SGZ est un forum RPG, c'est-à-dire que vous incarnez un personnage avec une vie, un passé, des émotions, des envies, des manies, etc ...
Vous le faites vivre, parler et tout ça par écrit.
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Cela faisait plusieurs jours que Plume ruminait dans son lit d'hôpital à fixer ce mur hideux en essayant de se convaincre que les choses finiraient forcément par s'arranger. Malheureusement, l'expérience lui donnait cette lucidité morbide qui n'aidait en rien les personnes dans sa situation. La seule chose qui parvenait à détourner son attention était la promesse d'Aynira de revenir rapidement avec une idée. Quelle idée ? Et pourquoi ? Elle n'en savait strictement rien, la narisienne avait refusé de lui dire quoi que ce soit de plus.
Et tout ce qu'elle pouvait faire était d'attendre. Encore et toujours attendre. L'ennui n'était clairement pas le plus indiqué en cas de rumination mais il n'y avait rien d'autre à faire ici de toute façon. Elle n'avait même pas Silver pour lui tenir compagnie. Lorsqu'il avait été aperçu dans l'infirmerie, il avait été mis à la porte sans discussion. Plume soupira une énième fois, mais cela ressemblait plus à un feulement de chaton qu'à un réel soupir, ce qui l'exaspéra davantage.
Soudain, quelque chose entra dans son champ de vision. Il s'agissait d'Aynira, tout sourire. Cela cachait quelque chose.
Plume était dans un sale état et la voir ainsi... disons qu'Ayni ne le supportait pas. Des solutions fut avancée pour la soignée comme demander l'aide de la Tok'ra ou encore créer une sorte d'appareil pour permettre d'utiliser la technologie goa'uld sans avoir de naquadah dans le sang. Bref dans le premier cas, connaissant Plume et son passif avec la Tok'Ra, il était assez peu probable qu'elle soit prise. Quant à la seconde, même si d'un point de vue stratégique, c'était alléchant, il faudrait au bas mots des mois pour qu'un prototype ne vois le jour.
Elle chercha et trouva une idée. Elle s'absenta auprès de Plume pour se diriger vers le bureau d'Aeryn. Il y avait bien un endroit à sa connaissance où on pourrait soigner la jeune femme : chez elle. Convaincre, la chef du JPS ne fut pas difficile. Convaincre le gouvernement narisien, un peu plus. Il ne voyait pas vraiment l'intérêt de faire venir une personne juste pour la soigner d'une blessure non traitable sur Terre. Néanmoins, elle joua la carte de l'excuse sur le fait que ce moment devait bien arriver tôt ou tard alors autant que ce soit sur une bonne intention. Mais le plus difficile fut de trouver Silver dans le Teltak et de le "convaincre" de la suivre pour arriver jusqu'à Plume.
Après quelques minutes où elle se surprit à parler à la petite créature comme une personne et que cette dernière semblait étrangement la comprendre, Ayni reprit la direction de l'infirmerie avec le furet sur ses épaules. A peine de retour auprès de Plume que Silver quitta les épaules pour venir vers elle :
"J'ai trouvée un moyen de te soigner. T'as envie de voir à quoi ressemble chez moi?"
Plume n'avait pas tout de suite vu Silver mais la présence de l'animal eut le mérite de lui soutirer un faible sourire alors qu'elle levait la main pour laisser le furet se glisser dessous. D'abord, elle ne fixait que la boule de poils, profitant de la douceur de son pelage qu'elle n'avait plus senti depuis un long moment. Le savoir en bonne forme la réconforta quelque peu.
Puis son regard dévia sur celle qui le lui avait ramené et elle fronça les sourcils. Un moyen de la soigner ? Comment ? Les tok'ras ? C'était la seule solution qui lui venait à l'esprit mais elle se refuser à une telle extrémité. Elle avait déjà eu du mal à leur échapper la première fois, ce n'était pas pour y retourner de son plein gré.
Cependant, la seconde phrase d'Aynira la détrompa. Elle lui proposait d'aller sur sa planète où on pourrait la soigner. Mais Plume avait du mal à croire qu'une telle chose était possible. Si Aynira venait d'un peuple aussi évolué, que faisait-elle ici, avec les terriens ?
"Comment ?"
Une fois de plus, la faiblesse de sa voix l'exaspéra au plus au point mais elle devait bien faire avec. De plus, une autre question envahissait son esprit. Accepterait-elle de suivre la narisienne ? Etait-elle prête à prendre le risque ? Voilà bien longtemps qu'elle n'avait plus accorder une telle confiance à qui que ce soit. Les dernières fois s'étaient soldées par les pires années de sa vie. Mais d'un autre côté, quel autre choix avait-elle ? Rester incapable de pleinement son corps ad vitam aeternam ? Après avoir longtemps fixé Aynira dans les yeux à la recherche d'une quelconque trace de manipulation, elle finit par ouvrir la bouche dans un simple mot.
"D'accord."
Ses doigts, eux, continuaient de remuer dans le pelage du furet qui s'était couché le long de son flanc.
Plume sembla heureuse de retrouver son compagnon à fourrure avant de demander d'une faible voix comment la Narisienne compta la soignée :
"En simplifiant... on va te faire un système respiration tout neuf pour remplacer celui que t'as là. C'est l'affaire de quelques jours."
