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L'Achilles était en orbite autour de la planète découverte par le scientifique italien. Malgré les réticences de Sarah et l'expérience désagréable qu'elle avait vécu, la jeune femme avait dû reconnaître que l'intuition du scientifique avait été bonne. Il pouvait maintenant se targuer de faire parti du petit cercle de scientifique et de civil plus généralement qu'elle prenait au sérieux et respectait. Le problème, et la jeune femme le savait c'est qu'elle ne gardait jamais très longtemps ces scientifiques à bord. La plupart allaient et venaient pour mener à bien quelques expériences dans l'espace. Chacun pensait avoir décroché le gros lot avant qu'il ne se rende compte qu'il était coincé à bord pour des semaines et que les conditions de leurs expériences n'intéressait que peu l'américaine. Le centre de détente des anciennes races avait fini par être une aubaine. Après les difficiles épreuves traversées par l'équipage une planète paradisiaque couverte d'eau claire et de sable fin ne pouvait que leur faire du bien. Chaque jour la jeune commandante recevait des demandes d'expédition sur la planète par de multiples services du vaisseau. Elle en autorisait la plupart.
Sarah connaissait la façon dont marchait ce genre de choses pour la simple et bonne raison qu'elle avait fait fonctionner ces mécanismes avant. Pendant un instant la commandante de bord oublia l'endroit où elle se trouvait et laissa son esprit la conduire dans un espace alternatif. Un espace où elle n'aurait pas été commandante, où Paul et Max auraient toujours été là pour remplir ces rôles. Elle était à peu près certaine qu'elle aurait été la première a faire des pieds et des mains pour aller piquer une tête ou se faire un bronzage parfait.
Cela ne lui était plus possible désormais. L'image de la plage, de l'océan et d'un beau soleil s'évanouirent.

Il ne restait plus que le bureau du commandant et un silence de plomb. Elle embrassa l'espace du regard et reposa les yeux sur la tablette qu'elle tenait entre les mains. Le rapport qu'elle affichait n'avait rien de nouveau. Diagrammes, explications scientifiques, analyses d'ingénieurs, chaque rapport écrit par les membres de l'Achilles et les survivants du Tantale tout y était. Elle n'avait cessé de lire et relire chaque ligne écrite sur l'attaque des chantiers de Tonatiuh. Elle n'avait toujours aucun début de piste pour déterminer ce qui était arrivé à Paul Parfait. La jeune femme posa finalement la tablette sur la table basse. Elle partit rejoindre la cafetière posée sur sa petite armoire à boisson et s'en servit une grande tasse. Il ne restait que quelques jours avant que le croiseur ne quitte l'orbite de cette planète et ne ramène son précieux E2PZ.
La jeune femme posa sa casquette sur son bureau et partit rejoindre un des sofas entourant la table basse du bureau. La jeune femme se sentait à l'aise dans cet espace qu'elle avait fini par accepter. Elle portait sa combinaison rabattue jusqu'aux hanches, ses manches étaient nouées autour de sa taille, lui donnant un air plus détendu qu'à l'habitude. Ses cheveux étaient cependant toujours coiffés dans une tresse à la française qu'elle avait adopté depuis des années conformément au code vestimentaire en vigueur à bord. Elle s'installa confortablement et profita de sa matinée de répit en fermant les yeux quelques instants.
Il ne s'écoula pas plus de quelques secondes avant que quelqu'un ne vienne frapper à sa porte. L'américaine ouvrit les yeux et poussa un petit soupir. Elle attrapa sa tasse et pris une autre gorgée de son contenu.


" Entrez ! "
Lança-t-elle d'une voix forte après quelques secondes.

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Bon quand faut y aller…

« - Je vais voir le pacha. Prenez la suite, Poncherello et ne les laissez pas respirer.
- Comptez sur moi, Chef. »


Nadja était raisonnablement satisfaite de l’exercice de tir qui venait d’être mené. En mixant des commandos parfaitement rodés et des militaires moins entrainés, une émulation s’était naturellement crée. Les meilleurs avaient rapidement pris sous leurs ailes ceux dont les résultats laissaient à désirer. A terme le niveau global s’améliorerait, ainsi que la cohésion de l’équipage ce qui était bien sur le but recherché.

