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Le repos du guerrier

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Mei accueillit l'équipe de secours qui les attendait dans le hangar à l'atterrissage du vaisseau goa'uld pour prendre en charge Nadja. Elle retint une grimace en voyant que Zander, son mari, faisait partie des membres du personnel médical présents. Elle n'avait penser à préciser qui était la blessée et que son mari travaillait avec les secouristes de la station et qu'il aurait dû en être écarté.

« M. Hayes, vous ne pouvez pas vous occuper de ce patient. Reculez, s'il vous plaît. » fit-elle en s'approchant pour le retenir.

Elle vit l'incompréhension se peindre sur le visage de celui-ci une fraction de seconde ainsi que sa question jusqu'à ce qu'il voit qui était mis sur le brancard et il comprit.


« Vous pouvez rester, mais pas en tant que soignant. Sa vie n'est pas en danger dans l'immédiat, mais je dois lui faire subir toute une batterie d'examens pour en être certaine. » lui dit-elle sans donner plus d'indications sur ce qu'il s'était passé.

Ils l'avaient récupérée inconsciente entre deux bombardements. Grâce à Emy, elle avait eu le détail de ses blessures. Plume, qui était réapparue à ce moment-là, avait soigné les plus graves avec l'appareil goa'uld en sa possession, y compris la fracture au bras. Il ne restait, à priori, que des blessures non mortelles, comme les côtes fêlées, quelques brûlures au deuxième degré, une légère commotion, pas mal de contusions et des bosses. mais elle tenait à s'assurer qu'il n'y avait rien de plus grave.

En arrivant à l'infirmerie, elle ordonna un scan et des radios complètes et une mise sous surveillance pendant les prochaines 24 heures, par mesure de précaution. Elle ne lui avait aucune remarque, mais son attitude rigide et froide était en soi une indication de ce qu'elle pensait de l'action suicidaire de son amie.

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Zander suivait un cours dans le cadre de sa formation médicale militaire, mais il était distrait, car Nadja était partie en mission avec une équipe montée pour l'occasion. M. Raines secoua la tête encore une fois et décida de se rabattre sur des révisions, plutôt que de voir son élève tuer son patient encore une fois. Puis une alerte retentit sur le bell de celui-ci.

Dans le cadre de sa formation, et pour gagner de l'expérience, Zander allait sur le terrain, un bien grand mot pour désigner la station, dès qu'une urgence médicale nécessitait l'intervention d'une équipe. Il consulta le message avant de se lever et de s'excuser, son professeur lui emboîtant le pas. Ce dernier était curieux de voir comment il allait se comporter avec un vrai patient.

Il débarqua dans le hangar et s'approcha de l'équipe qui montait dans le vaisseau goa'uld, à en juger par l'apparence. Puis il vit le Dr Teoh et un nœud se forma au creux de son estomac. C'était l'équipe avec laquelle était partie Nadja... pourquoi revenait-il dans un tel vaisseau ? Il la chercha du regard, et vit Emy dans un sale état dans un coin, mais pas sa propriétaire, jusqu'à ce qu'un membre de l'équipe de secours se retourne vers lui avec un regard emprunt de sympathie, ce qui ne manqua pas de faire grimper son inquiétude d'un cran. Il allait s'approcher, mais la médecin l'en empêcha et lui parla. Il se contenta d'hocher la tête, mort d'angoisse en dépit des propos rassurants de cette dernière, tout en observant les gestes précis de ses collègues et les appareils médicaux auxquels elle était branchée. Les bips indiquaient qu'elle était vivante et que ses constantes étaient stables et dans la normale. Et surtout elle était consciente. Tout cela était plutôt bon signe. Il se plaça à côté du brancard sans que personne ne l'en empêche.


« Comment est-ce que tu te sens ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » lui demanda-t-il en lui prenant la main, en essayant de masquer sa préoccupation.

Il suivit le mouvement jusqu'à l'infirmerie où il dût finalement la laisser et aller s'asseoir dans un coin, inquiet, pendant qu'elle subissait les examens prescrits.

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Un nouveau plafond, un nouveau brancard, des infirmiers, des médecins, la douleur… rien que la routine. Mais ça n’était pas agréable pour autant.
Après son retour à bord du petit vaisseau, elle avait été soignée par Plume un long moment puis Mei avait pris le relais. C’était sans doute pas beau à voir mais elle s’en remettrait, une fois de plus. Veinarde !

Le trajet vers la station ne dura que quelques heures, et elle fut débarquée et guidée vers l’infirmerie. Elle craignit un instant d’être laissé aux bons soins de Xinan mais non, son amie resta près d’elle. Nadja senti qu’on lui prenait la main et elle découvrit Zander près d’elle, ce qui lui arracha un sourire.

« - En pleine forme, croassa-t-elle en essayant vainement de masquer sa douleur. Une journée banale au boulot. »

Ces cotes douloureuses lui envoyèrent le message pas vraiment subtil qu’il valait mieux éviter de rire ou même trop parler. Elle se laissa retomber sur l’oreiller en grognant. Message reçu !
Elle dû passer un certain nombre de tests, pas vraiment agréable mais au final le médecin déclara qu’elle pourrait sortir demain, sauf surprise. A son ton, toutefois, Nadja comprit qu’elle avait de nouveaux reproche sur le cœur.

« - Doc, si t’as quelque chose à me dire, crache-le. Parceque je suis pas sure de pouvoir aller me baigner sur une plage paradisiaque tout de suite. »

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Les examens confirmèrent les blessures restantes qui n'avaient pas été soignées. Mei se dit que Nadja avait eu de la chance, beaucoup de chance. Si Plume n'avait pas été à bord, elle s'en serait certainement beaucoup moins bien tiré, voir pas du tout. Elle revint vers sa patiente et son mari.