Dans la pratique c'était un poil plus compliquer. Il fallait tout d'abord faire un examen intégral de l'état de santé de la jeune femme pour connaître précisément l'étendue de ses blessures. Ensuite, on lui prélèverait une petite quantité de matériel génétique qui sera injecté dans des cellules souches vierges de tout matériel génétique. Ces cellules seraient ensuite mise en culture avec un traitement spécifique pour qu'elle forme un "clone" sain de l'organe endommagé. Enfin, une simple greffe afin de remplacer les parties endommagées par les nouvelles.
Plume ne put émettre qu'un simple accord. Visiblement trop faible pour en faire plus. :
"Il faudra aussi une petite période de repos pour pleinement récupérer. Tu pourrais la faire ici si tu veux, mais bon je trouve qu'une base militaire qui explose tout les trois jours, c'est pas vraiment reposant"
Dit elle avec un pointe d'humour pour détendre l'atmosphère :
"L'ennui c'est qu'il faudra marcher jusqu'à la porte... Tu te sens d'attaque?"
Aynira parla de système respiratoire tout neuf. Plume fronça les sourcils. Elle ne comprenait pas vraiment comment on pouvait faire une chose pareille sans l'aide des goa'ulds ou de leur technologie. Elle s'inquiéta un peu des moyens utilisés. Si cela nécessitait de se faire de nouveau parasiter, c'était hors de question.
"C'est quoi le hic ? Comment vous faîtes ça sans goa'uld ?"
Si elle devait suivre la narisienne sur une autre planète elle voulait savoir à quoi s'attendre. Elle aurait pu acquiescer sans chercher à en savoir davantage, simplement faire confiance. Mais la confiance était un concept très controversé chez la jeune femme. Elle tenta de se rassurer en se disant que depuis qu'elle la connaissait, Aynira n'avait jamais tenté de lui nuire, bien au contraire, mais cela ne suffisait pas à faire taire ses craintes, seulement à les enfouir assez pour donner son accord.
Ensuite, la narisienne plaisanta sur le calme très relatif qui régnait sur le JPS en temps normal. Il était clair que ce n'était pas un endroit des plus reposant. Mais la question de sa convalescence se poserait bien assez tôt. Il fallait déjà qu'elle arrive à se lever et à faire trois pas sans s'effondrer. La dernière question d'Aynira fut vécue comme un défi pour Plume. Marcher jusqu'à la Porte. Si elle n'était même plus capable de ça alors à quoi bon continuer ?
Sans répondre, Plume envoya valser la couverture désagréable de l'infirmerie et saisit Silver pour le placer sur son épaule avant de balancer ses jambes hors du matelas. Se lever n'était pas le plus compliquer. Sa blessure tirait un peu mais c'était supportable. La jeune femme se mit debout et commença à avancer vers la sortie de l'infirmerie, sans se préoccuper des divers infirmières qui voulaient qu'elle se recouche.
"J'espère que tu n'es pas pressée…"
Elle avançait avec la célérité d'un escargot sous morphine et ça avait le don de l'agacer prodigieusement, mais lorsqu'elle tentait d'accélérer l'allure, elle sentait les vertiges faire tourner son environnement. Elle dû même se retenir à Aynira pour ne pas tomber lorsque l'un d'eux se pointa sans prévenir.
Plume demanda directement où étais le piège. Comment il était possible de soigner un corps sans recourir aux Goa'ulds ou à leurs technologies. Elle ne lui en voulait pas, elle n'avait connue que ça et disons que c'était pas quelque chose dont on peux se vanter :
"En gros, du clonage d'organe. On va faire un double de ton poumon en parfait état on va le mettre à la place de la passoire que t'as actuellement. Le seul hic c'est qu'il faudra consentir à donner un peu d'ADN. Mais c'est soit ça soit cirer les bottes des Tok'ras pour que l'un d'entre eux veuille bien daigner t'aider, ou demander à un Goa'uld d'utiliser son sarcophage personnel... et ils sont pas connus pour être prêteur"
Plume se leva, marchant à un rythme lent, chaque pas étant un effort à la limite du surhumain. Elle ne put tenir longtemps et en proie à un malaise, elle se retint à la Narisienne pour ne pas s'écrouler au sol. Elle l'attrapa délicatement et proposa son bras pour l'aider à la soutenir :
"Je ne suis pas pressée, il n'y a pas d'activation de prévue à part la notre. On voyage en VIP"
A ce rythme proche de celui d'une limace neurasthénique, elles arrivèrent dans la salle de porte dont l'anneau était en train de tourner. Chose curieux, les sept chevrons étaient enclenchés, mais l'anneau tourna encore jusqu'à valider un huitième symbole. Il y eut un petite baisse de la luminosité de la salle comme si le courant commençait à faiblir avant de revenir à la normale quelque milliseconde avant l'ouverture de la porte.
Plume n'était pas rassurée. Promettre une guérison de la sorte sans utiliser de technologie goa'uld, ou de parasites eux-mêmes était surréaliste pour la jeune femme. Mais l'explication plus détaillée d'Aynira avait de quoi remettre son petit monde en question. Etait-ce seulement possible ? Mais dans tous les cas, c'était sa meilleure chance. L'alienne aurait préféré mourir que de ramper devant des parasites, même ceux qui se disaient rebelles. Alors si on lui proposait une alternative, en échange d'un prélèvement d'ADN, alors elle était d'accord. A priori.