Mais pour aller plus loin, il lui fallait l’aval du capitaine. Après avoir vérifié sa tenue et sa coiffure, l’ex marine se rendit, une tablette sous le bras au bureau de Major Lawrence, une boule au ventre. Depuis son arrivée à bord, elle limitait au maximum ses contacts avec la grande blonde, incapable d’oublier les fantômes de son passé. C’était injuste, elle le savait parfaitement, mais ne pouvait pas s’en empêcher. Et l’expérience vécue quelques jours auparavant n’avait pas aidé. Le refus d’abattre Ruax comme le chien criminel qu’il était était une trahison aux yeux de Nadja, trahison qu’elle n’arrivait pas à oublier, même si tout ceci n’avait été qu’une simulation malsaine.

Arrivée devant la porte, elle prit quelques secondes pour calmer sa respiration puis frappa deux coups secs. Invitée à rentrer, elle poussa la porte pour se retrouver devant un bureau vide. Un instant confuse, elle découvrit celle qu’elle venait voir installé sur son canapé, dans une tenue plutôt décontractée.

« - Mes respect mon capitaine, fit-elle en se mettant au garde à vous. Navrée de vous déranger. Je voulais vous entretenir des exercices que je souhaite mener à bord ans les prochaines semaines mais je peux repasser si c’est un mauvais moment. »

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Sarah se tordit le cou pour voir Nadja pénétrer dans son bureau. Comme elle l’attendait la marine lui adressa un parfait salut. Intérieurement la jeune femme poussa un soupir, elle devait renoncer a sa matinée calme et informelle. Elle se redressa afin de lui rendre son salut.

" Repos. " Répondit simplement Sarah.

Elle parcourut lentement son bureau en réponse à la proposition de Nadja de repasser plus tard. Elle semblait chercher quelque chose du regard. Son attention revint sur la marine avec un sourire annonçant une de ses plaisanteries.

" Je devrais vous trouver du temps entre mon rendez-vous avec personne et le remplissage du formulaire A38 pour les y a pas d’urgences. "
" Café ? "
Lui proposa-t-elle en levant sa propre tasse tout en désignant la cafetière posée à proximité. Plusieurs tasses attendaient sagement autour de celle-ci.

Dans le même lapse de temps elle fit l’effort de dénouer les manches de sa combinaison afin de la renfiler et d’avoir l’air plus présentable. Elle invita ensuite Nadja à prendre place dans le sofa en face d’elle.


" Installez-vous et dites moi tout. Qu’est ce que vous avez planifié qui requiert ma modeste attention ? Vous comptez pas faire sauter quoi que ce soit a bord au moins ? "
Sarah laissa s’écouler une paire de secondes.
" Est-ce que l’entrainement va nécessiter d’entretenir votre bronzage ? J’ai ouï dire que deux de mes plus charmantes cadres de bord s’étaient retrouvées téléportées par mégarde sur une île déserte. Fort heureusement elles ont pu être ravitaillées de notre kit de survie standard incluant un bikini. "

Sarah prit une gorgée de son café sans parvenir a masquer l’immense sourire d’amusement provoqué par ce qu’on avait pu lui raconter à ce sujet. Elle en avait bien ri et ce seulement parce qu’elle n’avait pas été obligée d’aller mettre de l’ordre elle-même dans les relations entre Nadja et Mei.

Elle reprit son sérieux et fixa la tablette de l'immense marine.


" Aller, montrez moi ce que vous avez. "

Dernière édition par Sarah Lawrence le Lun 15 Oct 2018 - 11:39, édité 1 fois

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« - J’essaierai de ne pas vous prendre trop de temps, dans ce cas la, répondit Nadja aussi sérieuse que possible. »

Elle avait toujours autant de mal avec les traits d’humour de la grande blonde, bien qu’une fois de plus elle doivent admettre être à l’origine du problème. Elle hocha la tête à la proposition de café et s’installa en face du seul maître à bord après Dieu (et elle n’était pas croyante).