« Il te reste donc une commotion cérébrale légère et trois côtes fêlées, en plus de tes diverses brûlures au deuxième degré. Tu es arrêtée un mois aussi bien pour permettre à tes os de se ressouder que pour que les brûlures guérissent. À priori, tu ne devrais pas avoir de cicatrice. Je vais te prescrire des anti-douleurs pour ta sortie. La douleur au niveau des côtes pourrait perdurer deux mois, même si les os sont réparés. » annonça-t-elle.

Elle se tourna vers Zander qui était étonnamment calme au vu de la situation, même si son inquiétude transparaissait. Il avait visiblement fait des progrès de ce côté-là.


« Je suppose que vous connaissez les protocoles de surveillance en cas de commotion cérébrale ? » lui demanda-t-elle.

Lorsqu'il confirma, elle reprit :


« Bien. Je la garde 24 heures en observation par mesure de précaution et si tout va bien, je vous la confierai pour les 24 heures restantes, à condition que vous restiez à bord du JPS pendant cette durée. L'infirmière Egorova va s'assurer que vous savez bien comment procéder pour les soins de ses brûlures. » fit-elle.

Elle le regarda s'éloigner et vérifia les perfusions quand Nadja de lui dire le fond de sa pensée. Elle aurait préféré faire ça aileurs, dans un endroit un peu plus privé que l'infirmerie, mais soit.


« Qu'est-ce qu'il t'a pris sur cette planète au juste ? Tu comptais accomplir quoi exactement en partant lutter toute seule contre une flotte aérienne ? Te sacrifier et mourir en héroïne ? Ou te suicider peut-être ? Parce que ça y ressemblait, et au final, peu importe ce qui t'a poussé à cette action stupide, tu as presque réussir à te faire tuer. » répliqua-t-elle sèchement.

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Zander fit un sourire crispé à ce qui devait être une plaisanterie de la part de Nadja sur son état. Personnellement, il ne la goûtait pas vraiment. Il ne savait pas encore ce qu'il s'était passé, mais la voir dans cet état ne le rassurait pas vraiment, bien que conscient des risques liés à son métier, mais il connaissait aussi sa tendance à faire passer les autres avant elle.

Il attendit patiemment la fin des examens, se forçant à rester assis et à ne pas harceler le personnel de l'infirmerie. Il se concentra sur des exercices de respirations simples pour garder son calme. Il savait que c'était quelque chose d'important, mais c'était plus facile quand le patient était quelqu'un qu'il ne connaissait pas.

Quand Nadja fut ramenée dans l'infirmerie, il s'installa à côté d'elle et attendit le résultat des examens que le Dr Teoh ne tarda pas à venir leur annoncer. Il fut soulagé en entendant qu'il n'y avait rien de grave.


« Oui, je les connais. » confirma-t-il concernant les protocoles pour les commotions.

Puis, bien discipliné, il se leva pour aller voir Katarina qu'il connaissait, même si là aussi, il savait quoi faire. Mais mieux valait respecter les ordres du médecin.


« Je reviens. » fit-il à Nadja avec un petit sourire avant de les laisser toutes les deux.

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Alors que Zander se levait, Nadja le rattrapa et lui serra doucement la main.

« - Attend s’il te plait. J’aimerai que t’entende ce que je vais dire. Parce que je suis pas sure d’en avoir le courage ensuite. »

Les reproches de Mei ne la surprenaient pas, elle les avait même anticipés pour la plupart. Leur différence d’environnement d’origine était ici criant.

« - Ce que j’ai fait aujourd’hui, je le referai demain s’il le faut. Pas parce que je suis suicidaire ou que j’ai envie d’une médaille. Mais parce que c’est mon boulot. »

Elle leva la main pour les empêcher de protester et reprit après s’être redressée sur le lit, ce qui lui valut un éblouissement de douleur.

« - Faut que vous compreniez un truc sur moi. J’ai été entrainée non seulement pour tuer nos ennemis, mais aussi pour protéger : les officiers avant tout, ensuite les spécialités demandant un entrainement long et coûteux comme médecin ou pilote, puis enfin les civils. Dans ces circonstances, ma sécurité n’entre pas en ligne de compte. Je n’ai pas plus qu’une autre envie de mourir mais je suis prête à le faire si cela veut dire que je sauverai d’autres personnes. A bord de notre navette, il y avait le gen… l’ambassadeur Leyva et toi Mei. C’est déja suffisant à mes yeux pour sacrifier toute une escouade de soldat. Et je ne te parle même pas des centaines de civil à bord du Ha’tak»

Elle posa sur son amie un regard franc et bien plus sérieux qu’à son habitude.

« - Si je n’avais pas détruit ce bombardier en premier lieu, personne n’aurait décollé. Tu as vu comme il pilonnait le bouclier ? Un seul tir vous aurait vaporisé. Et ensuite, j’ai attiré le feu ennemi pour vous donner le temps de partir. Penses-tu réellement que notre Tel’tak serait allé loin avec quatre planeurs à ses trousses ? »

Elle attrapa un verre d’eau posée pres d’elle et but deux longue gorgées. Sa bouche était sèche comme rarement.

« - Je comprends que tu penses que mes actions étaient idiotes. Tu dois comprendre que je n’avais qu’un seul objectif : assurer vos chances de quitter cette planète en un seul morceau. C’est mon job et faut croire que je le fais pas trop mal, vu que tous el monde va bien. »

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Mei resta de marbre face à l'explication de son amie qu'elle n'interrompit pas et soutint son regard sans sciller. Elle ne remettait pas en cause la nécessité de dégager la voie, mais la manière dont elle l'avait fait.

« Et en vertu de quelle autorité t'es-tu octroyée le droit d'agir de la sorte sans en référer à personne ? Tu as soudainement oublié qu'il y avait une hiérarchie parce que ça t'arrangeait ? Il ne t'est pas venue à l'esprit que nous aurions pu faire ça en travaillant ensemble au lieu d'agir en solo ? Nous sommes une équipe, Nadja. Personne ne joue les cow-boy en agissant seul dans son coin sans avertir les autres. » répondit-elle.