Le voyage fut long et fastidieux mais Aynira fit preuve de patience, si bien que Plume commençait sérieusement à se demander ce qu'elle avait fait pour mériter tant d'attention de sa part. Mais elle aurait tout le temps de faire la lumière là-dessus une fois rétablie. Si la narisienne ne lui avait pas menti. Mais il n'était plus temps de se poser toutes ces questions, les deux femmes venaient d'arriver devant la Porte des étoiles qui tournait encore bien que le septième chevrons soit engagé. Plume savait ce que cela signifiait.
"On change de galaxie ?"
Durant les cinq dernières années, Plume pouvait se vanter d'avoir vu beaucoup de choses, avec ou contre sa volonté, mais jamais elle n'était sortie de la Voie Lactée. C'était une grande première et elle se demandait comment serait le monde qu'elle allait découvrir. Pendant une seconde, elle oublia son état et tenta d'imaginer ce qui se cachait derrière l'horizon des évènement qui venait de se stabiliser.
Quelques pas plus loin et avec le soutien d'Aynira, Plume traversa la flaque bleutée et eut cette sensation de froid caractéristique à laquelle elle s'était habituée. La jeune femme ne put s'empêcher d'être déçue en remarquant que le lieu d'arrivée n'avait rien de très extraordinaire. Il ressemblait même beaucoup à la salle d'embarquement du JPS qu'elle venait de quitter. Pas de quoi faire tout un foin du changement de galaxie en somme. Alors qu'elle faisait un pas de plus pour se dégourdir les jambes endolories par la traversée de la Porte, elles se dérobèrent sous elle et Plume perdit l'équilibre. De toute évidence, le voyage l'avait épuisé plus qu'à l'accoutumée.
Plume nota que la porte d'arrivée était effectivement dans une autre galaxie :
"Je ne viens pas du même coin que vous"
Dit elle en rigolant comme s'il s'agissait d'une évidence alors que la porte s'activa, le vortex s'ouvrant comme un geyser en furie. Il ne fallut que quelques secondes pour que les deux femmes ne montent la rampe d'embarquement et traversent la flaque miroitante.
Comme pour tout voyage à travers la porte, il fut pratiquement instantané. Les deux femmes émergèrent dans une grande salle aux parois métalliques d'un bleu acier polie. Des lumières étaient encastrée dans les murs diffusant une lumière vive sans être éblouissante. Le DHD n'était pas visible, présent dans une salle en hauteur dans la paroi face à la porte uniquement visible par des vitres légèrement fumée et encadrées par une lumière orangée trahissant la présence d'un champ de force. Autre systèmes camouflés, on pouvaient devenir des ouvertures dans les murs trahissant des sabords d'où des armes pouvaient émergées si besoin sans envoyer du monde dans la salle d'embarquement.
La porte était au fond de la salle sur une petite estrade de trois marches. Elle était très différente de celle de la Voie Lactée. Elle était d'un gris brillant comme si elle était en chrome, ses chevrons avaient une couleur vert émeraude et l'anneau interne étaient fixe et lisse hormis les séparations formant les cadres où trônent normalement les symboles. Mais aucun symboles n'étaient visible hormis ceux activées par les chevrons, brillant d'une lumière verte. Uniquement huit symboles ? Non les autres n'étaient tout simplement pas visible, ne s'affichant uniquement quand ils étaient sélectionnés.
Un accès s'ouvrit laissant passé deux individus en armure militaire de couleur noire se mettant de part et d'autre de l'accès tandis qu'un homme en uniforme bleu foncé avec quelques touches de dorure sur les coutures de sa tenue ainsi que ses épaulettes. Il était d'âge mure, la cinquantaine visiblement même si en réalité, il était centenaire. Un officier eu regard vif qui observa les deux arrivantes droit comme un i les mains dans le dos.
Aynira et cet homme parlèrent dans leur langue, des salutations visiblement et constatant que Plume ne comprenait pas. Ayni décida de jouer les traductrices :
"Plume. Je te présente l'amiral Zanarel Feylen, le chef de cette base"
L'individu en question salua Plume d'un hochement de tête polie avant de parler à Aynira :
"Oui. Il a été prévenu de la raison de notre présence de même que le complexe médical qui nous attend"
Il parla une nouvelle fois, le ton tenue indiquant qu'il avait encore du travail et partit après avoir indiquer la direction à suivre et salué les deux femmes. Ayni se mit en marche aux côtés de Plume, marchant à son rythme :
"Oui il est pas très causant quand il travaille. Toujours droit au but. J'ai servie sous ses ordres avant, très proche de soldats sous ses ordres et un stratège militaire reconnu."
Elles marchèrent dans une coursive toujours recouverte de ce métal bleu acier poli avec les lumières dans les murs. Elles y croisèrent des soldats comme ceux vue plus tôt, des membres du personnelle en treillis bleu et gris et des scientifiques reconnaissables avec des vêtements blancs bardé de bandes rouge ou verte. Elles s'arrêtèrent devant une baie vitrée donnant sur l'extérieur. Il fallut quelques temps pour comprendre qu'elles étaient dans une station spatiale au milieu d'un champ d'astéroïde. Un autre coup d'oeil et on comprend aussi que ce champ d'astéroïdes et se nuage de gaz brun sombre orangé dans lequel il baignait orbitait autour d'un astre qui n'était pas un soleil. En effet malgré son halo lumineux, le centre de cet astre était une grosse sphère noire :
"Oui nous aussi on aime bien les bases dans l'espace pour cacher notre porte. Mais on a fait l'effort de la mettre dans un endroit isolée pas juste au dessus de notre monde d'origine ou même d'une colonie. Je suis sure que tu ne connais personne s'être vanter d'avoir été dans une station spatiale en orbite autour d'un trou noir"
Elle resta à regarder un moment avec Plume appuyée contre elle par la force des choses. la vue en était presque hypnotique tant elle paraissait surréelle.