« - J’essaie de me tenir loin des cuisines, madame, répondit Nadja avec un petit sourire. Ça diminue d’autant les risque d’explosion et d’ouverture soudaine de singularité. »

Elle allait exposer ses plans, lorsque Sarah remit sur le tapis sa soirée sur la plage avec Mei, suite à leur prise de bec. Tout cela était d’ailleurs étonnement lié, vu que c’était le sujet des entraînements qui avait été la source de leur brouille. Mais tout ceci n’aurait jamais du remonter aux oreilles d’un Capitaine.

« - Je pense qu’on pourra éviter cela, madame, bafouilla-t-elle, rouge écrevisse. Enfin sauf si vous comptez le petit groupe qui est en ce moment dans la foret. Il leur restait vingt sept kilomètre à parcourir ce matin. Ils avancent bien et vite. »

Nadja lui tendit finalement la tablette et se lança.

« - Comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, les militaires à bord sont tous très bon dans leur spécialité, c’est indéniable. Mais aucun n’est réellement entraîné pour des opération à bord d’un croiseur interstellaire. Vous même n’aviez pas passé de scaphandre depuis longtemps avant la session d'il y a deux jours. Et bien sur c’est encore pire pour les civils. Aucun n’est capable de trouver ses fesses s’il n’a pas ses deux mains. »

Elle se mordit les lèvres juste après avoir dit cette dernière phrase, bien trop familière à son goût. Voilà ce qui arrive avec un officier trop familier. Elle aurait pourtant du le savoir.

« - Enfin tout ça pour dire que si nous encaissons une avarie qui met les systèmes vitaux KO, nous allons nous retrouvez avec un paquet de poids mort au plus mauvais moment. Le plan d’entraînement que vous avez en main concerne pour l’instant le personnel militaire mais à terme, je compte m’en servir de colonne vertébrale pour emmener tous le personnel vers un meilleur niveau global. »

Mais tout ceci allait prendre du temps et des ressources, que seule le capitaine ou son second pouvait l’autoriser à utiliser.

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Sarah vit  la grande marine changer de couleur pour virer au rouge quand elle évoqua son escapade avec Mei. Elle comprenait le malaise de sa responsable de la sécurité mais ne lui tenait pas rigueur de cette sortie. D’autant plus que les deux femmes n’avaient pas été spécialement volontaires pour cette sortie.
Finalement elle dévia le sujet en évoquant le dernier groupe en escapade sur la planète. Fort heureusement aucun incident n’était à déplorer de ce côté. Elle se contenta d’un hochement de tête en guise d’accusé de réception.

Sur l’invitation de l’américaine Nadja lui tendit sa plaque et commença à lui exposer son plan d’entrainement. L’expérience de la space marine était plus que bienvenue pour permettre au personnel de progresser et d’être mieux préparé aux dangers de l´espace. Elle avait après tout passé la majorité de sa vie à bord d’un vaisseau. Son plan avait du sens. Elle avait mis le doigt sur une faiblesse de l’équipage. Un mince sourire se dessina sur le visage de la blonde à la remarque de Nadja sur les civils.
Dans l’ensemble Sarah était d’accord avec ce qui lui était proposé. Elle passa en revue les différents plans et notes qui étaient attachés à la présentation tandis que son interlocutrice terminait son exposé.
Elle termina de lire plusieurs des documents avant de poser la tablette pour reprendre sa tasse.