Elle comprenait son action. Elle n'aurait pas été la dernière à foncer tête baissée pour aller porter secours à un blessé, au mépris de sa propre vie. À une différence près. Elle aurait averti les autres soldats, mais n'aurait pas attendu de réponse. Elle savait qu'ils la couvriraient et feraient tout ce qui était possible pour qu'elle atteigne le blessé en un seul morceau. Les infirmiers étaient précieux et vitaux, littéralement pour eux. Leur vie dépendait de la leur. Mais cette témérité lui avait aussi fallu quelques réprimandes au cours de sa formation de base.


« Et peu importe qui compose l'équipe. Tous les militaires sont formés à tuer et protéger, avec le même ordre de priorité. Nous sommes tous prêts à nous sacrifier pour sauver des civils, officiers compris. Oui, moi aussi s'il faut en arriver là. Et ce n'est pas à toi de décider unilatéralement ce qui est le mieux pour les autres simplement en fonction de leur statut et sans leur demander leur avis. Et tout ça parce qu'à tes yeux, et aux tiens seuls, tu es sacrifiable, que ta vie m'a aucune valeur comparée aux autres, car tu es tout en bas de l'échelle hiérarchique. Eh bien figure-toi que ce n'est pas le cas. Nous faisons toujours le maximum pour que tout le monde s'en sorte avec un minimum de dégâts. Imagine si ta manoeuvre avait échoué ou que tu sois morte à la première frappe, alors que nous ne savions pas ce que tu faisais ? »

Cela aurait été un désastre et ils y seraient certainement tous restés, cela allait sans dire. Et tout ce qu'elle avait voulu faire n'aurait servi à rien. Mais c'était inutile de le préciser. Elle reprit, n'en n'ayant pas fini.

« Comment espères-tu qu'une équipe te fasse confiance si tu te la joues solo dès que les choses tournent mal et que tu estimes que la manière la plus sûre et plus simple de sauver tes hommes est que tu te sacrifies en douce ? Les membres d'une équipe comptent les uns sur les autres pour s'en sortir. S'ils ne peuvent pas se fier à toi, ils passeront leur temps à regarder par dessus leur épaule pour s'assurer que tu es là et à douter de tes intentions lorsque tu donnes tes ordres. » lui fit-elle remarquer.

Ce qui était probablement encore plus dangereux et néfaste en cas de situation de combat. La confiance était primordiale dans une unité, surtout entre supérieur et subordonnés. C'est d'autant plus sérieux qu'elle affirmait qu'elle n'hésiterait pas à refaire une telle action.


« Et tu voulais nous permettre de partir, dis-tu ? Tu as partiellement échoué puisque ce n'est pas ce que nous avons fait, du moins pas avant de t'avoir récupérée, en tout cas. Tu t'imaginais sérieusement que nous continuerions notre chemin sans nous retourner une fois que nous aurions découvert que tu n'étais pas à bord ? Que nous te laisserions te faire descendre, ou pire, être faite prisonnière par l'ennemi, sans tenter quoi que ce soit ? Alors laisse-moi t'apprendre quelque chose. C'est peut-être comme ça que vous fonctionnez à ton époque, mais ici et maintenant, ce n'est pas le cas. Nous n'abandonnons personne derrière nous. Te localiser et te récupérer, morte ou vive, en dépit de la présence ennemie, s'est imposé naturellement, sans aucune discussion. Nous avons fait demi-tour pour te sauver, toi, en nous exposons à nouveau au danger et au risque de tous y rester. Exactement le contraire de ce que tu cherchais à accomplir par ta discrète action en solo. »

Dernière édition par Mei-Ling Teoh le Mer 12 Sep 2018 - 1:14, édité 1 fois

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Zander n'eut pas le temps de s'éloigner, car Nadja le retint pour qu'il assiste à la discussion qui allait suivre. Mais il ne s'attendait pas du tout à ce qui allait suivre. L'attitude et le ton du Dr Teoh indiquait clairement qu'elle réprouvait les actions de son épouse.

La suite le laissa pantois. Il lâcha la main de Nadja et fit un pas en arrière, livide. Il pensait que Nadja s'était interposée entre l'équipe et un groupe d'ennemis lourdement armé au vu des dégâts de son armure pour protéger les personnes dont elle avait la responsabilité, mais certainement pas à ce qu'elle s'oppose à une force aérienne. C'était tellement typique d'elle.

Il était conscient qu'en tant que soldat, c'était son travail et qu'elle courait plus de risques que les autres d'être blessée. Il avait été sur le champ de bataille et avait côtoyé des soldats et discuter avec des belligérants des deux camps sur Harlan. Et il acceptait pleinement le fait qu'elle pouvait être tuée, aussi difficile que cela pouvait être. Lui aussi courait ces risques, mais dans une moindre mesure.

Mais il avait beaucoup plus de mal avec ce qu'elle expliquait. Le peu d'importance qu'elle accordait à sa propre vie et sa sécurité tout comme sa propension à vouloir se sacrifier à tout bout de champ parce que cela semblait la meilleure option, c'était beaucoup plus difficile à accepter. Elle avait beau dire qu'elle ne voulait pas mourir, cette action insensée démentait ses propos vu l'absence d'hésitation qu'elle semblait avoir eu et le fait qu'elle le referait.

Cela heurtait ses propres principes qui consistaient plutôt à survivre et à éviter les situations dangereuses. Certes, il avait dû revoir ce dernier en acceptant de travailler ici, mais survivre restait profondément ancré en lui et il faisait ce qu'il fallait pour augmenter ses chances. Bien sûr, il n'aurait pas hésité à sacrifier pour les personnes qui comptaient pour lui, sa famille en particulier. Et il aurait volontiers donné sa vie pour sauver celle de Leïla si on lui avait donné le choix...

Il avait besoin de sortir de là. Le Dr Teoh semblait décider à passer un savon en bonne et due forme à Nadja et s'en sortait très bien. Il avait déjà eu une discussion sur le sujet avec elle et avait déjà entendu ce qu'elle disait. Il s'apprêtait à tourner les talons, mais s'interrompit à la dernière seconde.