Une fois le premier choc passé, Plume prêta plus d'attention au décor qui l'entourait et pu remarquer quelques différences par rapport à la salle du JPS. Tout cela était bien joli mais au final, elle s'en fichait éperdument, elle n'était pas là pour ça. Lorsqu'un homme habillé d'ivoire se présenta, elle sut tout de suite, à sa posture qu'il s'agissait d'un combattant. Sa façon de parler le la détrompa pas mais le fait de ne rien comprendre à l'échange entre lui et Aynira la frustra grandement. Cependant, elle se contenta de serrer les dents en espérant que la discussion soit brève. Rester debout lui demander plus d'effort qu'elle ne l'avait imaginé et elle ne tiendrait pas très longtemps avant de s'écrouler, ce qui serait désastreux pour son égo personnel.
Lorsqu'Aynira traduisit les présentations, Plume se força à rendre son salut au commandant des lieux en tentant de desserrer les dents mais ce fut très délicat. Heureusement, l'amiral ne fit pas long feu et Aynira se remit en marche au grand soulagement de la jeune femme. Elle écouta d'une oreille les explications de son guide sur Feylen et la station. De toute évidence, la narisienne était contente de revoir sa patrie, ce qui rappela cruellement à Plume qu'elle-même n'en avait plus.
Stoppée devant la baie vitrée, Plume laissa son regard se perdre dans l'espace qui l'entourait. Après la déception de la salle d'embarquement, se retrouver devant un tel spectacle avait de quoi surprendre. Si elle mourait, au moins aurait-elle vu une autre galaxie. Il fallait savoir prendre les avantages où ils étaient.
"Bah maintenant, moi je peux."
Plume sentait qu'elle s'appuyait de plus en plus sur Aynira mais ne pouvait rien y changer. La fatigue commençait à avoir raison d'elle, il fallait qu'elle s'assoit ou mieux, qu'elle s'allonge mais avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, sa tête se mit à tourner violemment. Le manque d'oxygène la rendait de plus en plus fragile. La jeune femme ferma les yeux et perdit consciences quelques minutes avant de rouvrir les yeux. Elle n'était plus au même endroit et les sons qui lui parvenait n'avait rien de connus. Une langue étrange qu'elle ne comprenait pas. Devant tant d'inconnue la panique commença à gagner la blessée mais la vision d'Aynira non loin lui rappela où elle était et pourquoi. Il lui fallut tout de même un moment pour retrouver une respiration la plus normale possible dans son état.
Plume commença à ne pas se sentir bien, son poids se fit plus pesant sur l'épaule de la Narisienne qui compris juste à temps pour la rattraper avant qu'elle ne s'effondre totalement. Elle la souleva, la portant sur la distance les séparant du complexe médicale. Elle arriva dans une salle ressemblant à une infirmerie malgré l'équipement. Peut être l'abondance de personnel en tenues blanche et rouge, la couleur blanc dominant avec quelques plantes vertes et une luminosité offrant une ambiance plus détendue ou le fait qu'il y avait plusieurs lits reliés à divers appareils.
Comprenant la situation, une des médecins, une jeune femme à la chevelure rougeoyante, la mena rapidement dans une salle où se trouvait une sorte de table. Allongeant Plume dessus, la surface se la table se déforma comme un lit de bille métallique, épousant le corps de la jeune femme, la redressant comme si elle était sur une chaise longue. Plume choisit ce moment pour se réveiller. Elle paniqua un peu sous le choc de ne pas s'être retrouver au dernier endroit qu'elle avait en mémoire avec tous ces "étrangers". Elle croisa Ayni du regard et se calma demandant ce qui s'est passé :
"T'es tombée dans les vapes alors j'ai prise le trajet express"
Un médecin face à une console holographique fit quelques pianotage sur les images flottantes dans les airs et les bordures autour du "lit" de Plume commencèrent à briller, émettant un doux ronronnement. Ayni vint à côté d'elle :
"Analyse médicale. Pas de quoi s’inquiéter"
À peine avait elle terminée sa phrase qu'un hologramme apparut au dessus de Plume. Un hologramme de son corps, zoomant et dé-zoomant sur diverses parties de son corps, une ancienne fracture mal ressoudée, des lésions mineures dont il ne restait que des cicatrices. En passant au niveau du cou, on pouvait voir des vertèbres et la moelle légèrement endommager dont les lésions formait une sorte de spirale commençant à partir d'une cicatrice dans la nuque et s'achevant dans le cerveau qui présentait également des lésions. La trace physique du cauchemar qu'avait vécu la jeune femme.