" C’est un bon plan." Commença-t-elle. " En soit c’est quelque chose dont nous avons besoin oui. Gardez à l’esprit cependant que nous sommes encore loin de l’ère du tout spatial. Aucun des militaires n’est préparé à ça car beaucoup ne passeraient pas les tests actuels de sélection des astronautes. On ne leur demandera certainement pas la même chose c’est certain. Mais quand même, les rotations sont fréquentes à bord il faudra former les groupes en continu. Nous pourrions pousser la proposition de formation au programme de base des formations du SDT. "
Elle marqua une pause avant de sourire en repensant a sa propre expérience.
" Mon conseil si vous le voulez ? Laissez un temps pour que chacun s’adapte. Avant il y a deux jours je n’avais jamais enfilé une combinaison comme celle-ci. Il faut se faire à ce mode de vie. Comprendre la portée de la mission de l’Achilles. Les gens ne vivent pas avec l’état de guerre permanent que vous avez connu. Il y a trois ans je n’aurrais jamais cru qu’on puisse aller dans l’espace avec des vaisseaux comme celui-ci. J’aurais pris les gens pour des cinglés. Si c’est le cas pour ceux qui ont rejoint l’armée imaginez pour les civils. "

Elle revint à la tablette.

" Votre plan reste tout de même meilleur que les options que nous avions. Se téléporter sur la planète la plus proche, entasser l’équipage dans les C-101 et dans les F-311, c’était pas l’idéal. On gagnera du temps et une chance de se battre. "

Sarah chercha un stylet pendant un instant avant de le trouver dans la manche de sa combinaison. Elle l’attrapa et apposa sa signature à la proposition de Nadja.

" Gardez à l’esprit que l’équipage aura beaucoup à assimiler. Soyez patiente, même si les civils sont parfois un peu lent. "

Elle rendit sa tablette à Nadja. Elle l’observa un moment se faisant. Elle avait l´air tendue. Elle l’était toujours quand elle était en sa présence. La jeune femme lui adressa un sourir bienveillant.

" Il y a quelque chose d’autre pour lequel vous avez besoin de moi ? "

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L’un dans l’autre, son explication se passa plutôt bien et fut bien reçue par le capitaine. Celle-ci lui donna d’ailleurs quelques conseils judicieux et d’autres qui la surprirent.
‘- Je ne suis pas sûre de comprendre. Les gens sont envoyés directement ici sans le moindre entrainement ni préparation ? C’est… étonnant. »
Et par étonnant, elle voulait bien sur dire, dangereusement criminel et inconscient.

« - A l’école militaire, nous possédions une piscine pour les exercices en scaphandre et en microgravité. C’est quelque chose qui pourrait être facilement reproductible sur Terre.

Elle hocha la tête quand Sarah en revint à leur raison première d’exister : le combat.

« - C’est un autre point capital, Madame. Les Jafas ne sont pas entrainé pour le combat en 0G et leur lance ne valent pas tripette sans un solide point d’appuis. Lorsque nous prenions d’assaut un de leur bâtiment, notre premier mouvement était de les priver de gravite artificielle. C’est une tactique que nous pourrions facilement mettre en pratique ici. »

Finalement, Lawrence donna son aval et Nadja respira un peu mieux.

« - Merci madame. Promis, j’essaierai d’être patiente et de ne passer personne dans le sas. Afin sans scaphandre en tout cas. »

Son petit sourire s’évanouit lorsqu’elle lui demanda s’i y avait autre chose. C’était le cas évidemment, mais la suite allait être un peu plus compliqué.

« - Oui, en effet. C’est plus personnel pour tout vous dire et si vous trouvez que je dépasse les bornes, je comprendrais. Lorsque vous êtes descendue sur la planète, je vous ai fait remarquer que vous n’aviez pas pris d’escorte. Mais cela allait bien plus loin que ça. Pendant la simulation vous avez foncé dans le tas, encore et encore, sans vous préoccuper pour votre propre sécurité. Pour être parfaitement honnête avec vous, ça m’a rendu dingue. »

Elle prit une profonde inspiration avant de continuer.

« - A mon époque, le premier devoir d’un officier de sécurité est de protéger son capitaine, quel qu’en soit le prix. Et vous ne me facilitez pas la tâche. Oh, je sais que vous êtes capable de vous défendre. Je n’ai toujours pas réussi à battre votre record sur le champ de tir. Mais là n’est pas le problème. Quand vous vous mettez en danger, c’est tout le vaisseau qui l’est. »

C’était normalement au second de faire ce genre de remarque, mais elle n’était pas sûr que Dame Khoumi le fasse un jour. Elle était donc logiquement la suivante sur la liste.