« Est-ce que tu penses une seule seconde à ceux que tu vas laisser derrière toi quand tu prends ce genre de décision ? Essaies-tu au moins de te donner une chance de survivre ou pars-tu résigner à mourir ? Parce qu'à t'entendre, tout ce qui compte pour toi, c'est la survie de tes hommes et le reste n'est que secondaire, y compris ta propre survie. » demanda-t-il soudainement.

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Nadja s’était attende à la réaction de son amie. Elle ne pourrait jamais comprendre l’univers dans lequel elle avait vécue et ce qu’il impliquait au quotidien pour assurer la survie du plus grand nombre.

« - Personne ne pouvait m’aider, Mei. Aucun d’entre vous n’aurait survécu plus de dix secondes dans un tel affrontement. Vous n’êtes pas préparé à ça, et c’est normal, ça n’est pas votre rôle. A aucun d’entre vous. C’est le mien. Je sais que ça te fou en boule et j’en suis désolée. Tu te souviens, quand nous étions sur cette plage le mois dernier, je t’ai dit que vous n’aviez pas encore pris la mesure de la guerre qui vous, qui nous oppose à Tonatiuh. C’est exactement ce que je voulais dire. Si vous voulez assurer la survie de l’espèce humaine dans son ensemble, il faut faire des choix. Trier ceux qui importe des autres. C’est pour ça que les marines ont été créé par Dame Khoomi. Faire le sale boulot et mourir si besoin pour assurer la survie du plus grand nombre. »

Ils n’avaient pas encore fait ces choix, au niveau de l’espèce humaine, et elle espérait qu’ils n’auraient jamais à le faire. Mais vu la direction que prenait les choses, elle commençait à douter d’avoir réellement infléchi le cours des choses.

Quand Mei évoqua la confiance qu’on pouvait lui faire, elle toucha une corde sensible et Nadja du serrer les dents pour ne pas lui répondre vertement comme à son habitude.

« - Vingt-trois jours. C’est l’espérance de vie d’un marine. Et nous en sommes fier. Cela signifie que chacun d’entre nous est prêt à mourir pour les autres. A prendre un tir à la place d’un autre. J’ai eu la chance de quitter l’école avec un grade de caporal. Je n’étais donc pas en première ligne à mes premiers combats. Je ne serai probablement pas ici sinon."

Oui ils étaient revenus pour elle, et, si ça la touchait, cette naïveté la navrait aussi.

« - Vous n’auriez pas dû, en effet. Vous vous êtes mis en danger pour rien, c'était stupide. Et ne te t’en fais pour une éventuelle capture, ça n’arrivera pas! Emy est programmée pour exploser dans ce genre de cas. »

Elle avait craint la réaction de Zander a juste titre, mais elle devait lui expliquer à lui aussi. Elle crut qu’il allait partir mais finalement la question qu’il lui posa fut celle qui la toucha le plus et lui fit venir des larmes aux yeux.

« - Je pense à vous en permanence, Zander. C’est exactement pour ça que j’ai été conditionnée. Sauver ceux que j’aime, par tous les moyens à ma disposition. J’ai détruit une demi-douzaine de vaisseau et tué plus de vingt soldats. Qui sait si l’un d’eux ne vous aurait pas attaqué dans le futur ? En échange de mon unique vie, je pense que c’est un bon échange. Je ne suis pas résignée à mourir, je n’y pense simplement pas. Je sais pourquoi je fais ce que j’ai à faire.»

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Mei savait qu'elle n'arriverait pas à faire valoir son point de vue à Nadja. Leur philosophie militaire divergeait trop et semblait inconciliable, tant leurs époques étaient différentes au niveau de leur situation.

« Quand bien même, cela ne te donnait pas ni le droit ni l'autorité de prendre cette décision seule. Je me fiche de savoir comment tu as été formée, pourquoi, la façon dont vous combattez à votre époque et de vos dogmes, ce n'est pas ainsi que nous fonctionnons ici et maintenant. Et si tu n'es pas fichue de respecter et suivre nos règles, alors ta place n'est pas sur le terrain, parce que ton attitude et cette manière de penser sont en contradiction avec les nôtres et font que tu n'es pas fiable. » trancha-t-elle.

Elle avait bien l'intention de faire un rapport complet au commandant Lawrence qui trancherait. Mais avoir quelqu'un qui n'accordait aucune importance à sa vie, prompte à se sacrifier à la moindre occasion et suivant des règles différentes était tout simplement impossible.


« Et je te déconseille d'ordonner à des soldats d'abandonner l'un leurs au nom du bien commun. Ou de même suggérer une telle chose. Personne ne voudra te suivre au combat après de telles paroles. Ne pas abandonner les siens et tout faire pour revenir vivant sont des principes importants. Et si sacrifice il doit y avoir, car il arrive malheureusement que cela soit nécessaire, il doit être compris et accepté par tous à ce moment-là. » fit-elle.

Elle fronça les sourcils. Le choix de terme dans la réponse à son mari était pour le moins curieux. Mais vu ce que sa société imposait à ses membres au nom de la survie de l'espèce humaine, il ne devait pas être anodin.


« Conditionnée ? Que veux-tu dire par là ? »

Elle était certaine qu'elle ne voulait pas entendre la réponse et découvrir une autre horreur infligée aux citoyens de l'époque de son amie, mais elle savait qu'elle ne pouvait faire autrement que poser la question. Cela pouvait aussi révéler un élément crucial pour comprendre ses actions et son raisonnement. Et peut-être trouver un discours plus adapté pour la touchera vraiment et la fera voir les choses différemment. Ou corriger ce qui était considéré comme un défaut de son temps...

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Zander ne savait pas du tout comment prendre les propos de Nadja sur sa manière d'agir au combat. Mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez elle ? L'idée de mourir semblait la laisser indifférente. Elle en parlait presque quelque chose de tout à fait banal.