Les analyses se portèrent enfin sur la poitrine de Plume, montrant les dégâts sur ses poumons. L'un d'eux était pratiquement détruit, le second très endommagé de même que la trachée et les bronches. Les zooms défilèrent jusqu'à passer dans une vue interne, montrant toute l'étendue des blessures. De l'avis de tous, Plume avait de la chance d'être encore en vie. L'hologramme revint sur une vue générale, ciblant en rouge les différents problèmes de santé détectés quelques seconde après et le médecin à la console holographique s'adressa à Aynira qui fit la traduction à Plume :
"Ils vont s'occuper de ça. Ils leur faut juste l'autorisation de prélèvement d'ADN. Ils veulent aussi savoir s'ils ne s'occupent que des poumons ou s'ils règlent les autres blessures au passage"
Lorsque Plume ouvrit les yeux, le décors avait changé. Elle se trouvait plus ou moins allongée sur une table métallique étrange, entourée d'inconnus qui baragouinaient dans une langue qu'elle ne comprenait pas. Mais la présence d'Aynira lui rappela où elle était et pourquoi. Les choses sérieuses étaient sur le point de débuter.
Les sourcils toujours légèrement froncés, la jeune femme n'était pas à l'aise du tout dans cet environnement et la force de l'habitude la poussait à se méfier de tout. Les sens aux aguets et pourtant tellement faible qu'elle doutait de pouvoir réagir en cas de supercherie, elle écouta les propos qu'Aynira voulait sans doute rassurants.
Pas de quoi s'inquiéter ? Parce que voir une version translucide de son corps juste au dessus de l'original était naturel pour elle ?! L'appareil soit disant médical passa en revue les moindre petites imperfections de son organisme, ce qui était pour le moins dérangeant. Se voir ainsi dans toute sa faiblesse étalée aux yeux de tous n'était pas l'expérience la plus agréable de sa vie. Elle vécu ça comme une intrusion et serra les dents pour ne pas se mettre à hurler et gesticuler autant que son énergie actuelle le lui permettrait. Lorsque l'appareil zooma sur sa nuque, Plume ne put s'empêcher de détourner les yeux.
Pourquoi faisaient-ils ça ?! Aynira disait qu'elle serait soignée, mais visiblement, elle ne voulait que l'étudier. Combien d'hôte goa'uld avaient-ils eu l'occasion de rencontrer dans cette galaxie ? Connaissaient-ils au moins leur existence ? D'après ses souvenirs, Métis n'avait jamais entendu parlé de cet endroit. Et Plume s'était faite avoir. Prise au piège. Voilà comment elle se sentait. Sans écouter la traduction d'Aynira ni même attendre la fin de "l'analyse médical sans danger", Plume tenta de se redresser pour partir. Elle ne pouvait pas rester passive, même si elle était consciente de ne pas pouvoir aller bien loin.
Plume prit manifestement assez mal le fait d'être "exposée" comme ça devant des inconnues. Elle n'avait jamais était dans un hôpital avant ? Même avant d'être l'hôte d'un Goa'Uld ? Elle avait réagit de la même manière devant les analyses médicales du JPS ? Certes la station n'a pas de scanner médical holographique, mais ça revenait globalement à la même choses non ?
Plume tenta de se lever. Une infirmière s'approcha pour l'aider, mais Ayni lui dit qu'elle s'occuperait de ça. Elle connaissait le caractère de la jeune femme et se faire approcher par une inconnue dans son état d'esprit actuelle équivalait à une tentative d'agression. En plus avec le boucan qu'elle venait de faire, elle attira du monde se demandant ce qu'il se passait :
"Ils cherchent à connaître l'étendue de tes blessures pour mieux les soigner. C'est pour ça qu'on est ici non ? Ce sont des médecins pas des scientifiques fou qui cherchent à disséquer tout ce qui ne vient pas de chez eux. On est ni sur Terre ni chez les Goa'Ulds. Je veux juste que tu ailles bien alors s'il te plait fais moi confiance"
Elle parla de sa voix calme, sachant que hausser le ton ne servirait à rien à part aggraver la situation. Comprenant qu'il s'agissait d'une crise de panique, le personnel médical présent resta à distance. Certain même s'éclipsèrent afin de réduire le groupe, pensant que cela permettrait de la calmer un peu plus facilement.
Une femme esquissa un geste sur sa gauche. Aussitôt, le regard noir de Plume se braqua dans a direction. Le message était clair. "N'approche pas !" Mais de toute évidence, Aynira avait eu la même idée et dit quelques mots à la femme qui garda ses distances. Le coeur de la jeune femme s'emballait sous la panique, ce qui raviva une intense douleur dans la poitrine qui la cloua à son siège. Elle était à la merci de ses scientifiques et n'y pouvait rien, ce qui n'arrangeait rien à son état psychologique.
C'est alors qu'Aynira se remit à parler avec sa voix calme habituelle. Plume l'écouta d'une oreille distraite, l'attention braquée sur son entourage proche, mais les mots de la narisienne firent leur chemin. Il fallut très longtemps Plume pour parvenir à la conclusion qu'elle disait peut-être vrai et encore plus de temps pour finir par calmer quelque peu les battement de son coeur et sa respiration.
Finelement, la jeune femme tourna de nouveau le regard vers Aynira.
"Je ne veux plus d'image."
Il lui avait fallut employer toute sa volonté pour ne pas exiger de partir dans la seconde. Ce qui l'avait décidé ? Le comportement de la narisienne depuis qu'elle la connaissait. Elle avait promis de ne pas la trahir et, jusque là, ne l'avent pas fait. Elle avait gagner le bénéfice du doute. Mais Plume restait tout de même sur ses gardes.