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Nadja évoqua la possibilité d’entraîner les gens dans des piscines pour simuler un environnement spatial. Cet option parlait à la jeune femme :

" Mmmh je crois que c’est également de cette manière que se prépare les astronautes. Mais je n’en suis pas certaine, je tiens ça de ce que j’ai vu à la télévision. "dit-elle en faisant une moue pensive et se tapotant les lèvres du bout des doigts.

Elle cessa de fouiller dans ses souvernirs cinématographiques pour revenir à ce qu’annonçait Nadja à propos des Jaffas et de leurs capacités à se battre dans un environnement sans gravité. Elle ne souvenait plus du temps où elle avait proposé un plan d’assaut pour s’emparer d’un Ha’tak. Avait-elle intégré ce paramètre ? Elle en doutait, son plan restait brutal et risqué. Paul n’avait pas approuvé le plan d’attaque. Le SDT n’en avait tout simplement pas les moyens. C’était vrai à l’époque ça le restait encore au moment où elles parlaient. Elle releva les yeux vers Nadja et se revit à la place de Paul.


" C’est une tactique que nous utiliserons quand le personnel sera formé et si un tel assaut s’avère necessaire pour sauver le vaisseau. Mais nous n’avons pas ressources pour risquer un affrontement direct de la sorte. "

Enfin la remarque de Nadja fit sourire l’américaine.

" Je vous remercie pour vos efforts au regard de la conservation de mon personnel. "dit-elle sur le ton de la plaisanterie.

Elle écouta ensuite Nadja avec plus de sérieux. Elle semblait avoir ouvert une boîte remplie de point sensibles. La marine lui demanda de l’arrêter si elle trouvait qu’elle dépassait les bornes. Sarah mit un frein brutal à la foultitude de plaisanteries qui se bousculaient dans sa tête. Ce n’était pas le bon moment et ça n’aiderait certainement pas Nadja a se sentir à l’aise. Elle l’encouragea d’un signe de tête.
Elle fut surprise et plutôt agréablement par les remarques que lui fit sa responsable de la sécurité. Elle n’avait pas entièrement tord quant au comportement de la jeune femme. Sarah haussa les sourcils quand Nadja lui confessa qu’elle l’avait rendu dingue. Elle faisait parfois cet effet aux gens. Lawrence ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, puis se ravisa en voyant la marine rassembler son courage pour poursuivre. Elle lui confia l’anxiété qu’elle ressentait à ne pas pouvoir la protéger correctement. La position dans laquelle Lawrence la mettait allait a l’encontre de tout ce qu’elle avait appris.
La jeune femme se radossa a son sofa quand Nadja termina. Elle but une gorgée de son café avant de commencer avec le sourire :


" Premièrement, la flatterie sur mes scores de tir vous mènera nul part. " Elle marqua une pause et son sourire s’élargit." Et de plus bon courage pour les battre !"

Le sourire de. Sarah s’estompa peu a peu tandis que son regard partait dans le vague. Ce fut a son tour de pousser un soupir.
Elle haussa les épaules.


" J’ai 28 ans sergent. J’ai passé la moitié de ma vie active comme riverine et l’autre moitié comme chef d’équipe d’intervention de l’Achilles. Plus ou moins...Mon job était de prévenir les dangers et, s’il était identifié de le neutraliser. Et vous savez ce qu’on nous enseigne pour y arriver ? Que la violence de l’action permet de gagner l’initiative. "

Elle adopta un sourire triste et fatigué.

" Le SDT m’a offert une chance que je n’aurais jamais eu dans l’US Navy. Commander mon propre bâtiment. Mais ce que je suis au fond, à la racine, c’est une riverine qui va dans des coins cregnos ramener des fesses de Seals au navire. "

Son regard dériva involontairement vers la décoration qu’elle avait reçu il y a une vie de ça. 

