Deux poids deux mesures

[Pont supérieur - Infirmerie -> Pont intermédiaire - Quartiers de Mei -> Pont intermédiaire - gymnase]

Mei était retourné à l'infirmerie en se demandant si elle n'aurait pas simplement dû refuser l'offre du commandant. Mais elle ne pouvait plus rien faire d'autre qu'attendre de voir quel militaire elle allait assigner à son équipe.

Elle retourna à l'infirmerie et se plongea donc dans l'inventaire du matériel et autres médicaments. Comme elle s'y attendait, tout était impeccable. Tous les stocks étaient optimum et le dernier ravitaillement remontait au matin même. Elle aurait trouvé le contraire étonnant de la part du Dr Hawkins. Elle envoya un rapport à Lawrence lui indiquant que tout était en ordre et que l'infirmerie était parée.

Puis elle s'attaqua au monceau de paperasse et de courriels qui l'attendaient sagement.

*****

Plusieurs heures plus tard, elle se leva et s'étira. Son quart s'était passé sans aucun problème, à part une chute dans les escaliers qui s'était soldée par quelques bleus et une bosse pour le malheureux scientifique qui n'avait pas regardé où il mettait les pieds et avait raté une marche.

Elle regarda l'heure et grimaça. Elle devait aller en salle de sport pour effectuer les exercices recommandés par le kiné pour son épaule et son bras. La rééducation était officiellement terminée, mais ce dernier lui avait vivement recommandé de les effectuer sur une base régulière lorsqu'elle reprendrait son poste à plein temps, surtout si elle ressentait des raideurs, et pour continuer à renforcer le temps. Encore une fois, ce conseil se révélait sage, à son grand dam.

Elle passa dans ses quartiers et se changea avant de ressortir pour se rendre au gymnase, à deux pas de ses quartiers. Elle y entra et commença à s'échauffer doucement.

Après avoir fait son rapport à dame Khoomi, Nadja avait rassemblé l’escouade de soldat qui serait sous ses ordres pendant la bataille à venir. C’était des professionnel, bien entraîné, qui en avait vu d’autres. Mais leurs méthodes seraient sans doute très différentes de ce qu’elle avait connue. S’adapter les uns aux autres en moins de vingt quatre heures semblait utopique, mais il faudrait faire avec. Elle passa sous silence ses origines exactes mais ne cacha rien de son expérience, ce qui ne manqua pas de faire se lever quelques sourcils.  

Une fois les présentations faites, elle les amena au gymnase pour voir ce dont ils étaient capables physiquement. L’idée n’était pas de les épuiser mais de se faire un avis sur les capacité physique de chacun. Et elle savait qu’ils se posaient la même question à son sujet.

Le pire est qu’elle même se posait la question. Cela faisait des mois qu’elle n’avait pas été au front, après une bataille qui avait laissé des traces tant physiquement que mentalement. Elle se savait en forme mais demain serait un véritable test.

Elle observa longuement les hommes et femmes luter et pousser de la fonte. Elle fini elle-même par poser sa veste, déclenchant au passage quelques sifflets qui se turent quand elle se saisit de deux haltères de cinquante kilos pour s’échauffer. Elle sentait les regards braqués sur ses bras chargés de tatouages et son dos couvert de cicatrices encore récentes. Finalement, elle désigna un sergent avec qui elle avait déjà un peu échangé et se mit face à lui sur le tatami. Le corps à corps n’était pas sa spécialité et certain devait la surclasser ici. Mais pas beaucoup. Elle avait en réserve quasiment un siècle de manoeuvres et de prises dont ils n’avaient jamais entendu parler.

Après plus d’une heure d’exercice, elle se releva et leva la séance. Elle savait ce qu'elle voulait et il fallait qu’ils soient tous en forme demain. Elle les regarda sortir en discutant à voix basse et se retournait  vers un tapis de course pour terminer par quelques kilomètres en petite foulée lorsque le docteur Teoh rentra dans le gymnase sans grand entrain.

“- Salut Doc, lança-t-elle joyeusement. Tu viens te remettre en forme?”