« Ce n'est pas l'impression que tu donnes. Tu ne penses pas à la mort ? Je crois qu'il est là, le problème... Et ton instinct de survie, tu en fais quoi au juste ? Tu le laisses chez toi en partant ? Si l'issue probable de ton combat, c'est la mort, c'est pas grave tant que tu fais ça pour le bien de tous et ceux que tu aimes, c'est ça ? La belle affaire. Se battre pour survivre coûte que coûte et rentrer chez toi afin de retrouver les tiens, ça ne sert à rien et mieux faut accepter l'inéluctable sans broncher ? Et ceux que tu laisses derrière toi, c'est pareil, ils sont aussi désinvoltes face à la mort ? C'est juste un détail parmi d'autres ? Tant que les leurs se sacrifient pour leur permettre de vivre et pour l'intérêt commun, tout va bien ? Dis-moi, ils sont autorisés à pleurer ou c'est mal vu, parce que leur être cher est mort pour qu'ils vivent et qu'ils doivent au contraire l'accepter en souriant et le remercier pour son sacrifice ? »

Il finit par se taire, désemparé, et ne trouvant pas quoi ajouter de plus. Ce qu'elle disait le heurtait et le blessait profondément. Il avait vraiment l'impression de n'être que secondaire et qu'une fois sur le terrain, tout ce qui comptait pour elle était son équipe et rien d'autre.

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Quand Mei lui lança que sa place n’était pas sur le terrain, l’ex marine faillit se mettre à rire. C’était plutôt cocasse après une précédente dispute qu’elles avaient eu quelques semaines auparavant.

« - C’est ton droit le plus strict et je ne m’y opposerais pas. Après tout, vous partez déjà en guerre avec un bras en moins en ne voulant pas reproduire mon armure et mes armes, alors pourquoi ne pas se couper l’autre aussi. Tu ne fais que prouver ce que j’essaie de t’expliquer. »

Sans parler du boulet au pied que constituait ls présence de civil à bord, mais inutile d’en rajouter.

« - Tu devrais en parler avec les autres soldats. Tu verras que beaucoup des principes que je t’explique aujourd’hui sont présent. Il n’y en a pas un qui ne prendrait pas une balle pour ses frères d’armes. Ce sont des conversations que nous avons déjà eues, à vrai dire. Navrée si ça heurte ta conscience de médecin mais c’est comme ça que fonctionne tous les groupes d’interventions depuis des décennies. »

Comme à chaque fois, les paroles de Zander lui tordirent les entrailles.

« - Je n’ai pas envie de mourir, pas plus qu’un autre, et je t’assure que je fais ce que je peux pour rester en vie et rentrer à la maison. Je suis consciente de l’enfer que je peux vous faire vivre, tu sais. J’ai été déclarée disparue deux fois, supposée morte pendant plus d’un an. Tu imagines ce qu’ont pu ressentir mes parents à chaque fois qu’ils me voyaient repartir ? Mais ils savaient aussi que je le faisais pour eux. Pour qu’ils aient une vie décente, que mes sœurs est une bonne éducation, une chance d’avoir un travail, une famille, une vie normale ! Tu trouves vraiment que c’est cher payée ? Parce que je le referais sans la moindre hésitation si je devais recommencer ! »

Cette fois, elle n’avait pu empêcher l’amertume de poindre dans ses mots. Elle avait bel et bien réussi à leur offrir une vie décente, mais n’avait pu les protéger au final. Elle écrasa une larme d’impuissance et se radossa au lit avec une grimace pour répondre à la question de Mei.

« - A la fin de l’école militaire, on passe tous par une phase de conditionnement mental et chimique pour s’assurer qu’on petera pas les plombs en mission. Tu imagines un soldat en armure qui craquerait et arroserait ses propres positions ? Ou qui nous trahirais ? C’est pas le moment le plus agréable moment de ma vie mais c’est pour le bien commun. »

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Mei haussa simplement les haussa. Elle ferait un rapport pour expliquer ce qu'elle venait d'apprendre et en faisant part de son avis, mais c'est le commandant qui trancherait.

« Je n'y suis pour rien pour les armures. Personnellement, je suis pour tout ce qui permet d'améliorer la survie des hommes au combat et qui facilite mon travail pour les garder en vie et les sauver. » fit-elle remarquer.

Elle secoua la tête concernant l'esprit de corps qui régnait dans les unités. Elle était parfaitement au courant, elle avait elle-même fait partie d'un groupe de ce genre avant de changer de voie et de devenir chirurgienne, et de passer officier par la même occasion.


« Je n'ai pas besoin de leur parler, je le sais. Je n'ai pas toujours été officier, je te signale. J'ai commencé comme simple soldat et j'ai été formé comme tel. Je sais que dans une unité, chacun est prêt à se prendre une balle pour l'autre. Moi y compris. Bien sûr, en tant que membre du corps médical, ils me protégeaient encore plus. Mais si je dois me prendre une balle pour permettre l'évacuation d'un blessé, je le ferai sans aucune hésitation. Pareil si c'est moi qui suis en position de pouvoir sauver les aux autres au prix de ma vie. En tant qu'officier, je ne considèrent pas ma vie comme supérieure à celle des simples soldats. Si un officier doit se sacrifier pour sauver ses hommes, il le fera. » répliqua-t-elle.

Enfin, dans la plupart des cas. Il y en avait toujours pour se considérer au-dessus des autres et qui estimait que leur vie était plus importante. Mais un officier qui devait envoyer des soldats à une mort certaine ne le faisait jamais de gaieté de cœur et en se disant qu'ils étaient là pour ça. Et une unité ne se sacrifiait que s'ils n'avaient vraiment aucune autre option.

Entendre parler de conditionnement mental et chimique déclencha toute une série d'alertes dans sa tête. Elle doutait que l'armée ait expliqué dans les détails ce qu'elle faisait exactement à ses soldats, mais les implications potentielles étaient énormes, à commencer par son discours et ses actions.


« Bien sûr... Ne t'est-il pas venu à l'esprit que ta tendance à vouloir te sacrifier à la moindre occasion pour le bien collectif et que l'idée que ta vie vaut moins que celle des autres venait de ton conditionnement ? Et que par conséquent, tu n'avais pas vraiment le choix en la matière ? » l'interrogea-t-elle.

