. Une fois que celui-ci fut reparti après avoir fait le ménage, elle s'occupa de la deuxième main blessée de Nadja.
« Comment en êtes-vous arrivés là ? Que s'est-il passé ? Raconte-moi ça depuis le début. Et dans l'ordre, je te prie. » fit-elle.
Elle l'écouta tout en faisant les points. Elle aurait eu beaucoup de choses à dire à propos de ce que la chef de la sécurité avait fait à son mari. Les intentions étaient certes louables, la méthode, pas du tout. Au moins n'avait-elle pas fait ça toute seule, mais avec un médecin, et même plusieurs ainsi qu'un hôpital à proximité, pour surveiller les choses et intervenir. Sinon les choses auraient pu prendre une tournure dramatique et finir beaucoup plus mal.
Elle aurait d'ailleurs aussi deux mots à dire à Prius sur le sujet. Enfin, si elle arrivait à mettre la main sur l'insaisissable prêtre. Elle trouvait cet homme pour le moins... intriguant.
Ce qui lui sauta aux yeux à la fin du récit, c'est que son amie s'était totalement méprise sur les intentions de son époux. Tout ceci n'était que la conséquence de ce qu'elle avait elle-même enclenché, même si elle ne le voyait pas. C'était la première chose qu'elle allait devoir lui dire et lui faire comprendre.
« Nadja, il n'est pas en train de fuir. Il fait exactement ce que tu voulais qu'il fasse en l'emmenant sur cette planète : son deuil, mais à sa façon. » commença-t-elle d'une voix posée.
L'ex-marine était sans aucun doute un excellent soldat, mais niveau relations interpersonnelles, c'était une toute autre histoire...
Elle poursuivit toujours sur le même ton. Son but n'était pas de lui faire la leçon sur sa réaction excessive et impulsive, mais de l'obliger à prendre un peu de recul pour réfléchir à la situation plus calmement.
« Comment imaginais-tu que cela allait se passer au juste ? Qu'il lui suffirait d'aller sur sa tombe et de pleurer une ou deux fois pour que son problème soit résolu ? Désolée de te décevoir, mais ça ne marche pas du tout comme ça. Tout le monde ne réagit pas de la même façon face à la mort d'un être cher, surtout pas lorsqu'elle survient dans de telles conditions, et ne gère pas les choses de la même manière. Cela demande généralement plus de quelques jours pour s'en remettre. Et certains ne s'en remettent même jamais complètement, lui expliqua-t-elle.
Contrairement à toi, il n'est pas soldat et il n'a pas été confronté à la mort autant que toi ni dans les mêmes circonstances. C'est malheureux à dire, mais tu as enterré bien plus de gens que lui et tu as appris à gérer à ta manière ce type de mort violente. Pas lui, lui fit-elle remarquer.
Il s'est débrouillé tout seul comme il le pouvait pour faire face à cette tragédie et a enfoui ça pendant très longtemps. Pas la meilleure ni la plus saine des choses à faire, je te l'accorde. Et cela a provoqué une profonde dépression, dont il ne s'est toujours pas vraiment remis, ce que personne ne semble avoir remarqué. Un traumatisme psychologique de cette ampleur ne se solutionne pas en deux jours, Nadja. Il va lui falloir plus de temps que ça, termina-t-elle. »
En réalité, cela aurait nécessité une prise en charge spécialisée. Si ça ne tenait qu'à elle, elle l'enverrait voir le Dr de Bressignac sur-le-champs pour le soumettre à une évaluation complète. Elle se demandait d'ailleurs si celui-ci s'était rendu compte que le pilote lui avait caché quelque chose et de son état réel, s'il ne lui avait pas parlé de cet épisode lors de ses sessions. Cependant, une telle démarche serait probablement contre-productive si cela se faisait contre son gré et s'il refusait d'en parlait. Surtout, cela ne relevait de son autorité, Zander n'étant pas l'un de ses patients. Elle ne pourrait que très fortement suggérer à Nadja d'encourager son mari à y retourner de lui-même.
« Et pourquoi trouves-tu si impensable qu'il veuille s'isoler pour se remettre de la mort de son ancienne compagne ? C'est un moyen comme un autre de faire son deuil. Certains ressentent le besoin de se couper du reste du monde dans ce genre de situation. Cela n'a rien d'extraordinaire ni à cette époque ni sur Terre. Mais ça ne signifie pas pour autant qu'il te quitte et qu'il ne reviendra pas. D'ailleurs, t'a-t-il dit que c'était fini entre vous ? » lui demanda-t-elle.
Ou n'avait-elle entendu que ce qu'elle redoutait par-dessus tout d'entendre depuis le début de cette étrange relation ?