Mei venait de prendre deux haltères légères pour entamer ses exercices lorsqu'elle entendit quelqu'un l'appeler. Elle s'arrêta une fraction de seconde en se demandant qui pouvait être aussi joyeux ici et qui pouvait l'apostropher aussi familièrement. Curieusement, tout le monde faisait toujours montre de respect, comme si elle était perpétuellement en service, qu'elle porte son uniforme ou non. Le regard peu amène qu'elle lança à l'importun en disait long sur ce qu'elle pensait du concept « se remettre en forme ». Elle marmonna quelque chose d'inintelligible dans sa langue maternelle qui transcrivait exactement cette idée.

« Non pas vraiment, c'est surtout pour mon épaule et mon bras… » répondit-elle à Nadja qui se tenait là, tout en lançant un regard hostile aux appareils autour, comme s'ils étaient un ennemi, ce qui n'était pas loin d'être le cas à ses yeux.

Bien sûr, toute militaire qu'elle était, elle s'astreignait à un programme d'entraînement physique pour rester en forme. Mais uniquement par obligation pour passer les test physiques, comme pour le tir. Elle se demandait toutefois si elle aurait plus apprécié de faire du sport si c'était elle qui avait choisi d'en faire et celui qu'elle aurait pratiqué. Après tout, c'était le cas pour le taï-chi, alors peut-être cela aurait aussi pu être vrai pour d'autres disciplines.

Sa blessure avait cependant mis un frein à cela et la reprise n'était pas évidente. Elle avait passé un certain temps à la piscine, car cela avait fait partie de sa rééducation au départ et avait quelque peu facilité l'entreprise. Elle savait toutefois qu'elle allait devoir reprendre progressivement le reste pour retrouver une condition physique satisfaisante. Mais certains aspects de son entraînement lui étaient encore interdits et resteraient donc en suspens tant qu'elle n'aurait pas reçu le feu vert. Et elle n'irait certainement pas pleurer pour l'avoir.

« Pour le moment, ce sera juste des exercices d'assouplissement et de renforcement musculaire. Après, je ne suis pas certaine... » précisa-t-elle.

Demain, eh bien, étant donné qu'il y aurait un combat, elle n'aurait sans aucun doute pas le temps de venir ici comme elle l'avait envisagé en remontant à bord. Mais si cela avait été le cas, elle avait pensé faire une petite séance de spinning, histoire de s'y remettre doucement et de voir si elle y arrivait.

Un instant, Nadja craint d’avoir froissé le médecin avec sa question. Leur rapports n’avaient jamais très protocolaire, depuis qu'elle l’avait opéré quasiment à vif lors de son arrivée tonitruante  sur la station. Et l’asiatique était ce qu’elle avait de plus proche d’une amie sur le vaisseau.

Elle allait s’excuser quand Mei lui donna rapidement quelques explications. Avait-elle été blessé ? Elle n’en montrait aucunes séquelles au quotidien mais peut être n'était ce qu’une façade.

“- Ca, je peux te montrer. Viens, c’est pas marrant de faire ca seule.”

Pas comme si ca ne lui était jamais arrivé. Même si la médecine de son époque faisait des miracles, il fallait toujours du temps pour se remettre d’une blessure. Le visage souriant d’un ancien amant, mort depuis longtemps revint un instant la hanter. Elle chassa son coup de cafard d’un haussement d’épaule puis en revint au médecin.

“- On va démarrer tout doux. Je suppose que tu connais les echauffement mieux que moi ?”

Il n’y avait aucune ironie dans la question. Mei n’était pas kine, mais Nadja non plus et cette dernière avait une tendance certaine à forcer plus que de raison. Combien de fois c’était-elle fait tomber dessus par des médecin du bord parce que plusieurs de ces hommes était à l’infirmerie après une séance d'entraînement un peu trop rude. Pourtant, ils avaient tous eut le meme entrainement qu’elle, non?

“- Ca fait longtemps ? demanda-t-elle en observant les mouvements d’échauffements.