Elle s'interrompit quelques secondes pour lui laisser le temps de saisir ce qu'elle disait et surtout ce que cela impliquait. Elle se demandait si elle verrait toujours les choses de la même façon si elle réalisait la portée de ce qu'elle sous-entendait. Mais si elle voyait juste, ce conditionnement était sans doute la différence majeure entre elles et la raison pour laquelle elles n'arrivaient pas à s'entendre. Elle décida d'enfoncer le clou.


« En somme, que tu aurais en réalité été conditionnée pour aller te faire tuer si nécessaire et protéger les gens considérés plus importants à tout prix sans te poser la moindre question et sans chercher d'autres options ? »

Parce que l'armée se serait certainement bien gardée de leur dire qu'en vérité, elle faisait d'eux de la chair à canon jetable se sacrifiant d'elle-même n'importe quand, sans réfléchir et sans qu'ils aient besoin d'intervenir. Et les concernés ne s'en rendrait même pas compte, leur endoctrinement allant dans ce sens. Excellent moyen pour minimiser les pertes et s'assurer que seuls ceux considérés comme facilement remplaçables meurent en faisant le nécessaire pour sauver les autres...


« Est-ce que tous les membres de l'armée sont soumis à un conditionnement ou seulement les Marines ? »

Quelle terrifiante perspective que d'avoir des officiers conditionnés pour considérer leur vie plus importante et qui devait être sauvée à tout prix, sans aucune considération pour la vie des troufions de base, dont le boulot était justement de mourir à leur place et qu'ils étaient conditionnés à faire.

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Zander recula encore et s'assit sur la chaise derrière lui. Il continuait à écouter. Il ne savait pas quoi penser ou dire et se sentait dépasser. Son instinct lui soufflait de partir pour aller réfléchir à tout ça ailleurs et en paix. Mais pourtant il ne pouvait se résoudre à quitter la pièce et il restait là à suivre en spectateur la joute verbale entre le Dr Teoh et Nadja.

Quand Nadja lui répondit, il ne sut pas quoi dire. Il savait qu'elle avait tout perdu, même avant d'arriver ici, bien plus que lui. Peut-être était-il injuste, mais il n'avait pas envie de la perdre. Il se leva et vint s'asseoir à côté d'elle sur le lit et lui passer un bras autour des épaules.


« Je n'ai pas envie de te perdre, tu sais. L'idée que tu meurs en partie pour moi ne me plaît du tout... Tu sais que quelqu'un à qui je tenais est déjà mort à cause de moi et je n'ai pas envie d'en perdre une deuxième qui se sacrifierait pour me permettre de continuer à vivre... » murmura-t-il en laissant sa phrase en suspens.

Même si elle ne mourrait pas uniquement pour lui, le présenter ainsi faisait resurgir sa culpabilité et sa souffrance. Il ne voulait pas repasser par la encore une fois. Il n'était pas sûr de pouvoir le supporter et de pouvoir s'en sortir à nouveau. Il avait bien failli y laisser sa peau et sa santé mentale la première fois.

Ce qu'il entendit ensuite lui fit froid dans le dos. Des soldats soumis à un conditionnement pour bien faire leur travail... Et le Dr Teoh avait l'air de penser que l'objectif de ce conditionnement n'était pas uniquement celui que l'armée avait annoncé à ses recrues. Et elle n'avait peut-être pas tort.


« Est-il possible d'annuler ce conditionnement ? » ne put-il s'empêcher de demander.

Cette question lui semblait bien plus importante que tout le reste.

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Quand le médecin lui expliqua vertement son point de vue sur la hiérarchie du sacrifice, un frisson glacé parcouru Nadja. Les aproles de Mei allaient à l’encontre de tout ce en quoi elle croyait.

« - Il y a quelques années, sourit-elle néanmoins, j’ai traversé la moitié d’un vaisseau avec mon capitaine sous le bras pour le coller dans une navette et le mettre à l’abris. Et je t’assure qu’il m’a enguelé tout du long. Il aurait pu me coller en cours martiale ensuite, je t’assure que je m’en moquais éperdument. »

Sous-entendu : je le referai sans hésitation si tu venais à avoir la mauvaise idée de te mettre en danger.

Le geste de tendresse de Zander lui fit du bien et elle s’appuya sans vergogne sur lui en essayant de reprendre un minimum contenance.

« - C’est pour ça que je voulais que tu restes, chéri. Je ne suis pas ton ancienne amie et si ça venait à arriver, je ne veux pas que tu te dises que c’est ta faute. C’est mon choix, ma façon de vivre. »

Avec son histoire, ça ne serait pas facile pour lui de l’accepter mais elle préférait que les chose soit dite une bonne fois.

La suite lui laissa une drôle d’impression, comme si une idée se formait dans sa tête pour disparaitre juste après, plusieurs fois de suite.

« - J’ai… eut el choix, Mei, articula-t-elle un peu pateusement. Je savais dans quoi je m’engageais et ce que le conditionnement me ferait. Et on cherche bel et bien toute les options dans une situation difficile tu sais. Mais on envisage aussi celle-là, ce que ne font pas forcement d’autres soldats.»

Elle voyait bien que son amie était révoltée, une fois de plus par ce que l’armée lui avait imposée et elle en se gênait pas pour le lui dire.

« - Bien sûr qu’ils le sont. Tous les militaires passent par cette étape en sortant de formation initiale. Mais le contenu est différent suivant les spécialités évidemment. »

La question de Zander la surprit. Pourquoi faire une chose pareille ? Ça n’était pas logique. A sa connaissance, personne n’avait jamais tenter une telle expérience.

« - Il te faudrait en parler avec celui qui a mis au point al technique. Je l’ai croisé sur la station, une fois ou deux. C’est le psy du JPS. ».