Plume finit par se calmer, acceptant de faire confiance ou du moins écouter Ayni une nouvelle fois. Elle demanda à ce que l'on coupe l'hologramme et une demande en narisien plus tard, c'est ce qui se passa. L'image s'évapora comme un nuage de vapeur alors que le scanner cessa d'émettre son ronronnement et que ses lumières s'éteignirent lentement :
"Comme je l'ai dis tout à l'heure, on va prendre en charge tout ça. Il leur faut juste un peu d'ADN. Ils veulent aussi savoir s'ils se contente uniquement des poumons et de la trachée ou tant qu'ils y sont s'occuper de toute ces vieilles blessures qui n'ont pas été correctement prise en charge?"
Elle parla avec un sourire et toujours d'une voix calme, attendant la réponse de la jeune femme avant de demander quelque chose à une des médecins présente qui s'éclipsa quelques instant avant de revenir avec ce qui ressemblait à une chaise sans pieds mais avec des repose jambe et deux poignée à l'arrière au niveau des épaules :
"Je sais c'est pas génial, mais comme tu peux pas faire dix mètres sans frôler la mort, il faut quelque chose pour te soulager pour les trajets un temps soit long. Toutes les options. Siège à mémoire de forme, sustentation souple avec navigation par interface neural ou manuelle... Tu auras l'impression de flotter sur un petit nuage"
Le fauteuil semblait en effet flotter dans les airs grâce à la présence d'un générateur anti-gravité. Avec délicatesse, Ayni aida Plume à se lever du scanner, l'appareil l'aidant a se redresser avant de la faire venir sur le fauteuil bien qu'elle hésita un petit peu de prime abord sur le fait de s'assoir sur un objet flottant dans les airs :
"Pas mal le confort hein? Bien vue qu'on est la pour au moins deux jours le temps que tes poumons poussent tranquillement et que je suppose que ça ne t’intéresse pas des masses de voir des organes se développer dans un bocal vue la réaction au cours de l'analyse... Un petit tour du proprio ça te dit ? À moins que tu préfères les quartiers qu'on a gentiment mis à notre disposition... Je sais pas si on a deux lits ou un seul par contre"
Aynira accéda à sa demande. Mais le mot était faible. Exigence aurait sans doute été plus juste. Le fait était que l'hologramme disparut et la narisienne expliqua ce que les médecins attendaient de Plume. De l'ADN. Il leur fallait de l'ADN. Aynira le lui avait déjà dit avant de venir et Plume se voyait mal refuser après tout ce qui venait de se passer. Si elle n'y mettait pas un peu du sien, ils risquaient de s'impatienter et de ne rien faire du tout. Alors s'il y avait une chance pour qu'ils disent la vérité et la soigne, autant la saisir. Sinon, ... Elle pourrait toujours se laisser mourir.
Elle fit un signe de tête affirmatif à son interprète.
"S'ils veulent tout rectifier, qu'ils le fassent. Mais je veux garder la cicatrice."
Pas besoin de préciser de laquelle elle parlait, Aynira avait assister récemment à l'une de ses crises d'angoisse de façon plutôt brutale. Il était hors de question pour elle de se séparer de cette preuve de son calvaire. C'est ce qui la poussait à les traquer coûte que coûte. C'était tout ce qui donnait du sens à sa vie.
On lui fit un prélèvement qu'elle toléra tant bien que mal puis Aynira sembla fière de lui présenter une sorte de chaise en lévitation qui ressemblait plus à un piège à vieux. Cela ne l'enchanta pas le moins du monde de prendre place sur cet appareil, aussi high tech soit-il, mais force était de constater que, si elle voulait bouger un tant soit peu, elle n'avait pas le choix. Elle se résigna donc et s'installa sur le fauteuil, avec l'aide d'Aynira.
Elle lui proposa deux options. Une visite ou les quartiers. Dans son état actuel, Plume n'était pas certaine de profiter de la visite et croiser des dizaines de narisiens n'étaient pas forcément recommandé alors que les battements de son coeur était encore aussi rapides.
"Si on a deux jours, je préfèrerai remettre la visite à demain."
Depuis son arrivée, elle était sous pression constante et se méfier de tout et de tout le monde. Ce dont elle avait besoin, c'était de se retrouver au calme et d'essayer de se reposer un minimum. Cependant, elle avait conscience que la narisienne souhaitait sans doute en profiter pour revoir son monde et, sans doute, ses amis. Si Plume ne considérait en avoir aucun, elle avait conscience que ce n'était pas le cas de tout le monde.
"Mais rien de t'oblige à rester avec moi. Je suis sûre que ton monde te manque, profites-en."
Dernière édition par Plume le Sam 30 Mai 2015 - 19:41, édité 1 fois
Plume accepta de se faire prendre en charge intégralement, mais insistant pour qu'on ne touche pas à la cicatrice sur sa nuque. Comprenant la raison, la Narisienne apporta la précision au médecin présent avant de quitter le complexe en poussant le fauteuil à répulsion. Plume préféra remettre la visite de la base au lendemain, sans doute parce qu'elle n'était pas entièrement remise de sa petite crise. Elle rajouta que rien ne forçait Ayni à rester avec elle et qu'elle pourrait profiter de son monde :
"Et te laisser toute seule loin de tous repères? On aura tout le temps de le voir après et puis avant d'avoir été interrompue par une alarme on avait une séance de massage en cours et une discussion sur une future activité"
Elles arrivèrent dans un ascenseur qu'elles empruntèrent quelques secondes pour arriver dans une autre section de la station à l'ambiance plus civile aussi bien par les couleurs des lieux que par les tenues des individus croisés. Quelques mètres plus loin, elles s'arrêtèrent devant une porte coulissante couleur bronze qui s'ouvrit quand Ayni passa la main au dessus d'une petite plaque dans l'encadrement.