Mei retint un soupir. Elle avait espéré pouvoir expédié ça rapidement, mais visiblement, ça n'allait pas être le cas. Elle allait troquer son kiné pour Nadja. Elle n'était pas certaine de gagner au change.

Elle était aussi un peu perturbée par ce tutoiement dont elle n'avait pas vraiment l'habitude à bord. Peu de gens se le permettait, même à l'extérieur du vaisseau ou du JPS. Elle se dit qu'elle allait devoir s'y faire, vu qu'elle n'avait aucune raison de reprendre le sergent sur ce point pour l'instant.

« Après plus d'un mois intensif de rééducation, oui, je les connais par cœur. Je pourrai même les faire en dormant, ces fichus exercices. » dit-elle en râlant et en commençant doucement à soulever ses poids.

Pour les connaître, elle les connaissait. Mais désormais, point de kiné à ses côtés d'elle pour s'assurer qu'elle les faisait vraiment correctement et qu'elle ne forçait pas trop. Il n'y avait pourtant aucun risque de ce côté-là. Au contraire, elle était plutôt du genre prudente, voir même un peu trop, au point qu'il fallait justement la pousser un peu pour qu'elle en fasse plus afin d'être vraiment efficace. Mais elle avait trop peur de se blesser par inadvertance ou causer des dégâts irréversibles qui l'empêcheraient ensuite de faire son travail.

« Cinq mois… C'est arrivé ce fameux jour, après votre opération. Double fracture déplacée plus un bel hématome. J'ai eu droit à la totale : opération pour réduction, plaque et vis, immobilisation avec plâtre, et tout le tralala, et bien sûr, rééducation pour récupérer la mobilité et la force. Je dois continuer les exercices encore un peu, même si tout est censé aller bien. » répondit-elle à Nadja qui l'interrogeait sur sa blessure.

Elle s'aperçut qu'elle avait oublié de parler de sa situation au nouveau commandant, qui n'avait sans doute pas eu le temps, et ne l'aurait pas dans l'immédiat, de lire ce genre de choses. Tant pis, elle devrait le faire à un autre moment, ou si les circonstances le nécessitaient.

« Aujourd'hui marquait officiellement mon retour à bord et la reprise de mon poste à plein temps... » ajouta-t-elle.

“- Hum, mauvaise idée,sourit Nadja, faut laisser un peu reposer.”

Avec une douceur surprenante, elle remonta légèrement le bras du médecin mais ne put que constater que Mei avait raison, elle maîtrisait parfaitement les mouvements. Elle la laissa continuer un moment, puis une fois satisfaite, lui montra le banc d'haltères.

“- Allonge-toi. A mon tour de te torturer un peu.”

Une fois l’asiatique en place, l’ex marine prépara des poids assez légers et les lui présenta. Elle n’en ferait pas une championne avec ca mais pouvait l’aider à transpirer un peu, en toute sécurité. Elle lui présenta la barre et garda la main légèrement posée dessus. SI ca devenait trop facile, elle pourrait toujours appuyer un peu.

“- Allez pousse-moi ça. Aide-toi bien des épaules et souffle. Voila, ca fait une ! Plus que quatre vingt dix neuf !”

Elle ne se retint qu’à grand peine de rire en voyant la mine horrifiée du médecin. Evidemment, elle en comptait pas lui en faire faire autant mais ca lui permettait de juger la forme physique de la jeune femme.

“- Plaque et vis? Y a des jours, j’oublie à quelle époque je me trouve. Si j'avais vécu ma vie ici, j’aurai une jambe de bois et tellement de métal dans le corps que je générerais mon propre champs magnétique. Mais je comprend que ca t’ai pris du temps du coup. Tu devais pas t’attendre à un tel retour en fanfare du coup.”