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Mei secoua la tête. La manière dont Nadja venait de lui répondre prouvait qu'il y avait anguille sous roche. Mais elle ne serait pas du tout surprise que le conditionnement l'empêche de réfléchir à la question et de le comprendre. Elle se demandait à quel point celui-ci affectaient ses actions et son attitude au combat et en dehors.

« Oh ? Depuis quand l'armée dit-elle tout à ses soldats, dis-moi ? Tu penses vraiment qu'ils t'auraient expliqué dans les moindres détails tous les effets du conditionnement ? Allons, tu sais aussi bien que moi comment ça fonctionne. On ne te dit que ce que tu as besoin de savoir, ni plus, ni moins, et surtout pas les aspects les moins reluisants. »

Mei n'avait pas réagi à l'anecdote de Nadja, mais cela ne la surprit pas pas le moins du monde. Mais à la lumière du conditionnement, c'était parfaitement cohérent. Personne n'agirait de cette manière à l'heure actuelle.

« Si le sacrifice d'un officier est la seule et unique solution pour sauver son unité et les civils présents, que fais-tu au juste ? Tu respectes la décision de ton officier qui t'ordonne de mettre les voiles et de protéger les civils ? Ou vas-tu sauver l'officier envers et contre tout au risque de tuer tous les autres ? » lui demanda-t-elle.

Si elle avait vu juste concernant le conditionnement, elle opterait pour la seconde solution, peu importait la situation, ce qui pourrait s'avérer un véritable problème.

« Parce que tu vois, dans l'option 2, non seulement tu désobéis à un ordre direct, ce qui est impensable ici, mais tu seras aussi tenue responsable de la mort de ton unité et des civils que tu es censée protéger. Et cela pourrait t'envoyer en prison pendant un très long moment. C'est pour ça que ton conditionnement est un problème à l'heure actuelle. Il va à l'encontre de nos règles. Une unité normale obéira aux ordres de son officier, même si cela aboutit à sa mort, car leur objectif sera avant tout de protéger les civils en minimisant au maximum les pertes dans leurs propres rangs. » fit-elle.

Elle secoua la tête à la question de Zander. C'était très peu probable qu'ils puissent y faire quoi que ce soit. Peut-être pourraient-ils l'assouplir un peu à la rigueur, mais l'annuler, non. Il y avait beaucoup trop d'inconnues.


« J'ai bien peur que non. Pas sans savoir exactement comment ils s'y sont pris. Et même dans ce cas, ça pourrait être impossible, surtout après si longtemps. Par ailleurs, si cela inclut des substances chimiques nécessaires à la procédure, il est fort probable qu'elles n'existent pas encore et nous ne pourrons donc rien faire. Sans compter que son conditionnement doit prévoir cette éventualité... »

À commencer par le fait qu'elle ne serait probablement pas volontaire pour la procédure et qu'elle ne se laisserait pas faire. Elle n'avait pas envie de découvrir ce qui lui avait été implantée dans la tête pour résister.

« Déconditionner les gens n'est pas aussi facile qu'il y paraît. Cela pourrait échouer, d'une part, et ensuite, il est impossible de prévoir les répercussions que cela pourrait avoir sur Nadja de manière générale. Ceci dit, je me pencherais tout de même sur la question, mais n'en attendez pas grand-chose. »

Elle fut surprise d'entendre l'identité de celui qui avait mis au point cette méthode.

« M. de Bressignac ? Je sens qu'il va être ravi d'avoir une telle discussion... J'imagine qu'il n'est pas au courant de son futur ? »

Voilà qui risquait d'être très intéressant, car il lui serait impossible de ne pas lui expliquer pourquoi elle s'intéressait au sujet.

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Zander se raidit à son explication, mais ne répondit pas. Son discours avait eu exactement l'effet inverse à celui qu'elle recherchait. Elle lui avait demandé exprès de rester pour lui faire entendre tout ça ? Pourquoi ? Il ne comprenait pas la raison. Il savait qu'elle était militaire, avec tout ce que cela signifiait en terme de risques. Il n'avait pas de problème fondamental avec ça et il ne s'était jamais plaint de la situation ni ne lui avait demandé d'arrêter. Il en allait autrement de sa tendance à ne pas faire grand cas de sa sécurité et de sa vie, mais c'était tout autre chose. Certes, cela avait été un choc de la voir rentrer sur une civière, mais il était conscient que cela arriverait tôt ou tard.  

« Pourquoi me sentirais-je coupable de ta mort en mission dans le cadre de tes fonctions au juste ? Ce n'est pas moi qui t'envoie au combat ou qui te demande de te sacrifier. Je connais les risques courus par les militaires et les décisions radicales qu'ils peuvent être amenés à prendre. Je les ai constatés de première main sur les champs de bataille. Et j'ai dû les accepter il y a longtemps quand j'ai travaillé avec le Gris. Je n'avais vraiment pas besoin d'entendre tout ça et surtout pas que tu le faisais en partie pour moi. C'est juste ton travail. » répondit-il doucement.

En revanche, il aurait préféré ne rien savoir du tout de ce conditionnement qui la poussait à se sacrifier. Cela n'allait faire qu'empirer son inquiétude lorsqu'elle serait en mission. Cela lui allait parfaitement de ne la voir que comme une militaire presque comme les autres, à la différence près qu'elle combattait avec une armure.

Il écouta la réponse du Dr Teoh et hocha la tête. Il s'y attendait. Par contre, apprendre que c'était Bressignac qui créerait cette procédure le prit au dépourvu. Comment quelqu'un pouvait-il arriver à mettre au point quelque chose comme ça en connaissance de cause ?

Il avait vraiment envie de sortir. C'en était un peu trop. Il ne voulait plus entendre un mot de tout ça pour l'instant.

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« - Tu caricatures ! Et obéir aux ordres fait aussi parti de mon conditionnement, au fait. Mais au risque de te surprendre, je garde suffisamment de libre arbitre pour analyser froidement une situation. Dans al situation que je t’ai décrite, tous mes hommes portaient une armure et pouvaient donc s’enfuit de la même manière que moi. Il n’y avait que quelques officiers en uniforme à évacuer. »

Elle écouta la suite mais secoua la tête. Le médecin ne comprenait pas ce qu’elle essayait, sans doute très mal, de lui expliquer. C’était frustrant, d’autant que sa tête ne voulait pas s’éclaircir.