" Je suis pas un super officier qui voit tout à l’avance. J’essaie de mener ces gens par l’exemple. De suivre l’exemple de Paul Parfait. Mais je ne serais jamais comme lui, ce mec portait bien son nom bordel ! Je vais pas rester derrière à refiler des ordres pendant que d’autres prennent des risques. Et puis de vous a moi, le vaisseau comporte un second compétent et des vétérans comme Jimmy. Si j’en prends une, ce qui est jamais arrivé, mais cette invincibilité me vient du Texas...bref si j’en prends une on me remplacera facilement. J’ai rien d’exceptionnel. Vous voulez protéger quelqu’un ? Protégez le Doc’, ou Jimmy par exemple! Quoiqu’il arrive je serais toujours à la pointe. Et je continuerais parce que je sais que j’ai pas besoin de me retourner pour m’assurer que j’ai une ésuipe solide pour me suivre. "

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La tactique utiliser à son époque conter les jafa plaisait bien au capitaine, s’était visible. Elle préféra cependant restreinte les élans guerriers de Nadja, ce qui était assez logique.

« - Nous ne sommes pas près de toute façon. Mais je sais que le docteur Sincet travaille sur un prototype de scaphandre que nous pourrons utiliser au combat. Avec cet équipement et quelques mois de plus d’entrainement, nous serons à même de capturer de prendre un Ha'tak en moins d’une heure. Vos scientifiques apprécieront, je pense, et ça ferait une addition à la sécurité du système non négligeable. »

La grande blonde réagit à sa plaisanterie sur le sas et, à son corps défendant, Nadja se fit la réflexion qu’elle pourrait facilement apprécier son supérieur. Avec des circonstances différentes, elles auraient vraiment pu s’entendre.

En vidant son sac, Nadja s’était plus ou moins attendue à se faire renvoyer du bureau. Mais contrairement à ce qu’elle pensait, le capitaine l’écouta de bout en bout sans rien dire avant de lui répondre en souriant.

« - Mon meilleur temps est à quarante-sept centième de seconde de vous, madame. Je finirai par vous avoir. »

Le sourire du capitaine disparu alors qu’elle lui expliqua son point de vue, ce qui ne manqua pas de surprendre, à nouveau mais ça devenait une habitude, le sergent-chef. Décidément, les deux femmes se ressemblaient beaucoup. Quand elle eut terminé, Nadja la regarda un instant avant de répondre. Elle aurait sans doute dû prendre le temps de réfléchir mais ca n’avait jamais été son fort.

« - Permission de parler librement, capitaine ? »

On ne se refait pas. Une fois l’assentiment obtenue, elle reprit en essayant de rester posée.

« - Tout ça c’est des conneries ! Si vous avez été choisie, c’est surement pas pour rien. Le précédent capitaine vous a désigné, le SDT vous a confirmé, c’est qu’ils croient en vous. Oh, je dis pas que vous auriez pas fait un bosco du tonnerre, mais vous êtes capitaine aujourd’hui et faut faire avec. Vous croyez être la première à grincer des dents en envoyant des soldats en mission ? J’ai entendu ça des dizaines de fois, chez à peu près tous les bons officiers que j’ai côtoyés. Et ça fera bientôt vingt piges que je fais ce boulot. Mei et mon amie, le capitaine Bolger est sans doute un homme très bien et vous connaissez mes liens avec Dame Khoomi. Il n’empêche que si je dois faire un choix, c’est vous que je sauverai en priorité. Même si je dois venir vous cherchez au milieu de l’enfer et vous botter le cul sur tout le chemin de retour. »

Bon, elle avait un rien perdu son calme… Pas sûr que la grande bonde apprécie de se faire ainsi remonter les bretelles. Pourtant, elle ne put s’empêcher de reprendre, plus doucement.

« - Je vous ai déjà vu à l’œuvre, Madame, plusieurs fois et pas du bon côté. Je sais ce que vous valez en tant que chef militaire, ou ce que vous vaudrez en tout cas. Croyez-moi, vous êtes exactement là ou vous le devez."