Mei secoua la tête de dépit. En entendant le nombre de fois où elle devait faire l'exercice, elle décida que oui, elle ne gagnait pas du tout au change et que soudain, le sergent lui rappelait ses instructeurs de sa formation, moment qu'elle n'avait pas spécialement apprécié. C'était principalement à cause de cela qu'elle en était venu à détester tout ce qui touchait à l'entraînement physique. Sa réponse fusa instantanément :

« Pas question ! »

D'abord, elle détestait la musculation. Ensuite, son épaule et son bras risquaient de ne pas apprécier le traitement. Jusqu'à présent, elle se contentait d'en faire une vingtaine, voir une trentaine, si aucune douleur ou raideur ne se manifestait entretemps. Elle essayait d'augmenter progressivement, son objectif étant d'atteindre cinquante. Elle n'avait pas besoin d'être aussi en forme que le reste des militaires, mais simplement de pouvoir porter tout son barda et courir sur les distances requises dans les temps impartis sans être exténuée à la fin. Elle n'avait nullement l'intention de se préparer pour courir un marathon ou se transformer en body-buildeuse.

Elle écouta les remarques du sergent concernant les soins. Cela éveilla sa curiosité, tant personnelle que professionnelle, pour savoir exactement comment ce genre de blessures était soignée à son époque à elle. Mais ce n'était pas le lieu pour ça.

« Je crois d'ailleurs qu'il va falloir que nous ayons une discussion concernant vos antécédents médicaux, si cela n'a pas déjà été fait. Et aussi sur les techniques de soin à votre disposition dans le futur. »

Elle reposa la barre, car elle n'avait pas l'intention d'en faire plus pour cette exercice et poussa un soupir aussi suite aux dernier propos énoncés :

« Ah ça, non, je ne m'attendais pas à ça pour mon retour. Outre les différents imprévus à gérer, je n'étais pas au courant de cette visite de l'ONU. Je me suis retrouvée embringuée là-dedans sans le vouloir, tout ça parce que j'ai embarqué un peu plus tôt que prévu. La prochaine fois, on ne m'y reprendra pas. »

Elle s'assit et fit rouler ses épaules et son cou pour s'assurer que tout allait toujours bien.

« Des fois, je me dis que je devrais retourner dans le civil ou du moins, sur Terre. C'est d'ailleurs là-bas que je travaillais, en service réduit, le mois dernier avant de remonter ici. Les choses y sont tellement plus simples et tranquilles à gérer. » dit-elle, exprimant une réflexion qui lui avait plus d'une fois traversé l'esprit pendant son repos forcé.

Plus de vaisseau, plus de longs séjours dans l'espace, plus d'extraterrestres, plus de combats… juste des cas médicaux qu'elle savait gérer avec une vie rangée sans trop de risques et d'imprévus. Une vie ordinaire en somme, avec un travail dont elle pourrait parler à n'importe qui. Bien sûr, si elle choisissait de conserver son uniforme, il en irait autrement et elle pourrait à tout moment être appelée à servir au combat ou dans le cadre d'une opération humanitaire, ce qui constituerait les seules situations extraordinaires qu'elle pourrait être amenée à rencontrer en tant que militaire.

Le médecin ne goûtait visiblement pas son humour et Nadja se rappela que, en civil ou pas, elle s’adressait à un officier. Malgré toute l’aide que pouvait lui apporter Mei, ce fossé entre elles resterai infranchissable.

Mais finalement, la conversation continua comme si de rien n’était et l'apprenti kiné retrouva le sourire.

“- Viens ici, dit-elle en s'installant à califourchon sur le banc, face à sa patiente.”

Elle leva une main, paume ouverte face au médecin.

“- Je veux que tu pousse sur ma main, pas forcement tres fort, mais longuement, en utilisant ton épaule et ton bras. "

Alors que Mei s’appliquait à pousser, Nadja répondit à la question sur la médecine du futur.

“- La médecine a été révolutionné par le reparacell au alentour de 2050. Une sorte de solutions permettant la réparation des tissus à leur état d’origine. Me demande pas comment ça marche évidemment, mais c’est ce qui m’évite d'être couturée de cicatrices. C’est bon, souffle un peu.”

Elle la laissa faire une pause et reprit ses explications.