Les quartiers attribués aux invités avaient des airs de suite dans un grand hotel. Le sol était recouvert d'une moquette bleu marine avec des motifs brodés en blanc. Une large baie vitrée donnant sur l'espace recouvrait deux des quatre murs. Les murs eux même alternaient entre le blanc et le bronze. On pouvait deviner la présence de quatre pièces. Celle donnant sur la porte possédait deux canapés entourant une table basse noire, divers commodes et une petite estrade ou ondulait à hauteur d'homme un liquide ferromagnétique couleur chrome formant des motifs décoratif complexes.
Les deux pièces suivantes étaient des chambres parfaitement identique tant sur le mobilier que sa disposition et communiquant entre elles via une porte. Une penderie en bois laqué occupait tout un pan de mur. Le lit lui-même était recouvert d'une literie couleur crème dont la luminosité indiquait qu'elle était dans une sorte de soie. Des coussins noirs et dorée recouvert du même tissus accompagnée une tête de lit matelassé également dorée. Pour finir, un plaid de lit brodée de noire et de couleurs automnales achevait l'ensemble. Dans le coin opposée à la penderie, il y avait un petit coin bureau. La dernière pièce enfin était la salle de bain avec une baignoire carré pouvant accueillir deux personnes, des WC et une longue commode noire abritant le lavabo accompagnée par un miroir sur toute sa longueur :
"Ça change du placard à balai et du hamac hein ?"
Dit elle en s'approchant d'une commode, cherchant visiblement, laissant Plume libre de se dégourdir les jambes.
Plume se laissa conduire à travers les dédales de la station. Elle mémorisa le trajet emprunter par réflexe jusqu'à s'immobiliser devant une porte de couleur bronze qu'aynira fit coulisser en passant la main au-dessus d'une plaque encastrée. Plume trouva ce verrou très peu sécurisant si n'importe qui pouvait ouvrir toutes les habitations. Mais elle supposa que le mode de vie ici devait être différent de ce auquel elle était habituée.
La décoration, dans les tons métalliques lui sembla familière mais la moquette et la baie vitrée tranchaient suffisamment avec les couleurs des murs et de la décoration pour ne pas qu'elle se sente mal à l'aise.
Aynira avait affirmé qu'elle resterait avec elle pour ne pas qu'elle se sente trop perdue et, même si le renvoie à sa propre faiblesse fit tiquer la jeune femme, elle fut soulagée mais ne comptait pas l'avouer. La narisienne s'éloigna vers une commode ne lançant une plaisanterie sur leurs quartiers du JPS et ce qui servait de lit à Plume à bord de son teltak. La jeune femme quitta la chaise à vieux pour faire quelques pas mais se rendit vite compte que ce n'était pas forcément une très bonne idée. Visiblement, les médecins du JPS avaient peut-être finalement eu raison en lui ordonnant de rester clouer au lit. Elle se dirigea donc vers le lit qui lui sembla bien trop parfait et s'y assit doucement. Ce qu'elle n'avait pas prévue était la texture extrêmement étrange des draps.
Un bruit sourd se fit entendre lorsque Plume heurta le sol violemment en grimaçant de douleur.
"Ouais bah au moins je ne risque pas de tomber de mon hamac !"
Décidant que la moquette était de loin plus confortable et moins dangereuse, elle s'allongea à même le sol.
"Ce lit ne m'aime pas…"
Elle n'avait jamais dormi dans des draps en soie et doutait fortement d'y parvenir un jour. S'il fallait aussi se battre avec son lit, cette planète n'était peut-être pas faite pour elle.
Ayni n'eut pas le temps de prendre deux verres et une bouteille de cocktail de fruit qu'elle entendit un bruit sourd venant d'une des chambre. Elle pensa à une chute, à un nouvel évanouissement de Plume. Elle se précipita vers la pièce pour voir que si c'était bel et bien une chute, la raison était simplement que Plume avait glissée du lit.
Elle l'aida à se relever tandis que cette dernière préféra s'allonger sur le sol prétextant que son hamac était plus sûr et que le lit "ne l'aimait pas" :
"Il faut employer de la douceur et de la délicatesse si tu veux qu'il t'aime"
Dit elle en l'allongeant délicatement sur le lit après avoir retirer les draps. Le matelas épousant la forme de son corps pour mieux la soutenir tout en s'adaptant à la température de son corps. Elle la borda doucement :
"Tu vois c'était pas si dure. De la douceur et de la délicatesse."
Elle s'éclipsa pendant quelque secondes pour revenir avec deux verres à pieds remplis d'un liquide orange-jaune :
"Cocktail de jus de fruit. Normalement on y rajoute un peu d'alcool. Je sais que tu sais faire preuve de modération quand il n'y a pas de surprise, mais c'est surtout qu'avec un poumon en passoire, ce n'est pas vraiment recommandé d'en boire."
Elle donna le verre à Plume avant de s'asseoir au bord du lit et de trinquer avec elle, se préparant à répondre à d'éventuelle question
Aynira dut croire que Plume s'était fait mal puisqu'elle rappliqua en quatrième vitesse. C'était tellement nouveau pour la jeune femme qu'il lui fallu un moment pour associer le bruit de sa chute à l'arrivée de son chaperon. La relation de cause à effet était étrange et Plume fut saisit de l'envie soudaine de voir jusqu'où elle pouvait être poussée. Si elle disait qu'elle avait faim, Aynira lui préparera-t-elle à manger ? Si elle disait qu'elle avait froid, lui amènerait-elle une couverture ? Si elle disait qu'elle voulait un sabre laser dont elle avait entendu parlé sur le JPS, lui offrirait-elle ?