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Sarah avait obtenu l'assurance que tout le plan de Nadja était soutenu par un développement technologique. L'équipement qu'ils obtiendraient serait des plus adapté pour cette mission et bénéficierait à tout le SDT en général. Ils n'auraient plus qu'à attendre que l'opportunité appropriée se présente. Il faudrait patienter mais d'ici un un an ou deux elle était persuadée qu'ils auraient toutes les cartes en main pour capturer des croiseurs ennemis et commencer à équilibrer les forces.
Le sergent ajouta quelque chose sur son temps et elle se contenta de répondre avec le sourire d'un geste de la main l'invitant à toujours essayer de battre son score.

L'échange se poursuivit sur ce qui semblait peser sur l'esprit du sergent-chef. Sarah avait répondu à moitié sérieusement pour essayer de calmer les appréhensions du sergent-chef. Mais son succès fut plus que discutable. Elle s'en aperçu lorsque la marine lui demanda l'autorisation de parler librement. Cette habitude révélait une discipline qui semblait manquer à Sarah. Son interlocutrice s'emporta un peu en lui rappelant que son travail consistait à la protéger et que le comportement cavalier de l'américaine ne lui facilitait pas la tâche le moins du monde. Sarah tiqua sur une expression qu'elle garda dans un coin de sa tête. Elle laissa malgré tout le sergent finir pour voir à quoi aboutirait son envolée.
Elle laissa un moment de silence passer avant de prendre une grande inspiration :


" Alors d'abord Lieutenant ! C'est lieutenant Khoomi. Pas Dame Khoomi. Elle est membre du SDT pas une noble quelconque à qui on fait la cour. Et si je vous prends à chanter la sérénade devant sa porte je vous jette par le SAS. Parce que mes quartiers sont en face des siens. Ensuite..."

" Ensuite..." Poursuivit-elle en suspendant un doigt en l'air.

" Je vais...voir ce que je peux faire pour que vous vous inquiétez un peu moins. "Annonça Sarah d'un ton lent traduisant sa réflexion en cours et le fait qu'elle n'avait pas la moindre idée de comment elle s'y prendrait.

" Ha et tant qu'on parle du futur vous avez certainement les résultats des prochains SuperBo...Hé ! Une minute. Comment ça, pas du bon coté ? Qu'est-ce que ça veut dire ça ? "

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« - Lieutenant Khoomi, sourit Nadja. Vous avez raison, bien sûr. »
Elle sortit une médaille, habituellement dissimulée sous son uniforme et la montra au capitaine. On y voyait le visage de la jeune asiatique, vieillit et marqué, mais parfaitement reconnaissable.

« - A mon époque, c’était notre sainte patronne. Fondatrice de notre corps, à l’origine de la plupart des tactiques que nous utilisions… et morte de la main de mon grand-père. J’essaie de perdre cette mauvaise habitude mais c’est déjà très dur de pas me décrocher la mâchoire a chaque fois que je al vois en chair et en os. Par contre, je peux vous promettre de pas chanter. Sinon c’est tout le vaisseau qui me jettera dehors, à raison. »

La suite la fit sourire. Elle ne pouvait pas décemment espérer mieux.

« - C’est mon boulot d’être parano et de m’inquiéter. Mais si vous pouvez ne plus foncer bille en tête, ça me va déjà bien. »

Si elle avait espéré que son écart de langage passe inaperçue, elle en fut pour ses frais. Mais tant qu’à vider son sac…

« - Ça ne va pas vous plaire, madame. Mais autant que vous le sachiez aussi après tout. Apres l’invasion de la Terre, vous êtes devenu le chef des armées de Tonatiuh, ainsi que sa concubine. Votre flotte était le cauchemar des races libre. C’est vous qui avez ordonné le bombardement de plusieurs planètes, dont celle où j’ai grandi. »

Inconsciemment, elle martyrisait l’accoudoir du fauteuil ou elle était installée, se demandant si elle devait aller plus loin dans son explication ou si elle allait se faire virer du bureau dans les secondes à venir.

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