“- Et puis il y a le clonage. Quand un organe ou un membre est trop endommagé, il peut être remplacé. Comme ma jambe. Et la, ca prend du temps, médecine du futur ou pas. J’ai du mettre quasi six mois avant d'être déclarée apte au service.”

Ca ne s’était pas tout à fait passé comme ça, mais, meme apres tout ce temps, ce souvenir restait douloureux.

Mei suivit les instructions de Nadja sans broncher. Celles-là étaient plus dans ses cordes et moins fatigantes. Elle écouta en même temps avec attention les explications que donnait celle-ci concernant les techniques médicales de son futur, ce qui lui faisait un oublier ce qu'elle faisait.

Tout cela semblait tellement irréel, notamment pour le clonage. Quand au fait que la jambe du sergent n'était pas celle d'origine, pour ainsi dire, cela la surprit. La différence n'était pas visible. Ou peut-être n'est-ce pas le cas pour des yeux non entraînés comme les siens. Elle n'allait pas pouvoir s'empêcher de l'examiner sous toutes les coutures la prochaine fois.

« Voilà qui est fascinant. Ça m'aurait été bien utile tout ça. Je comprends mieux les commentaires sur notre équipement antique pendant l'opération. Et j'adorerais être témoin des prouesses médicales du futur, mais aucune ne risque pas de voir le jour de sitôt. » dit-elle avec un soupir en pensant qu'une bonne partie des désagréments qu'elle avait subis aurait été évité à l'époque de Nadja.

« Donc, si je comprends bien, vous pouvez réparer plus dégâts que nous et plus rapidement, mais le corps a toujours besoin de temps pour récupérer, se remettre des blessures et se réadapter. Bien sûr, c'est sans compter l'aspect psychologique, à moins qu'il y a ait des traitements miracles pour ça aussi ? » demanda-t-elle.

Elle arrêta l'exercice et s'étira doucement. Tout allait toujours bien pour l'instant, mais elle devait continuer à faire attention pour ne pas trop en faire.

« Vous avez autre chose en stock pour moi ? » lui demanda-t-elle.

Elle devait reconnaître que c'était quand même plus sympathique de faire les exercices en discutant avec quelqu'un d'autre que seule dans son coin ou face au miroir, surtout après une longue journée de travail. Et c'était certainement plus décontracté qu'avec le kiné.

Les prouesses médicales de son époque fascinait Teoh. C’était comprehensible. Un médecin du début du XXe siècle aurait été ébahis par les progrès fait en quelques années.

“- Tu pourrais bien l'être un de ces jours. Je ne suis pas une spécialiste, évidemment, mais je crois me souvenir que la plupart des grande avancée médicale se sont faite dans les premières années de la diaspora. Eh! C’est peut être toi qui a découvert le réparacell.”

Tout en parlant, elle repoussait le bras du médecin pour lui offrir une pression constante.

“- Stop, respire ! Encore… relâche.”

Mei revint sur le processus de guérison des blessures les plus grave et l’ex marine sourit un peu tristement.

“- Non c’est pas facile. J’ai fait des cauchemar pendant des semaines après la perte de ma jambe. J'étais une gosse, c’était l’un de mes premiers commandement. Reprendre confiance en moi a été long. La rééducation a été dure aussi. j’avais l’impression d’essayer de marcher sur un morceau de bois mort, mais perclus de crampes. Mais j’étais bien entourée et ça a fini par payer.”

Elle sentait que le médecin fatiguait et elle la laissa se reposer un moment.

“- Un dernier, ensuite je dois aller voir Dame Khoomi pour lui parler de demain. Et si on est encore en vie après ça, je veux te voir tous les soir à la même heure ici. Dans trois mois tu courras le marathon aussi facilement que tu charcutes de pauvres marines sans défense.”

Après une dernière et courte série d’exercices, elle se releva et salua le médecin avant de passer rapidement sous la douche brûlante. Raviver ses vieux souvenirs l’avait plus remué qu’elle ne voulait bien se l’avouer. Pouvait-on être nostalgique d’une époque comme on l’est de sa planète de naissance ?