Mais ce qui intriguait le plus la jeune femme était la raison de tout ça. Aynira lui avait dit que c'était parce qu'elle avait été la même à une époque mais cela ne pouvait pas seulement justifier ses actes. De sa vie entière, Plume n'avait jamais vu d'acte désintéressé. Le principe même lui était étranger. Faire quelque chose uniquement pour aider, sans en tirer un quelconque avantage en retour. C'était de l'ordre de l'utopie et mieux valait ne pas trop compter dessus.
Alors Aynira avait certainement une raison ou un plan quelconque pour l'aider à se relever et à s'allonger sur le lit sans tomber. Une fois le cap des couvertures passé, il fallait avouer que ce n'était pas si désagréable. La narisienne s'éclipsa le temps de revenir avec deux verres de jus de fruit en tentant une plaisanterie sur la récente mésaventure de Plume avec l'alcool mais la jeune femme avait autre chose en tête.
"Redis-moi pourquoi tu fais tout ça ? Qu'est-ce que tu attends de moi ?"
Elle avait saisit le verre mais n'en avait pas encore bu. Difficile de balayer deux ans de méfiance à l'état brut.
La méfiance de Plume revint au grand galop, redemandant pourquoi la Narisienne faisait tout ça et hésitant même à boire le contenu de son verre. Sachant que les faits concrets étaient mieux que les paroles pour la jeune femme, elle bue une gorgée de son verre avant de l'échanger avec le sien pour mieux lui montrer qu'il n'y avait rien à craindre. Elle devait sans doute être consciente que si Ayni était parvenue à la faire venir ici avec une autre raison que sa santé, cette comédie se serait arrêtée dès la porte franchie. On l'aurait soignée sans prendre en compte son avis et une fois en état de supporter ce qui allait suivre, les autres s'en seraient déjà donnés à cœur joie sur les véritables buts de sa présence en ces lieux.
Mais rien de tout ça. Elle passa un examen médical tout ce qu'il y avait de plus classique et qui se termina bien même si elle avait trouvée ça un peu dérangeant de "s'exposer" ainsi. Elle put se rendre dans ses quartiers sans avoir une escorte militaire sur le dos et les quartiers en question étaient digne d'un véritable palace. Et en plus, Silver était là. La petite bête présente depuis le début fut royalement... ignorée par la sécurité. Pas de savant qui voulaient le disséquer, pas de militaire qui voulaient le mettre en cage à coup de menace d'armes lourdes et les inspections sanitaires n'étaient que des scanners passifs qui auraient sonnés l'alarme s'il y avait eut un risque de contamination, ce qui n'était pas le cas.
Ayni ne pouvait que comprendre sa méfiance due au fait d'avoir servie de marionnette à un gros ver parasite mégalo et fou furieux suivie par deux années où elle fut livrée à elle-même et trahie à la moindre occasion. Se retrouver d'un coup dans un environnement où elle était considérée comme une personne comme les autres apriori sans appréhension avec des gens voulant l'aider manifestement sans rien attendre en retour, il y avait de quoi la chambouler un peu c'était vrai :
"Parce qu'on a eut une vie similaire toi et moi dans le fond et que j'ai envie de t'aider parce que je tiens à toi. Le hasard, le destin, la fatalité, appelle ça comme tu veux à fait en sorte que pour toi la vie n'est devenue qu'un combat face à ennemi que tu sais au fond de toi que tu ne pourra vaincre seule. Et comble du pire, toutes les personnes qui jusque là te semblaient intéressées de près ou de loin par ton histoire ou ta quête de vengeance t'ont tournées le dos et trahie. Cela en devint si systématique que t'en vint au point de ne plus jamais compter sur quelqu'un d'autres."
Elle marqua une pause, ne voulant pas jouer le coup du "je te connais mieux que toi même". Ce n'était ni le cas ni le but et elle ne voulait pas la mettre encore plus mal à l'aise :
"Ici, nous avons un dicton qui dit que "celui qui ne profite pas de la vie ne fait que la gâcher". Pour toi ce ne sont sans doute que des mots, des petites morales qu'on dit ça et là pour passer pour quelqu'un de cultivé. Mais chez nous, ce genre de petites maximes ont encore toute leur signification. Cela fait un petit moment que je pensais t'amener ici. Pour te montrer qu'une vie sans méfiance et sans trahison était possible malgré tout ton vécu. J'aurais juste voulue une autre circonstance plus conviviale qu'une blessure mortelle pour te faire venir ici. Ce que j'attendais de toi ? Une prise de conscience. Te montrer que cette époque ou tu ne pouvais compter que sur toi même était derrière toi. Que maintenant, même si tu veux toujours exterminer la bande de gros vers, tu pouvais te permettre d'avoir ce que tu jugeais impensable il y a peu. Des loisirs, une petite histoire d'amour, des soirée entre amis, une vie de famille... Bref que plus rien ne t'empêche maintenant de profiter de la vie. Je sais ça semble fou et je suis consciente que ça ne se ferra pas du jour au lendemain. Ça prendra du temps, mais ça viendra, cela-dit il n'y a que toi qui puisse choisir si tu veux essayer ou non."