« - Mais c’est aussi mon objectif. Toujours et en toute circonstance. Il n’a jamais été question de nous transformer en ces pilotes du XXe siècle qui se jetait sur les navires ennemis. Tu me connais suffisamment pour savoir que j’obéis aux ordres, mème s’ils ne me plaisent pas. Quand aux situations de blocage que tu décris, tu sais comme moi qu’elles sont hautement hypothétiques et que nous ferons tout pour empêcher qu’elles se posent en premier lieu. »

Zander non plus ne comprenait pas et elle comprit qu’elle avait juste réussi à l’inquiéter un peu plus. Une fois de plus, elle avait mis les pieds dans le plat. Les deux mêmes. Incapable de lui répondre, elle le serra contre elle et les écouta échanger sur un éventuel déconditionnement. Mais pourquoi feraient-ils ça ? Ça la rendrait moins efficace, moins apte au combat. C’était stupide… et tellement humain.

« - Oui Bressignac. La méthode porte son nom d’ailleurs. Non, nous n’avons jamais parlé. Le docteur Sincet et toi avez été assez claire sur le sujet. Ce genre d’explication n’amène jamais rien de bon…. Enfin presque. »

Elle avait prononcé cette dernière phrase en regardant son mari… et futur président.

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Mei écouta les réponses de Nadja puis secoua la tête et soupira. Elle soupira. Elle savait que c'était inutile de poursuivre et qu'elles allaient tourner en rond si elle insistait.

« Peut-être, mais tu es quand même allée à l'encontre de ce que voulaient et de ce qu'ils t'ordonnaient, non ? Ce qui veut bien dire que, dans certaines situations précises, tu désobéirais aux ordres, même de tes supérieurs, si tu estimais que ce n'est pas une bonne décision de leur part et que tu peux les sauver. Est-ce que je me trompe ? Et aussi hypothétique que soit la situation que je viens d'utiliser, elle pourrait se produire un jour. Peux-tu garantir à cent pour cent que tu obéiras à n'importe quel ordre de tes officiers, même si celui-ci est en contradiction avec ce que ton conditionnement te pousse à faire ? » lui demanda-t-elle, car le nœud du problème ici était de savoir si elle était capable de passer outre ou si on ne lui avait pas implanté certains ordres dont elle ignorait l'existence et qui s'activeraient le moment venu.

Quelque soit la réponse de son amie à sa question, elle n'aurait d'autre choix que de s'en contenter. Elle ne pouvait aussi s'empêcher de ce qu'il en était vraiment sur le terrain. Ici, elles ne faisaient que discuter, mais que se passerait-il vraiment au combat ? La théorie était une chose, la pratique en autre. Elle n'avait aucun moyen de le savoir, ni elle, ni Nadja. Elle soupira encore une fois.

« Écoute, cette histoire de conditionnement change les choses, Nadja. C'est une technique qui est très mal vue ici et qui a toujours été utilisée de manière à nuire à d'autres. Personne, y compris toi, ne sait quelle est l'étendue de ses effets et ce qu'il t'a été fait exactement. Et nous n'avons aucun moyen de vérifier. Pas à notre époque en tout cas. Cela introduit un doute sur la manière dont tu pourrais agir et réagir au combat ou dans certaines situations précises et qui pourrait être en contradiction totale avec nos façons de faire, ce qui pourrait s'avérer problématique. C'est ce qui m'inquiète. Est-ce que tu comprends cela ? »

Si elle arrivait déjà à lui faire reconnaître qu'un tel conditionnement était une source d'inquiétude et de méfiance légitimes ici et maintenant, ce serait déjà une bonne chose.

« Si jamais je vais parler à Bressignac, je ne lui dirai pas qu'il en est à l'origine. Il n'a pas besoin d'être au courant de ce point, tu as raison. Mais j'aimerais savoir s'il y a un moyen de découvrir ce que ton conditionnement implique exactement. Et je te rassure tout de suite, même si c'était possible, je n'ai pas l'intention de te l'enlever à moins que tu le veuilles. Il est ancré en toi depuis trop longtemps et les conséquences d'un tel retrait sont totalement imprévisibles. » dit-elle.

L'une des premières serait probablement de la faire hésiter au moment de prendre des décisions cruciales ou pire, qu'elle en devienne incapable...


Dernière édition par Mei-Ling Teoh le Lun 17 Sep 2018 - 1:46, édité 2 fois

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Zander resta là, sans bouger, en dépit de son envie de partir. Il ne savait pas trop pourquoi. Il prit quelques lentes et grandes respirations pour se détendre un peu et faire refluer son angoisse, comme le lui avait appris Ethan dans ces cas-là. Ça ne marchait pas complètement et à chaque fois, mais au moins, cela lui permettait généralement de se calmer suffisamment pour être capable de réfléchir au lieu de fuir ou de s'énerver dans les situations tendues comme celle-là.

Il allait devoir se résoudre à accepter tout ça, mais il allait avoir besoin d'un peu de temps. Il savait qu'il ne pouvait rien y changer et qu'il s'inquièterait toujours quand elle partirait en mission. Peut-être que les choses changeraient si elle décidait de mettre un terme à sa carrière militaire pour s'installer sur Terre. Les rôles seraient alors inversés. Il mit tout de suite un frein à ses pensées. Il ne voulait pas réfléchir à cela pour l'instant, car cela soulevait beaucoup trop de questions sur l'avenir. Rien n'était encore arrêté, à part le fait qu'elle allait avoir une maison à Colorado Springs. Alors, chaque chose en son temps… Il ne servait donc à rien qu'il se mette martel en tête maintenant. Il verrait le reste le moment venu. Lorsqu'il sentit son regard se posa sur lui, il tourna la tête et lui fit un petit sourire.

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